L’INVERSION DE LA COURBE DU CHÔMAGE ? IL FALLAIT LIRE LE - TopicsExpress



          

L’INVERSION DE LA COURBE DU CHÔMAGE ? IL FALLAIT LIRE LE BULLETIN ! La semaine dernière, à Aubervilliers, le chef de l’Etat a évoqué la question cruciale du chômage. Qu’a-t-il dit en substance ? Ceci : « La bataille est engagée. Elle se jouera mois par mois. Nous devons travailler sans cesse. Ça prendra tout le temps qui est nécessaire. Ce mois-ci comme les autres mois. Mais ce qui compte cest cette tendance que nous devons imposer. Cest que le chômage doit cesser d’augmenter», ajoutant : « Le renversement de tendance est désormais acté pour les jeunes. » Aussitôt, les commentateurs, étonnés, se sont demandé comment le président pouvait ainsi se prendre les pieds dans le tapis en suggérant que l’inversion de la courbe du chômage n’était plus pour la fin de l’année alors qu’il aurait dû triompher puisqu’il pouvait annoncer 20.000 chômeurs de moins le mois dernier. Et nos confrères de gloser une fois de plus sur la communication élyséenne calamiteuse. Si ces observateurs avaient lu notre modeste Bulletin d’il y a quinze jours (N°2352 sous le titre : « L’inversion du chômage, à Pâques ou à la Trinité… ») ils n’auraient nullement été surpris et ils n’auraient pas assimilé le discours présidentiel à un énième raté de sa communication. Nous avions indiqué non seulement que l’Elysée allait s’employer à préparer l’opinion à l’échec de la promesse présidentielle et nous indiquions même avec quels arguments ! Qu’on nous permette de nous citer. Nous écrivions alors : « Si, officiellement, on assure que l’inversion de la courbe du chômage dici à la fin de l’année est toujours d’actualité, il n’en est pas de même dans les coulisses du pouvoir. A l’Elysée, sous prétexte que l’infléchissement doit être ‟durableˮ, on explique maintenant qu’il faudrait au moins trois ou quatre mois pour que la courbe s’inverse. Autre axe qui lui permettrait de camoufler son échec : circonscrire aux jeunes la promesse de l’inversion de la courbe du chômage. » En substance, Réabonnez-vous ... Le Bulletin d’André Noël Synthèse Hebdomadaire N° 2354 2 Abonnement : Un an : 90 € — Deux ans : 145 € — Six mois : 46 € — Trois mois (essai ) : 25 € Soutien un an : 160 € — Bienfaiteur un an : 190 € ou plus à Aubervilliers, François Hollande n’a pas dit autre chose. Sans doute, avait-il lu notre Bulletin ! On remarquera qu’il n’a pas réitéré sa promesse, ni affiché sa conviction comme ces derniers mois. Il a dit : « le chômage doit cesser d’augmenter », ce n’est plus une affirmation mais une obligation. D’autant qu’il s’est déclaré « persuadé » de l’inversion annoncée de la courbe du chômage. Comme un illusionniste qu’il est, il a escamoté sa certitude pour la remplacer par une « persuasion » : ni vu, ni connu, j’t’embrouille. De leur côté, ses conseillers, voulant éclairer, peu après, la parole présidentielle, ont commenté pour les journalistes perplexes : « l’objectif dinversion de la courbe dici à la fin de lannée est bien évidemment maintenu ». Ce n’est plus qu’un objectif ! Un objectif, c’est ce que lon vise et rien de plus : on peut ne pas l’atteindre. De son côté, Jean-Marc Ayrault, quelques jours auparavant, avait déjà déclaré : « L’objectif, cest que la courbe du chômage s’inverse à la fin de lannée, mais elle ne s’inversera durablement que si la croissance revient.» Ce que nous ne cessons de répéter avec tant d’autres : sans croissance, pas de recul du chômage. Dans la bouche d’Ayrault l’engagement présidentiel n’est plus inconditionnel mais subordonné au retour d’une croissance… qui nous fuit. Sur France 2, au même moment, Michel Sapin, ministre du Travail, expliquait que l’inversion de la courbe serait là quand il y aurait « moins de chômeurs pendant plusieurs mois de suite que les mois précédents ». En tout cas, pour les uns comme pour les autres, plus question de date-butoir ! Le propos présidentiel, loin d’être une bévue de ce gaffeur d’Hollande, s’inscrit dans une stratégie de communication élaborée au niveau gouvernemental. L’ancien premier secrétaire du PS est un habile politicien qui connaît et pratique toutes les roueries du double langage, ayant toujours deux fers au feu pour être prêt à toute éventualité afin de parvenir, quoi quil arrive, à retomber sur ses pieds. Si, par miracle, la courbe s’inversait à la fin du mois, il bomberait le torse en proclamant, « Je vous l’avais bien dit, il fallait me croire » en se gaussant des sceptiques qui avaient douté ! Dans le cas contraire, il ressortirait toutes ses nuances, ses reculs, ses conditions, notant que si l’opinion avait été attentive, elles n’auraient pas dû lui échapper… Il rappellerait à ses concitoyens oublieux qu’il ne s’agissait que d’un objectif, lequel était subordonné à un retour de la croissance qui, malheureusement, malgré ses efforts mais à cause de l’inaction du gouvernement précédent, n’est pas au rendez-vous. Nous n’inventons rien. N’est-ce pas ainsi qu’il avait procédé pour expliquer son échec à ramener le déficit budgétaire à 3% en 2013, bien qu’il ait annoncé urbi et orbi, à plusieurs reprises, que cet engagement serait respecté alors que le déficit sera en réalité de 4,1% cette année selon les prévisions du gouvernement lui-même.
Posted on: Mon, 02 Dec 2013 14:40:21 +0000

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