Pocès pour faux contre le patron du port de Douala L’actuel - TopicsExpress



          

Pocès pour faux contre le patron du port de Douala L’actuel directeur général du Port autonome de Douala (PAD), Adolphe Emmanuel Etoundi Oyono, vient d’être renvoyé devant le Tribunal de grande instance du Mfoundi (TGI) à Yaoundé pour y répondre, dès le 26 juillet, des faits de complicité de faux dans le cadre de l’affaire Bibi Ngota, du nom d’un journaliste mort en détention en 2010. Etoundi Oyono s’est rendu au TGI lundi 22 juillet où il a signé le procès-verbal de son dernier interrogatoire. Il lui a été notifié que son procès sera lancé le 26 juillet. Les choses devraient aller vite puisqu’il s’agit d’une procédure référé. Les explications du patron du PAD n’ont pas convaincu le juge d’instruction David Toulepi qui instruisait la procédure le visant. Le 2 juillet, ce magistrat a signé une ordonnance renvoyant l’actuel directeur général du PAD devant la chambre criminelle du TGI où il sera jugé pour "complicité d’usage de signature, timbres et poinçons contrefaits ou falsifiés". Au bout d’une information judiciaire ouverte, le 6 mai 2013, contre M. Etoundi Oyono, le juge Toulepi a estimé qu’il y avait des "charges suffisantes" contre lui pour des faits remontant à 2009. A ce moment, Etoundi Oyono occupait le poste de directeur général de la Mission d’aménagement et d’équipement des terrains urbains et ruraux (MAETUR). Il est reproché à ce patron de société d’avoir octroyé un financement de 1,5 millions de FCFA à un journaliste, Serge Sabouang, pour la "publication d’un faux document". M. Etoundi Oyono nie les faits. S’il reconnaît que la MAETUR a accordé 1,5 million de FCFA à M. Sabouang, il souligne cependant qu’il s’agissait de la contrepartie financière versée pour la publication d’une insertion publicitaire dans le magazine dirigé par le journaliste, "La Nation d’Afrique". Le document litigieux qui vaut aujourd’hui un procès à M. Etoundi Oyono est une correspondance supposée avoir été signée par Laurent Esso, secrétaire général de la présidence, au moment des faits. Dans cette correspondance qui s’était avérée fausse, il était attribué à l’actuel ministre de la Justice des instructions ordonnant à l’Administrateur directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) le déblocage de la somme de 1,342 milliard de FCFA. Cette somme colossale était supposée, selon les termes de la lettre litigieuse, servir au payement de commissions à certaines personnes ayant participé aux négociations pour l’achat d’un bateau baptisé "Rio Del Rey". Les bénéficiaires présumés de ces commissions étaient Antoine Bikoro, directeur général du Chantier naval et industriel du Cameroun, Dayas Mounoume, ex-patron du PAD et Dooh Collins. Selon nos investigations, le "Rio Del Rey" a bel et bien été acheté et est positionné à Bakassi où le redouté Bataillon d’intervention rapide (BIR) l’utilise dans le cadre de ses actions de lutte contre la piraterie maritime. Il s’agit d’un impressionnant navire doté notamment d’une plate-forme sur laquelle peut se poser un hélicoptère. Il n’a pas été possible de savoir dans quelles conditions ce bateau a été acquis et si d’éventuelles commissions ont été versées à des intervenants. Toujours est-il que l’affaire a fait des vagues. Le 22 avril 2010, un journaliste peu connu des milieux professionnels et surnommé Bibi Ngota, est mort en détention à la prison de Kondengui à Yaoundé, dans des conditions troubles. Ce décès avait soulevé un vrai tollé au Cameroun et à l’étranger. La victime était alors écrouée, dans le cadre de cette affaire, avec deux autres journalistes, Serge Sabouang et Robert Harris Mintya, un troisième, Hervé Simon Nko’o Mvondo, ayant réussi à s’enfuir. Aujourd’hui, toutes les parties à cette affaire reconnaissent que le document litigieux est un faux sur lequel la signature de M. Esso a été imitée. Le journaliste Nko’o Mvondo est montré du doigt comme étant l’auteur du faux. En décembre 2012, le TGI l’a reconnu coupable, après l’avoir jugé par défaut, et l’a condamné à 15 ans de prison ferme. En plus, deux autres journalistes, Sabouang et Mintya, ont écopé, chacun de 2 ans de prison avec sursis. Par ailleurs, les juges ont estimé que la somme de 1,5 million de FCFA versée au journal de M. Sabouang avait servi à financer la publicité autour du faux document. C’est d’ailleurs sur cet aspect de la décision du TGI que le juge Toulepi s’est fondé notamment pour renvoyer Etoundi Oyono en jugement. Lors de son audition à l’information judiciaire, le mis en cause a reconnu qu’il avait eu connaissance, en 2009, du document litigieux mais il a toutefois souligné qu’il s’était très vite rendu compte de son caractère frauduleux. Il a expliqué que le journaliste Mintya était venu à sa rencontre entre août et septembre 2009 pour l’informer de ce que des commissions avaient été versées à certaines personnes dans le cadre de l’achat du "Rio Del Rey". Le journaliste estimait alors que M. Etoundi Oyono y avait droit du fait du poste de directeur général du PAD qu’il occupait lorsque la transaction d’acquisition de ce bateau avait eu lieu. Devant le juge, M. Etoundi Oyono a également rapporté que le journaliste lui avait alors présenté le document querellé, lui demandant 500.000 FCFA contre une copie. L’ex-patron de la MAETUR a poursuivi en disant que c’est en prenant connaissance du document à cette période qu’il s’était rendu compte qu’il était faux. Avant d’être nommé à la MAETUR, M. Etoundi Oyono avait déjà dirigé le PAD. Il y est retourné depuis son départ de la MAETUR. Lors du procès qui a abouti à la condamnation de trois journalistes dans cette affaire, il était le témoin du Ministère public. Son avocat, Me Jean-Marie Nouga, juge l’attitude du Parquet malsaine. "Il y a un principe au Cameroun qui interdit au procureur de la République de poursuivre son propre témoin qu’il a utilisé pour obtenir la condamnation des journalistes. C’est inadmissible !", fulmine l’avocat. Celui-ci accuse l’actuel ministre de la Justice d’être à l’origine des déboires judiciaires de son client, soutenant qu’il y a des "antécédents" entre les deux personnalités qui pourraient justifier cet état des choses. Il annonce d’ailleurs son intention de saisir le président de la République, Paul Biya, pour dénoncer ce qu’il qualifie "d’insuffisance professionnelle et d’une très probable instrumentalisation de la justice." "Une affaire a été jugée et pour nuire à une personne, on ouvre un nouveau procès. On avait pourtant la latitude de poursuivre M. Etoundi Oyona avec les journalistes qui ont été condamnés", confie l’avocat. C’est une plainte de M. Esso qui avait déclenché cette affaire qui est loin d’être clôturée. K.Media
Posted on: Mon, 22 Jul 2013 18:33:09 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015