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NOTE SUR LE LIBERALISME ECONOMIQUE AU DICTIONNAIRE APOLOGETIQUE DE LA FOI CATHOLIQUE L’Economie sociale est, à bien prendre la chose, «La science des lois qui doivent gouverner l’activité humaine, dans l’ordre des intérêts matériels de la société». Le socialisme inscrit en tête de son programme: propriété collective et nationale des instruments de travail; administration des forces économiques exercée directement par l’État, représentant la démocratie. L’école catholique et traditionnelle cherche la solution de la question sociale dans la liberté individuelle et corporative, aidée par l’Etat, inspirée par l’Eglise, par la justice et par la charité chrétienne. L’Ecole libérale a pour devise: liberté individuelle absolue dans l’ordre économique; abstention de l’Etat. Le libéralisme économique applique dans l’ordre des intérêts matériels le POSTULATUM de la liberté, si cher à tous les libéraux. Tous les maux proviennent des restrictions imposées à la liberté. La liberté dégagée de toutes les entraves est le seul élément de progrès, d’harmonie et de paix sociale. Les partisans de cette école aiment à répéter que l’intérêt personnel amènera infailliblement l’individu libre à agir pour le plus grand bien du corps social, et que la libre concurrence est une loi providentielle d’harmonie entre les diverses classes sociales. L’intérêt personnel, mobile unique de l’activité économique; la libre concurrence, principe fécond de prospérité; des lois naturelles produisant nécessairement l’harmonie sociale, voilà les dogmes fondamentaux de la jeune école libérale. Les premiers, les PHYSIOCRATES, au 18e siècle, disciples de la philosophie de l’Encyclopédie, ont avec Quesnay, Le Trosne, Turgot, conformément à la philosophie de l’époque, «enseigné que le sensualisme est la base de la morale et de la société, que les lois fondamentales de la vie sociale découlent des besoins physiques de l’homme, que l’action du gouvernement doit tendre uniquement à assurer la liberté des conventions par lesquelles les hommes disposent de leur propriété, qu’il ne faut demander à la loi qu’une seule chose: permettre aux hommes de prendre leur intérêt personnel pour seul guide. Et en tout ce qui ne nuit pas à la liberté d’autrui: LAISSER FAIRE, LAISSER PASSER.» Adam Smith, le chef de l’école anglaise, s’est inspiré des idées et des travaux des physiocrates, pour construire un système d’économie politique d’après un ordre de liberté naturelle dans laquelle tout se meut sous la loi de l’intérêt. Dans la formule que Say donne de l’Etat, aucune sauvegarde n’est accordée aux intérêts supérieurs de la morale publique ou de la protection des faibles. En France, avec J.-B. Say, avec Joseph Garnier, et avec de Molinari, le représentant le plus brillant de l’école libérale a été Bastiat. Pour lui, le but supérieur de l’homme, c’est la jouissance. Il aime à comparer là mécanique sociale et la mécanique céleste: toutes deux sont appelées par une loi naturelle à produire l’ordre et l’harmonie dans leur sphère respective. Sous une autre forme, il reproduit la formule célèbre des physiocrates: le monde va de lui-même. De nos jours, et sous la pression des événements, ce libéralisme s’est singulièrement atténué. Ainsi M. Leroy-Beaulieu s’est pleinement rallié aux mesures établies en Angleterre pour la protection du travail des femmes et des enfants. En principe, les économistes modernes admettent une certaine restriction à la liberté du travail, dans le cas où l’hygiène et la morale publique se trouvent gravement compromises. En fait, ils rejettent dans bien des cas cette intervention de la loi. — A cette fraction modérée on peut rattacher, dans une certaine mesure et avec des nuances très variées, un groupe de catholiques très ANTILIBERAUX en religion et en politique, et qu’on peut appeler SEMI-LIBERAUX en économie sociale, qui a pris le nom d’ECOLE D’ANGERS, et qui aime à interpréter, en les ramenant à un MINIMUM, les enseignements de l’Encyclique RERUM NOVARUM, en opposition avec l’Ecole plus stricte, dite ECOLE DE LIEGE. … Quant au LIBERALISME ECONOMIQUE, il est clair que, si l’Eglise laisse ouvertes aux disputes des hommes les questions proprement techniques qui concernent cette science, elle ne peut se désintéresser des questions d’ordre moral qui la dominent. L’homme domestique, l’homme social est grandement ENGAGE; et partout où se trouve l’homme, partout où il déploie son activité, l’idée de la fin dernière et des moyens qui se rapportent à cette fin apparaît. Il est donc impossible qu’en cette matière, l’Eglise n’ait pas à dire son mot, et c’est ce qu’elle a fait … dans ces derniers temps, soit avec Léon XIII par les Encycliques RERUM NOVARUM et GRAVES DE COMMUNI soit avec Pie X, par le MOTU PROPRIO, en date du 18 décembre 1903, et par la Lettre à l’Episcopat français sur le SILLON, en date du 25 août 1910. C’est à ces documents d’une autorité irréfragable que doivent avoir soin de se référer les catholiques qui, en cette matière, comme en toutes les autres, ont souci de INSTAURARE OMNIA IN CHRISTO.
Posted on: Mon, 26 Aug 2013 01:21:49 +0000

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