Par Hacen Ouali Le président rentré hier à alger : Bouteflika - TopicsExpress



          

Par Hacen Ouali Le président rentré hier à alger : Bouteflika pourra-t-il exercer ses fonctions ? Après près de trois mois de séjour médical en France, le Président est rentré hier à Alger pour observer une autre période de rééducation et de repos, selon un communiqué de la Présidence. Abdelaziz Bouteflika ne semble pas en mesure de reprendre ses fonctions, ce qui relance toutes les questions sur les échéances à venir et le mode de prise de décision dans le pays. Un retour plutôt discret. Près de trois mois après son hospitalisation à l’hôpital militaire parisien Val-de-Grâce, suivie d’une longue période de convalescence aux Invalides, Abdelaziz Bouteflika est rentré hier. Et contrairement à son retour bien orchestré de 2005 avec un «accueil populaire», Bouteflika est revenu à Alger, cette fois-ci, dans une totale discrétion. Tout comme sa maladie entourée d’un black-out total, le secret a été de rigueur également pour son come-back. Les autorités politiques du pays n’ont pris soin d’en informer l’opinion publique nationale qu’après que le président eut regagné la capitale. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui était en visite de travail dans la wilaya de Tizi Ouzou, a dû écourter son déplacement. L’information a été donnée en premier par l’Agence France presse (AFP) au moment où l’avion présidentiel s’apprêtait à décoller de l’aéroport du Bourget à Paris. Bouteflika a quitté Paris à bord de l’avion présidentiel médicalisé vers 13h30, a annoncé l’AFP. Peu après son arrivée, le président de la République a été montré à la Télévision nationale sur un fauteuil roulant, dans un salon, entouré du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, du président de l’Assemblée populaire nationale, Mohamed Larbi Ould Khelifa, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, du président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, et du chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah. Dans le même temps, la présidence de la République a rendu public un communiqué lapidaire affirmant que le Président, «ayant achevé la période de soins et de réadaptation fonctionnelle qu’il suivait en France, a regagné Alger ce jour, mardi 16 juillet 2013, où il poursuivra une période de repos et de rééducation». Victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) survenu le 27 avril passé, Abdelaziz Bouteflika, âgé de 76 ans, ne s’est pas remis de cette attaque. Il est ainsi contraint à une autre période de convalescence d’une durée indéterminée. Le mystère sur la reprise de ses fonctions demeure entier. Serait-il encore en mesure de reprendre ses fonctions de président ? Pas si évident tant l’état dans lequel Abdelaziz Bouteflika est apparu, hier à son arrivée à Alger, montre un homme très affaibli par la maladie. Incertitude sur son retour aux commandes Bouteflika est en effet depuis hier dans une de ses résidences algéroises, mais pas encore à El Mouradia, inoccupée depuis quatre-vingt-deux jours maintenant. Le siège de la présidence de la République continue à être vacant, à huit mois de la prochaine élection présidentielle. La longue absence du Président a suscité de violentes polémiques tant le secret sur sa maladie est resté jalousement gardé. La classe politique a remué ciel et terre pour déclarer l’état d’empêchement et la convocation de l’article 88 de la Constitution relatif à la vacance du pouvoir et à l’organisation d’une élection présidentielle anticipée. Empêtré dans une gestion politique et médiatique calamiteuse de la maladie du président Bouteflika, le régime, assailli de toutes parts, a fini par céder à la pression de l’opinion publique en montrant pour la première fois, le 12 juin passé, les images du président de la République dans un salon de l’institution nationale des Invalides, un établissement appartenant au ministère de la Défense français. Il était ainsi apparu affaibli, assis dans un fauteuil, vêtu d’une sombre robe de chambre et buvant un café, entouré du Premier ministre et du chef d’état-major de l’armée. Des images muettes, qui montraient un président bougeant péniblement les membres supérieurs. Cette mise en scène a eu l’effet contraire de ce qu’attendaient les tenants du pouvoir ; elle a au contraire renforcé le doute sur ses capacités à revenir aux commandes du pays et a anéanti le discours rassurant des officiels qui ressassaient à longueur de journée que le président «continue à gérer les affaires et suit quotidiennement l’action du gouvernement». Près de trois mois après et malgré son retour au pays, l’incertitude quant à sa capacité à gouverner est totale. Il est évident que face au calendrier gouvernemental, le pays ne pouvait pas supporter une absence prolongée du Président, au risque de bloquer le fonctionnement de l’Etat. Des échéances, comme la loi de finances, exigent la présence du chef de l’Etat. L’on pourrait donc se suffire, en haut lieu, de sa présence «symbolique» pour donner le gage que l’Etat fonctionne dans le respect de la Constitution. Car, le communiqué de la Présidence le reconnaît, Bouteflika a encore besoin de repos, ce qui est incompatible avec les lourdes charges de la fonction présidentielle. S’il est admis que Bouteflika ne se présentera pas à un quatrième mandat présidentiel, a-t-il la capacité de tenir jusqu’à la fin de son mandat prévu pour avril 2014 ?
Posted on: Wed, 17 Jul 2013 12:15:13 +0000

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