Physique quantique et monde macroscopique. Ce qui est sûr c’est - TopicsExpress



          

Physique quantique et monde macroscopique. Ce qui est sûr c’est que dans le monde des objets macroscopiques, la lampe est allumée ou éteinte, le chat est dans le jardin ou a glissé sous la palissade et quand un écrivain s’installe à son observatoire afin d’intercepter une ombre qui sous la forme d’un chat lui apparaît, « du côté du fond du jardin », il lui accorde une existence indépendante de sa conscience. Certes la descente vers l’ennui, les vapeurs du whisky, la mélancolie du narrateur quelque peu détachée de la vie, tout ça nous donnerait facilement l’impression que l’émergence de ce « quelque chose en suspension dans le vide [qui] s’était soudain matérialisé devant mes yeux sous cette forme » aurait pu être produit par son esprit ; bref, que le chat n’aurait jamais existé s’il ne l’avait pas un soir observé, autrement dit, fixé à la réalité ou en termes de physique quantique s’il n’avait « réduit son paquet d’ondes ». C’est à ce moment-là que le narrateur se met à tout considérer d’un autre œil. Il regarde dans le noir et s’inquiète. Ce qu’il croyait savoir jusque là, il doit le reprendre entièrement. C’est l’heure des questions essentielles et ce sont des questions métaphysiques. L’écrivain n’est ni scientifique ni philosophe. Alors que le premier pose son filet d’équations sur le monde pour récolter des prédictions, le second cherche à savoir ce qu’est le mobilier du monde. « Si je m’étais engagé dans cette voie » écrit-il, « il n’y aurait plus eu moyen de m’arrêter. Car tout aurait été à reconsidérer. Il aurait fallu revoir toutes les notions spontanées à l’aide desquelles j’avais toujours pensé. » Alors, devant les questions métaphysiques, il lui semble plus raisonnable de s’en tenir à ce qu’il a sous les yeux. Il raconte une histoire et revit l’étonnement devant le monde qui s’offre au scientifique et au philosophe, mais ni lui ni ces deux-là ne savent précisément vers quelle réalité leur quête les entraîne. « Si on pense le vide comme le rien, il n’y a pas de vide dans notre monde, mais si on pense le vide comme l’absence de fondement, d’essence, d’intrinsécalité, j’estime qu’il y a des arguments solides pour soutenir qu’il y en a dans notre univers, sous notre nez. En fait, nous ne voyons pas le vide, nous voyons à travers le vide, à partir d’une vacuité centrale en nous (sinon on serait si encombrés qu’on ne verrait pas) [3]. » Comment dire alors ce qu’est cette vacuité ?
Posted on: Sun, 07 Jul 2013 09:11:14 +0000

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