MON HOMMAGE À AIME CESAIRE, LE NÈGRE FONDAMENTAL Le nègre est mort vive le nègre ! Le nègre est mort mais il n’est pas mort Son visage éternitaire vibre seulement de repos au panthéon olympique des divinités célestes La mort échoue de fermer cette bouche universelle Qui sera à jamais la bouche extensive de l’engendre mondiale Au bout du petit matin Cette bouche s’est refermée Mais au bout des petits matins Cette bouche stridente restera éternellement ouverte Jusqu’au soir de la reconnaissance de l’existence des peuples maudits J’ai entendu sonner ce matin le tocsin funeste Qui décrétait ton départ dans son cahier d’un pays sans retour J’ai souri d’angoisses dans l’ouverture du ciel Qui refermait sur lui la lourdeur pleine de tes 94 ans d’engagement Et voici qu’après ton retour au pays natal Tu repars déjà dans ce pays sans retour Une autre terre natale vers la panthéonisation de ton être au fronton de l’histoire de l’humanité Toi le nègre sans couleur Je te nomme Tu es Césaire Césaire le noir, le rouge, le pâle, le blanc, le jaune…, Césaire Césaire sans attribut Césaire sans identité identique Quel est donc cet homme de couleur sans couleur ? C’est Césaire l’arc en ciel cosmique de l’humanité multiple et un Tu as construit l’abri de ton destin dans la nuit de détresses de ton peuple Césaire l’affluent qui s’est jeté depuis son ruisseau dans les mers civilisationnelles du monde Césaire le confluent qui a embrassé sans froideur la chaleur craintive de vos mains multicolores Au bout du petit soir L’encensoir des hommages tous azimuts Déborde la petite île de la grande Martinique Ton peuple crie hourrah ! Le monde crie hourrah ! Et je me rends compte que tu n’as pas vraiment d’adresse Que ton adresse est de ne pas en avoir Que tu es le monde du monde Tu as vu dans les hommes l’Homme Reposes à présent dans la vie de la mort Dans le dialogue mérité avec l’éternité
Posted on: Thu, 27 Jun 2013 13:33:14 +0000
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