L’Imâm `Abd Al-Qâdir Al-JilânîUn Imâm du Fiqh et du - TopicsExpress



          

L’Imâm `Abd Al-Qâdir Al-JilânîUn Imâm du Fiqh et du Tasawwufvendredi 30 novembre 2001Sheikh Muhyiddîn `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî (1077 E.C./472 H. - 1166 E.C./561 H.) fut un phare de son époque dans les sciences spirituelles et les disciplines relatives à la Loi divine. Sa réputation fut telle dans les sciences du soufisme et de la sharî`a que certains lui donnèrent le titre de Pôle [1].Naissance et lignéeIl s’agit du noble Sheikh, le pieux, le modèle, Abû Muhammad `Abd A-Qâdir Ibn Abî Sâlih Mûsâ Jankî Dôst Ibn Abî `Abd Allâh Ibn Yahyâ Az-Zâhid (le dévot) Ibn Muhammad Ibn Dâwûd Ibn Mûsâ Ibn `Abd Allâh Ibn Mûsâ Al-Jûn Ibn `Abd Allâh Al-MahdAl-Mujall Ibn Al-Hasan Al-Muthannâ Ibn Al-Hasan Ibn Alî Ibn Abî Tâlib [2],, que Dieu l’agrée.Ainsi, sa lignée rejoint-elle du côté paternel la branche florissante de l’Imâm Al-Hasan Ibn `Alî Ibn AbîTâlib, que Dieu les agrée tous deux.Du côté maternel, il est le fils de Umm Al-Khayr Fâtimâh Bint Abî `Abd Allâh As-Sawma`î. Sa mère fut, selon l’expression même d’Ibn Al-Wardî, dotée d’états spirituels et de prodiges [3]. Quant à son grand-père maternel, Sheikh Abî `Abd Allâh As-Sawma`î, il est originaire de Jîl, encore appelé Kîl ou Kilân ou Jilân dont il était l’un des plus nobles savants. [4]Il naquit dans la cité de Jîlân, dans la province nord-est de la Perse, en l’an 1077 A.D. A l’âge de dix-huit ans, il partit pour Bagdad à la poursuite de la connaissance et de la guidance divines.Son apprentissageSes premiers maîtres en Loi divine furent le Sheikh Abû Al-Wafâ Ibn `Aqîl, le Sheikh Muhammad Ibn Al-Hasan Al-Baqlânî et Abû Zakariyâ At-Tabrîzî. A l’ombre de ces trois grands, il apprit la science de l’exégèse du Coran, la science duHadîth, la science de la vie du Prophète (sîrah), la théologie, la jurisprudence (fiqh), la grammaire, la récitation du Coran et la philologie. Il étudia l’école de jurisprudence hanbalite, mais il donnait aussi des verdicts religieux (fatwâ) selon l’école chaféite [5]. Il connaissait le Coran par coeur, et le récitait dans sept lectionnaires.Après avoir acquis la maîtrise de treize disciplines relatives aux sciences religieuses et des sciences connexes, il se tourna alors vers la voie spirituelle sous la guidance du Sheikh Hammâd Ibn Muslim Ad-Dabbâs. Il reçut l’initiation dans la voie des chercheurs du Sheikh Al-Mubârak Sa`îd Ibn Al-Hasan. Le Sheikh Al-Mubârak Sa`îd fut le Sheikh de la plupart des plus grands chercheurs et maîtres de son temps à Baghdâd.Son rayonnementSheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî reçut l’ijazah (autorisation et certificat d’un savant reconnu) et la direction de latarîqah (voie - désigne en général une confrérie soufie) à l’âge de cinquante ans, de son Sheikh, Sheikh Al-Mubârak Sa`îd. Peu de temps après avoir reçu le titre officiel de Sheikh At-Tarîqah, on le reconnaissait dans la cité et ses environs comme un grand maître, et comme la source à laquelle tous les coeurs habités d’un désir ardent devaient se tourner pour trouver la guidance et l’illumination propres à diriger les coeurs sur la voie de l’amour divin et de l’inspiration divine.Notre maître `Abd Al-Qâdir raconte : Au commencement, seules quelques personnes fréquentaient mon groupe. Quand de plus en plus de gens eurent entendu parler de moi, l’école devint surpeuplée. Je pris alors l’habitude de m’installer dans la mosquée de Bâb Al-Hilbah, qui finit par être trop petite pour accueillir le grand nombre de gens qui venaient m’écouter. Ils venaient même au milieu de la nuit, portant des lampes et des bougies pour voir. Finalement, le lieu ne put contenir les foules, et on transporta la chaire d’où j’enseignais sur une voie de circulation, puis dans les faubourgs de la ville, dans un endroit qui devint le nouveau lieu de rassemblement. Les gens y venaient à pied, à cheval, à