PRESIDENTIELLE 2013: LE MALI COMME EN 2002 Même si les - TopicsExpress



          

PRESIDENTIELLE 2013: LE MALI COMME EN 2002 Même si les enjeux des deux élections ne sont pas les mêmes, cependant, il n’en demeure pas moins qu’elles présentent des similarités à bien des égards au niveau de la forme. Battu au premier tour de la présidentielle de 2002, le candidat Ibrahim Boubacar KEITA se classant troisième, a formé un regroupement dénommé « Espoir 2002 » pour soutenir le candidat indépendant Amadou Toumani TOURE au deuxième tour. L’objectif, c’était de barrer la route au candidat de l’ADEMA PASJ Soumaïla CISSE afin qu’il ne soit pas élu président de la République. ATT, une fois élu président de la République, était obligé de travailler avec les candidats malheureux qui l’ont soutenu au deuxième tour. C’est ainsi qu’ils ont eu des postes administratifs et des postes politiques. Et c’est cette alliance « Espoir 2002 » qui a dirigé l’Assemblée Nationale pendant le premier mandat de ATT en soutenant presque tous les projets de ce dernier. Signalons aussi que la présidentielle de 2007 s’est déroulée de la même manière si ce n’est le retrait de IBK en 2006 avec la démission de son ministre du gouvernement pendant que ceux qui veulent l’appuyer ont continué à travailler avec ATT. Pour beaucoup de maliens, le bilan d’ATT a été négatif à cause du consensus qu’il avait su mettre en place. D’où le soutien du peuple aux militaires après le coup d’état de mars 2012. Aussi, la présidentielle de 2013 présente-t-elle le même scénario. IBK, Choguel Kokalla MAIGA, Mountaga TALL, les grands animateurs de « Espoir 2002 » se réunissent encore au deuxième tour de l’élection présidentielle, y compris d’autres opportunistes, pour tenter de barrer une fois de plus la route au même candidat Soumaïla CISSE qui a obtenu la moitié de ce qu’a eu Ibrahim Boubacar KEITA. Donc, en cas de victoire de cette alliance, il sera très difficile pour leur candidat, même s’il est de bonne foi, de faire face aux nombreux défis qui l’attendent. Partage du gâteau oblige. Nous risquons d’assister aux mêmes problèmes rencontrés par ATT à cause de la cupidité de ses alliés. Ainsi, le candidat IBK sera amené à résoudre beaucoup d’équations. D’une part, à l’interne, il doit donner satisfaction à ses alliés, responsables de la mauvaise gestion des affaires du pays, sous peine de ne pas être lâché par eux et essuyé un grand coup dans l’Assemblée Nationale. Toujours à l’interne, il doit faire plaisir aux leaders religieux qui l’ont ostensiblement appuyé : ce qui n’est pas gratuit. Les rebelles du nord, non encore désarmés, veulent avoir gain de cause après des mois de lutte (autonomie du nord, amnistie, réinsertion dans la vie active…). Les problèmes de la bonne gouvernance et de l’Education sont à gérer aussi. Les militaires, comme il l’a promu, doivent être remis dans leurs droits pour être présents sur toute l’étendue du territoire national et de façon efficace. Il doit aussi gérer les opposants qui ne seront pas nombreux, mais qui tenteront de lui mettre les bâtons dans les roues en le poussant à commettre l’irréparable. D’autre part, à l’externe, la France de François HOLLANDE, socialiste donc camarade d’IBK, ne veut pas être frustrée. Autant de défis pour une seule personne qui devient du coup le centre névralgique des préoccupations opposées les unes aux autres. Le Mali risque de s’enliser davantage dans la crise à moins que IBK soit réaliste en sachant bien jouer le jeu. Par ailleurs, en cas de victoire de Soumaïla CISSE, des problèmes aussi peuvent se poser. A moins qu’il n’ait l’esprit de vengeance, sinon les militaires aussi bien que les leaders religieux voire les politiques qui ne l’ont pas appuyé risquent d’avoir de sérieux problèmes surtout s’il a la majoritaire parlementaire. Lui, plus modéré que son rival, continuera à négocier avec les rebelles sans qu’aucune goutte de sang ne soit versée : ce que déteste la majorité des maliens. Comme il n’est pas socialiste, l’on se demande s’il pourra travailler avec la France du socialiste François HOLLANDE. Pour finir, en cas de l’élection de l’un des candidats, la Patrie doit être mise au-dessus de tout. Les considérations confessionnelles, politiques, ethniques, géographiques doivent être bannies pour toujours. Le Mali n’a plus besoin d’autres crises. La victoire de l’un deux sera la victoire de l’ensemble du peuple et non celle d’une partie du peuple. Ce sera la victoire de la démocratie, de la laïcité et du développement.
Posted on: Tue, 13 Aug 2013 22:01:43 +0000

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