Pour ceux qui auraient pris en cours de route, voici les 15 - TopicsExpress



          

Pour ceux qui auraient pris en cours de route, voici les 15 premières pages du livre (plus facile à livre à la suite :)) : - Alors Professeur DUKE ? Jonathan DUKE ! Allez-vous vous décider à collaborer ? Je pris un moment, regardant le sol et me rappelant le chemin parcouru pour arriver jusque là… - Bon, d’accord, je vais tout vous raconter... La pièce humide, à peine éclairée, ressemblait fort à mon premier appartement de Chicago, mais l’homme à la moustache et à l’haleine du vieux cigare mâchouillé, lui, ne ressemblait à personne que je connaisse, quoique, peut-être une tante éloignée ??!! Bref, il veut que je lui raconte, admettons, peut-être que cela m’aidera à retrouver Mark. - « Ca a commencé il y a environ une semaine, le samedi 6 septembre, j’étais dans mon appartement de Kalamazoo dans le Michigan, j’y suis enseignant en histoire Médiévale… Ce matin là, la lumière de ma chambre était diffuse comme un brouillard londonien, sans doute les quelques verres de téquila, envoyés la veille au bar, près de l’université, qui n’étaient pas encore bien digérés. Tentant de m’éveiller je sentais une masse sous les draps près de moi… Satané chat, me dis-je, toujours à squatter dans mon lit quand je dors… - Hummmm ?? Mon chat n’a pas le poil beige, ni blond !! Un léger coup d’œil et… oupsss, il ne s’agit pas de mon chat, qui lui est au pied du lit avec un sourire béat comme s’il était satisfait de me voir perdu au réveil ; finalement, c’est une ravissante tête blonde qui sort de ma couette : - Bonjour monsieur le professeur. me dit-elle. - Bonjour….. Clara ?!? Clara était une de mes étudiantes en cours d’histoire des cathédrales, que j’avais effectivement croisée la veille au soir alors que la soirée était déjà bien entamée… - Vous aviez raison, les fouilles avant de se coucher il n’y a rien de tel, et dieu sait que vous êtes doué pour celles-ci !! Lance-t-elle avec un regard malicieux. La métaphore flattait bien sûr mon égo, mais je savais que je ne pouvais rester plus longtemps au lit, un pli de France devait m’attendre à la Poste, un envoi de mon ami et partenaire de recherches : Mark Lewis. Après avoir agréablement congédié ma « partenaire de fouilles », je m’empressais de trouver quelques vêtements propres pour pouvoir aller voir si mon paquet était bien arrivé, il faut dire qu’il était déjà 11h15. Arrivé à la Poste, je découvrais comme prévu un petit carton à mon intention provenant d’un village français nommé : Manosque. Aucune idée de pourquoi Mark était allé là-bas, mais il avait l’habitude de trouver les coins les plus insolites pour ses recherches. Je retourne donc de ce pas chez moi, à une petite demi-heure de là pour voir cela de plus près. Arrivé devant ma porte, j’aperçois le jour dans l’entrebâillement de la porte, elle était entr’ouverte. Certes j’avais encore les idées embrouillées de la veille, mais il me semblait bien avoir refermé, à moins que Clara n’ait oublié quelque chose ? J’ouvre doucement et découvre un spectacle de désolation, livres, cartons, placards tous ouverts, renversés, en à peine une heure, on avait fait le ménage chez moi d’une manière plutôt déplaisante… Je commence à regarder dans un bol ancien si mon argent liquide est toujours là, mais oui, même s’il a été déplacé, tout y est. Après un bref tour d’horizon, je me rends compte que rien ne semble manquer, même mes livres anciens d’une valeur inestimable que je prends soin de remettre à leur place de même que mes écrits et mes quelques romans tel que « Da Vinci Code » ou « le pendule de Foucault », deux écrits fort bien romancés sur mon sujet de travail actuel : les Templiers. Le pendule reste bien sûr mon préféré, il faut dire que l’écrivain, avant tout historien, était resté fidèle à des vérités historiques dans la base