dos de mule, d’âne ou de chameau. On put voir jusqu’à soixante-dix mille auditeurs assistant à ces rassemblements. Le grand savant indien Sheikh Abû Al-Hasan `Alî An-Nadwî Al-Hasanî dit à ce sujet : Près de soixante-dix mille personnes assistaient à son assemblée. Plus de cinq milles juifs et chrétiens sont rentrés en islam par ses efforts. [6].Dans ces rassemblements, il enjoignait aux gens de faire le bien, et les dissuadait de commettre le mal. Son conseil s’adressait aux ministres, aux gouverneurs, aux juges, à ses disciples et aux gens ordinaires. Selon l’Imâm Ibn Kathîr, le grand exégète et historien : Il se tenait debout dans les mosquées et réprimandait publiquement les gouverneurs qui commettaient le mal. Il le faisait en présence de tous, qui pouvaient ainsi en témoigner, dans des interventions publiques. Il évitait toutes les formes de conciliabule politique, et ne craignait personne quand il parlait, sinon Dieu le Tout Puissant. Aucun reproche ne l’affectait.Un jour, comme le calife du monde islamique venait de nommer une personne injuste comme grand juge, notre maître `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî se leva, dans la plus grande mosquée de Bagdad, pour prononcer le sermon du vendredi. Il s’y adressa directement au calife. Il dit : Tu as désigné le pire des injustes pour juger des affaires des musulmans ! Que répondras-tu demain au Seigneur des mondes, au Plus Miséricordieux des miséricordieux ? Entendant cela, le calife trembla de peur. Versant des larmes abondantes, il se hâta, après la prière, de démettre ce juge.Notre maître `Abd Al-Qâdir appelait les gens à se corriger eux-mêmes, à purifier leur coeur et à en chasser l’amour excessif de la vie ici-bas. Il les pressait de remplir leur coeur de l’amour de Dieu, de Son Messager et de ses saints (awliyâ’). Il les exhortait à suivre le Prophète dans chacun de leurs actes et chacune de leurs pensées, en tout comportement et en toute attitude. Il les exhortait à éviter l’hypocrisie et les feintes, à chasser de leur coeur l’orgueil, l’auto-satisfaction, la haine et l’hostilité, la jalousie, la tyrannie, la tromperie et la rancoeur. Il appelait les gens à briser leur attachement à ce monde et à ceux qui en sont les esclaves, et de se tourner de tout leur coeur vers Celui qui nourrit, Dieu le Tout Puissant, cherchant Sa satisfaction, Sa guidance, Sa miséricorde et Son pardon.Il ouvrait la porte aux gens pour qu’ils renouvellent leur pacte avec leur Seigneur. Musulmans comme non musulmans, ils venaient en masse l’écouter, se repentir de leurs mauvaises actions et l’accepter comme chef et guide sur la voie qui mène à Dieu, acceptant de n’associer personne à Dieu, que ce soit ouvertement ou de façon subtile, de louer Dieu et de Le remercier pour Ses faveurs bienveillantes, de suivre la voie des prédécesseurs vertueux dans la religion et la guidance droite, d’éviter toute déviation et schisme en religion, d’unifier leurs coeurs et de les réunir comme au creux d’une main, dans l’amour de Dieu, de Ses prophètes et de Ses saints. Ils détournaient leur coeur de l’amour de ce bas-monde et le dirigeaient vers l’amour de l’au-delà. Ils le détournaient des plaisirs des sens et de la recherche de la fortune et le dirigeaient vers l’amour de Dieu et l’acceptation de Ses ordres et de Ses interdits.A ce sujet, Sheikh Abû Al-Hasan An-Nadwî écrivit : Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî ouvrit grande la porte de l’allégéance et du repentir. Des musulmans des quatre coins du globe y entrèrent pour renouveler leur pacte avec Dieu, en s’engageant à ne pas tomber dans le polythéisme ni la mécréance, ni la corruption, ni l’innovation, ni l’injustice et à ne pas rendre licite ce que Dieu interdit, ni délaisser ce qu’Il prescrivit. Ils s’engageaient à ne pas se dépenser dans la recherche de l’ici-bas et à ne pas oublier l’au-delà. Entrèrent par cette porte que Dieu eut ouverte