L’ÉDITO Cinéma Scène 1: Nous sommes dans le hall d’un vaste bâtiment à l’architecture compliquée. Nimbés dans la lumière qui coule à flot des baies vitrées, deux personnages ajustent leurs discours, sur un ton apaisant. Le premier se dit «très sensible» au «ras-le-bol fiscal» ressenti par les Français. Le second ajoute que «le temps est venu» de faire une «pause fiscale». Dans l’assistance, un vent frais de soulagement détend les visages. Scène 2 : Nous sommes dans les tréfonds sombres du même immeuble. Assis à des bureaux, le nez collé à leurs ordinateurs, une foule d’agents fait tourner les programmes. Bingo! L’un d’eux vient de repérer une niche: elle concerne les familles avec des enfants scolarisés en secondaire ou supérieur. Un peu loin, un autre s’exclame. Lui aussi a trouvé: c’est la niche fiscale sur les complémentaires santé. 445 millions seraient récupérés par l’impôt en supprimant l’une, un milliard en supprimant l’autre. Voilà à quoi ressemble notre perception de l’action du gouvernement. Un discours officiel pour calmer le bon peuple qui s’inquiète. Derrière, des commis de l’État qui cherchent partout où ils peuvent racler pour remplir les caisses. Au final, le scénario distille de l’inquiétude. Comment échapper au casting ? Impossible. Même mauvais, le film risque fort de sortir dans quelques mois. Christian Bachelier 
Posted on: Sat, 07 Sep 2013 07:59:24 +0000
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