Lorage ma fait quitté mes songes prématurément. Là, sur mon lit, les yeux encore embués, je calcule, le cœur battant, la distance qui me sépare de la foudre. Un, deux, trois, quatre, cinq, les vitres tremblent, un vent frais vient rafraîchir mon cou. Les éclairs tuent la pénombre, un, deux, trois...le grondement se rapproche et à cet instant cest désormais mon ventre qui tremble. Lair est enfin respirable, jéprouve même le besoin de me glisser sous la couette. Un, d..., juste en face, léclair transperce presque mes vitres. Ma peau frissonne, lenvie de me serrer fort tout contre le torse de mon amant monte doucement depuis mes hanches jusquà la pointe de mes seins. Désormais saillantes, mes aréoles imaginent le contact de sa toison, le velours de ses charnelles caresses. Lorage séloigne à mesure que je me rapproche de ses mains curieuses, précises et viriles. La pluie est maintenant forte, leau ruisselle sur les toits, les fenêtres et, de la rue, monte cette odeur si particulière de terre mouillée qui métourdit presque autant que mon galant. Je veux sentir les gouttes sur moi comme autant de ses baisers mordants et mouillés. Que jaimerais, au petit matin ou lors dune ballade, que lui et moi soyons surpris par un intense orage. Que trempés, nous nous réfugions à l’abri et que nos corps refroidis et trempés se retrouvent pour oublier instantanément que lair est désormais frais. Mais, cest dans le secret des alcôves que nos peaux sont frémissantes, que nos langues se mêlent, que nos corps communiquent. Certes nous ne pouvons jouir de la liberté du grand jour mais nous, nous avons lexcitation du manque, de la rareté, le bonheur des retrouvailles. Le quotidien nétouffe pas notre petite flamme, nous neffeuillons pas dans le pot-au-feu la marguerite... Pour nous, les moment volés, arrachés à notre quotidien, sous le soleil ou sous la pluie ont toujours la météo que nous avons envie de lui donner...
Posted on: Fri, 01 Nov 2013 18:33:59 +0000