par la main de Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jilânî des gens dont Dieu Seul connaît l’effectif tant ils étaient nombreux : leurs états étaient droits et leur islam fut bon. Le Sheikh persévéra dans leur éducation et l’évaluation de leurs actes, il supervisa leur état et leur progression si bien que ces disciples spirituels sentirent la responsabilité qui leur incombait après le pacte, le repentir et le renouvellement de la foi. [7]Dans l’une de ses prêches dont on dit qu’y assistaient plus de quatre cents scribes, il dit : Les murs de la religion sont tombés et leurs fondations ont craqué. Rassemblons-nous, ô gens de la terre, et reconstruisons ce qui est en ruine, rétablissons ce qui est tombé ! C’est inacceptable. Ô soleil ! Ô lune ! Ô jour ! Venez tous ! Ô gens, la religion implore aide et assistance, tenant ses mains au-dessus de sa tête en signe de détresse, une détresse due aux débauchés, aux insolents, aux innovateurs, à ceux qui pervertissent la loi divine, aux gens insouciants, aux injustes et aux tyranniques, à ceux qui falsifient la connaissance divine et pourtant la revendiquent, alors qu’en fait elle n’est pas entre leurs mains. Ô hommes ! Que vos coeurs sont devenus durs ! Même un chien sert son maître. Il le garde, l’accompagne dans ses marches, chasse pour lui, garde ses troupeaux et veille sur lui avec loyauté dans l’espoir que son maître lui accordera quelques bouchées de son repas ou les lui mettra de côté pour plus tard. Réfléchissez-y et comparez à la façon dont vous vous rendez obèses par les bontés de Dieu, la façon dont vous satisfaites grâce à elles vos désirs vils, sans même obéir à Ses commandements ni éviter ce qu’Il a interdit ! Vous ne Lui payez pas ce que vous Lui devez, vous négligez Ses ordres et vous n’observez pas les limites de ce qu’Il vous a ordonné.Son Attachement au Coran et à la SunnahNotre maître `Abd Al-Qâdir conseilla ses disciples dans un chapitre sur le soufisme dans le livre Ghunyat At-Tâlibîn en disant : Il convient pour celui qui débute dans cette voie, d’avoir une foi correcte, qui est la base première de toute chose, en suivant les croyances des nos pieux prédecesseurs (As-Salaf As-Sâlih), les gens de la Sunnah, la Sunnah des prophètes et des messagers, celle des compagnons, des successeurs (tabi`în), les alliés à Dieu et des véridiques.Tel était l’attachement sincère au Noble Coran et à la Sunnah auquel appelaient ces nobles savants et éducateurs spirituels que furent Sheikh `Abd Al-Qâdir, Sheikh Ahmad Ar-Rifâ`î, Sheikh Abû Al-Hasan Ash-Shadhlî et leur semblable. Puisse tout prétendant à la discipline du tasawwuf (soufisme) appliquer ce valeureux conseil de Sheikh `Abd Al-Qâdir.Il disait aussi, que Dieu lui fasse miséricorde : Toute vérité pour laquelle la législation ne témoigne point est zandaqah (mécréance hypocrite). Chemine vers le Vrai (Al-Haqq) en battant des ailes du Coran et de la Sounnah. Et présente-toi devant Lui, main dans la main avec le Messager d’Allâh, paix et bénédiction de Dieu sur lui. [8]Dans le même sens, il disait à ses disciples : Délaisser les oeuvres de cultes imposées est une mecréance. Tomber dans l’interdit est un péché. Nul n’a le droit de délaisser les Ordres [divins] en tout état de cause.Il dit également dans Adab Al-Murîd : Si le Murîd (disciple d’un sheikh, aspirant à l’éducation spirituelle) voit une erreur de la part de son Sheikh, il doit le lui signaler. S’il s’écarte de son erreur, tant mieux. Sinon, il (le disciple) doit laisser sa parole et suivre le shar` (la législation islamique). Ce qui n’est pas sans nous rappeler la parole du noble Sheikh Ahmad Ar-Rifâ`î que Dieu l’agrée : Ne t’oppose pas aux états [spirituels] des gens tant qu’ils ne contredisent pas le Shar`. Si jamais ils font une entorse au Shar`, laisse-les et suit le Shar`.
Posted on: Wed, 06 Nov 2013 13:17:15 +0000

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