NEWS: MAURITIUS (lemauricien) Maurice, paradis des petits - TopicsExpress



          

NEWS: MAURITIUS (lemauricien) Maurice, paradis des petits copains En ce moment, ce sont les travaux de construction d’un restaurant sur la plage publique de Trou aux Biches qui provoquent l’indignation. Le permis accordé à un proche de Navin Ramgoolam est dénoncé par de nombreux Mauriciens, qui considèrent cela comme un cas d’abus des biens publics. Le Premier ministre vole au secours de son protégé en se servant d’arguments qui ne tiennent pas la route, défendant l’indéfendable. Comme d’habitude, Navin Ramgoolam fustige une “section de la presse” et se sert de la carte communale pour masquer une politique favorisant les petits copains. Les affaires Soornack, de l’îlot Gabriel, le projet de CT Power, entre autres, sont des exemples flagrants de cette pratique contestable. Cette semaine, nous vous proposons certaines réactions suscitées par de telles affaires. Democracy Watch Maurice île accaparable Dans son dernier bulletin, rendu public la semaine dernière, Democracy Watch (DW) fait référence, entre autres sujets, à la pratique de passe-droit. Elle considère qu’au point où vont les choses, le slogan Maurice île durable devrait être transformé en “Maurice île accaparable”. DW souligne que “l’accaparement continue, avec ces nouvelles autorisations pour des constructions sur la plage de Trou aux Biches et de Mont Choisy.” Elle estime que ce serait une aberration si le conseil de village de Trou aux Biches n’était pas au courant du projet. Cela signifierait “que les plages publiques à Trou aux Biches et à Mont Choisy appartiennent davantage à certains bien placés, sinon privilégiés, plutôt qu’aux élus de ces localités.” Pour DW, “on ne peut pas mieux piétiner et fouler aux pieds notre démocratie, entre autres régionale et de proximité, celle plus directement abordable et compréhensible par nos ti-dimounn. Il ne peut y avoir de meilleures façons de leur dire qu’ils comptent pour peu et que l’Hôtel du Gouvernement n’a que faire du mécontentement de ti-dimounn de Trou aux Biches et de Mont Choisy”. DW se demande également s’il ne faudrait pas un tsunami sur nos autorités et corps para-étatiques. Elle réclame de la consistance dans l’allocation des terres de l’État, par des appels d’offres publics, par exemple. Paula Lew Fai, psychosociologue : “Les pratiques illégitimes deviennent la norme” “Cette façon d’agir n’est malheureusement que la partie visible de notre société où s’installent (sont encouragés) durablement les passe-droits. L’espace public est confisqué au nom de l’arbitraire, et nous sommes en train d’assister, impuissants, non pas au renforcement d’un État de droit avec une véritable politique de démocratisation, mais à la production d’un État de dérogations multiples sans aucun fondement et sans légitimité. La puissance publique s’amenuise face au diktat et au manque de scrupules des uns et des autres. Incapables de veiller à l’application des règles, disposant de peu de moyens matériels et de ressources humaines intègres, les instances de contrôle, de mesure, d’enregistrement et d’octroi de terres, de permis de construction, demeurent inexistantes ou trop faibles. Dans certains cas, ces mêmes instances sont contournées ou bafouées. Quant aux collectivités locales, peu habilitées à être fiables, elles sont otages elles-mêmes car, en amont, elles sont souvent trempées dans des combines inavouables. D’où toutes les transgressions par rapport au droit commun. Les pratiques illégitimes, illégales, deviennent la norme à Maurice. Car de passe-droit en passe-droit, c’est tout un circuit de passe-passe entre privilégiés qui est en train d’avoir lieu sur notre île, au détriment du bien commun. C’est tout un renversement de valeurs démocratiques qui s’opère sous nos yeux confondus. C’est la fin d’un monde où chacun pouvait faire un peu confiance dans les instances de régulation sociale et économique. Le peuple qui, lui, est confronté quotidiennement au manque d’espace public pour échapper aux situations parfois dramatiques du domaine privé, observe et s’indigne dans les coins de rue ou sur ces petits bouts de sable qui leur restent. L’indignation est là, indépendamment du profil des bénéficiaires. La colère se mêle à l’indignation, à l’impuissance de défendre leur sol, leur morceau de territoire qui, bientôt, ne leur appartiendra plus.” Collectif STOP Zot Bizin Rann Nou Kont C’est inacceptable ! “Tout ce qui n’est pas méritoire signifie que d’autres personnes perdent leurs droits. C’est inacceptable !” C’est ainsi que le collectif Stop Zot bizin rann nou kont qualifie la politique de copinage pratiquée par ceux qui sont au pouvoir. Le porte-parole du collectif, Patrick Yvon, invite les individus et institutions à pratiquer la transparence afin que le copinage tombe de lui-même. Ce qui aura pour résultat moins de violence et plus de justice. Pour lui, le copinage est une force occulte et destructrice inimaginable, qui survit à cause de l’impunité et qu’il faut combattre par la transparence et l’engagement des personnes. Trou aux Biches La mobilisation continue Les Forces Vives de Trou aux Biches, la Beach Traders’ Association, la Plateforme Pou Sov Nou Laplaz, des habitants des villages côtiers avoisinants ainsi que ceux des régions est et ouest, sont descendus dans les rues dimanche dernier. Ils ont exprimé leur mécontentement et leur frustration devant le fait que les plages sont offertes en cadeau aux petits copains, avec la bénédiction du Premier ministre. Navin Ramgoolam n’a pas manqué de défendre le pandit Sungkur, à qui les autorités ont octroyé un bail de 60 ans pour ce terrain de 248 m2, sur lequel le chef religieux projette d’opérer un restaurant. Alors que le pandit se défend d’être à l’origine de ce projet – même si les documents l’attestent – et soutient qu’il s’agit d’un projet familial, la polémique enfle autour de l’allocation des terres de l’État pour des projets personnels, effectuée au détriment de la population. Le cas de Trou aux Biches n’est pas isolé. Les plages publiques sont devenues des terrains de convoitise pour de nombreux promoteurs, la plupart proches du gouvernement. Outre Péreybère, Trou aux Biches, Pointe aux Biches, Cap Malheureux, d’autres terrains de l’État, à l’instar de Mont Choisy, ont été alloués à des promoteurs. Des rumeurs circulaient à l’effet que le poste des National Coast Guards à Trou aux Biches serait prochainement délocalisé pour céder la place à un commerce – dont le promoteur est un agent politique du PTr qui possède plusieurs business dans le nord ainsi que des terrains à bail. La Cour suprême a rejeté la demande d’injonction logée par deux habitants du nord pour stopper la construction du restaurant. Mais les habitants de Trou aux Biches ne sont pas près de jeter les armes. “Nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre. Nous mettrons en œuvre tous les moyens légaux pour stopper la progression des travaux”, disent-ils. Ils réclament la dissolution de la Beach Authority (BA). “Cet organisme, censé protéger les plages, est en train de dilapider notre patrimoine”, soulignent-ils. Les habitants de Trou aux Biches estiment que “Morisien bizin reazir”. Dès cette semaine, les protestataires enclencheront une série d’actions pour sensibiliser la population sur l’accaparement des plages publiques par les petits copains. Ils espèrent qu’avec leur lutte, “Premie minis pou ouver so lizie”.
Posted on: Thu, 19 Sep 2013 16:11:44 +0000

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