Pas de marche contre la révision de la Constitution. Le nouveau - TopicsExpress



          

Pas de marche contre la révision de la Constitution. Le nouveau ministre de l’intérieur n’a pas tardé à se mettre en évidence. Pour François Houessou, exécuter la fatwa du roi est un honneur et un rare privilège. Contre la sortie de la Convention Patriotique des Forces de Gauche (CPFG) et de l’Union Fait la Nation (UN, le pouvoir active sa machine asphyxiante. Et l’usage de l’artillerie liberticide plonge la démocratie dans l’agonie. L’abyssale peur de fin de mandat engendre sur le trône d’effroyables réflexes au détriment de la foule assoiffée de liberté. Boni Yayi prend l’ascenseur du déshonneur. L’interdiction de la manifestation anti révision du samedi dernier, lui ôte définitivement le masque. Le chef de la refondation s’installe dans la galerie des despotes. Dans un pays devenu havre des marcheurs, l’interdiction d’une marche est forcément une absurdité surtout que le roi, lui-même, connaît l’expérience de la rue. Champion de l’amalgame et de la politique spectacle, Yayi, dans les illusions du changement, marcha contre la corruption le 17 juillet 2007. L’action inédite reçut alors le nom de baptême de « marche verte ». Grâce à une débauche d’énergie poussée jusqu’à la caricature, le mariage avec la rue accouchera d’une série de descentes des sbires et partisans rémunérés sur l’asphalte. Le modèle de défoulement proposé par le leader cauri continue de passionner les valets du système. Le camp anti révision n’a pas droit à cet épanouissement même pour des causes justes et légitimes. La levée de boucliers a plutôt provoqué l’irritation sur le trône. La brutale interdiction de la marche répand les impudicités politiciennes d’un régime assujetti à une nervosité sans fondement. L’arrêté musclé mais hilarant du préfet zélé est la regrettable manifestation de la politique compulsive du roi. Et comme jadis, Goebbels, murmurer : « toute forme de pouvoir politique et de dictature a ses racines dans la rue ». La bataille politique pour le roi en fin de règne est d’abord celle de l’appropriation de la rue. Feu vert aux marches contre les supposées tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat. Les marches des ministres pour la révision de la Constitution sont classées actes de patriotisme. Et la rue leur tend ses bras sans coup férir. Les marches de soutien au roi sont au chapitre de la gouvernance et reçoivent les ovations des forces de l’ordre. Après sa marche verte entachée de simulacres, le démagogue roule en flattant le peuple et ses instincts. La rue appelée à la rescousse est fermée à toute contradiction. Et donc, ni la Convention Patriotique des Forces de Gauche (CPFG) ni l’Union Fait la Nation (UN) ne sont autorisées à exercer leur précieux droit, celui de la liberté de manifestation. L’effroyable rouleau compresseur du roi entraîne le glissement sans pudeur vers la dictature. L’objet de cette marche a réveillé puis fouetté l’allergie de Yayi. En exigeant le « retrait du projet de révision opportuniste de la Constitution », les marcheurs avaient fait un gros pari face à un roi dominé par la question de sa vaine longévité sur le trône et qui berce le peuple de mystifications. Qui doit marcher ? Et à quelles fins doit-on marcher ? Les réponses sont clairement données sous les incantations du deux poids deux mesures qui offrent le titre foncier de la rue aux cauris et alliés. Dis-moi si tu veux marcher contre la tentative d’empoisonnement ou contre la révision et je te dirai si ton projet est réalisable ? Ainsi le roi a tracé ses propres frontières de l’utopie. L’exécrable méthode du dictateur vient compromettre la démocratie héritée de la conférence nationale des forces vives de la nation. Drôle de solution : la militarisation de la ville, en riposte à la détermination de ces marcheurs jugés indésirables et qui portent le flambeau anti-révision. L’état de siège hypocritement décrété à Cotonou relaie les productions néfastes dues au tempérament du roi. On est de plus en plus fixé sur son degré d’attachement à la révision de la Constitution. Une question de vie ou de mort dont la belle résolution débouchera sur le pouvoir à vie. La volonté proclamée de quitter en 2016 est promise à subir la lessive du temps. Pour chasser le despote, il urge de gagner la bataille de la rue, de parvenir à marcher pacifiquement contre la révision et contre les dérives du pouvoir. Ce sera une marche vertueuse contrairement à ces agitations pro Yayi de quelques patients de Freud jetés dans la rue avec des tares psychiques non encore explorées. La rue, voilà l’enjeu. Le scandaleux état de siège apporte néanmoins une nouvelle certitude. Le roi a peur. Et c’est déjà le début de sa légitime chute.
Posted on: Tue, 27 Aug 2013 06:43:22 +0000

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