de sa fiction. Même si Mark, lui, préférait le premier, je ne pouvais lui en vouloir. Les compétences de Mark sur ce domaine que sont les Templiers, étaient reconnues dans le monde entier, mais il adorait les fictions tortueuses, c’est d’ailleurs pour cela qu’il s’était rendu, il y a deux semaines, en France. Je ne manque pas de prévenir la police, bien entendu, on ne sait jamais. En finissant de ranger mon appartement j’aperçois sur mon lit le fameux paquet de Mark, je m’assoie sur le lit et l’ouvre. Je découvre à l’intérieur un pendentif avec un petit mot : « veux-tu bien le garder pour moi le temps que je finisse, je te laisse le soin de l’étudier sous toutes les coutures, Pedro saura garder le cap dans son étude ». Le pendentif représentait une croix grecque aux bouts aigus, assez rarement utilisée par les templiers. Il était dans un alliage de fer, probablement d’étain également, avec une pierre en son centre, une améthyste semblait-il. Franchement, ce médaillon semblait vraiment tout ce qu’il y a de quelconque, mais je faisais confiance à Mark. Je pris mon téléphone : - Pedro ramène tes fesses au labo, j’ai un truc pour toi ! Je partais donc remettre le pendentif au labo de l’université pour demander à Pedro, mon assistant, de vérifier tout cela. Pedro est un jeune homme de 24 ans, sans doute parmi les plus intelligents que j’ai rencontrés, mais avec très peu de prédispositions au travail de terrain, j’en avais donc fait mon assistant pour toutes les recherches techniques pour lesquelles, moi, je n’ai aucune compétence particulière. - Bonjour Pedro, alors je ne t’ai pas dérangé j’espère ? - Bonjour professeur, non je ne savais pas quoi faire aujourd’hui, ça tombe bien. Je savais que c’était faux car il devait partir en virée avec des amis cet après-midi, mais j’appréciais son dévouement. - Voici un pendentif, je veux tout savoir sur lui, alliage, datation, radiation, tout… - Très bien ce sera fait, je tente de vous faire ça pour lundi ? - Ce soir, ce sera très bien, lui dis-je en souriant. - Parfait professeur, je m’y mets immédiatement. Qu’est-ce que Mark voulait, et à quoi jouait-il ? Il a la fâcheuse habitude de scénariser ses découvertes et de les entourer de mystère, mais là il m’intriguait particulièrement. Bon, un tour dans mon bureau me permettrait sans doute de me poser et réfléchir à tout ça. Une fois sur place, dans ce bureau rempli de vieux parchemins et autres manuscrits, le désordre était d’une organisation épatante, je retrouvais tout ce que je voulais en un clin d’œil. Après un petit café bien mérité, je me décidais à consulter mes mails : Directeur de l’université, hummm plus tard…, mon banquier ??, ah non pas aujourd’hui… Oh !! Mark m’a envoyé un mail, il date d’une heure, …1h ? Il était 16h environ déjà, ce qui faisait qu’en France il était 22h, il me l’avait donc envoyé à 21h. Je l’ouvre : « Jonathan, Je t’envoi rapidement ce mail avant de partir à mon rendez-vous. J’espère que tu auras bien reçu ma note et le médaillon, on ne sait jamais, je préfère partager avec toi certaines choses car j’ai l’impression d’être surveillé en permanence. Tout semble tourner autour de ce pentacle, mais c’est bizarre, j’en saurai sans doute plus d’ici demain avec mon rendez-vous de ce soir. J’aurais apprécié ta présence car je pense que j’aurai du mal à m’en sortir seul vu le travail à faire, mais bon on en reparle demain. Amitiés Mark » Ce mail n’était pas là pour me rassurer. Pour qu’il me parle comme cela, je n’avais pas le choix, il en avait trop dit ou pas assez. Je décidai de prendre le premier vol pour la France. Chapitre 1 : Après plus de 8 heures de vol, j’arrivai enfin à Paris puis Marseille par TGV pour enfin me rendre à Manosque en récupérant une voiture louée par Pedro pour moi, une Camaro noire. Il connait mes affinités pour ce type de véhicule, et prend toujours soin de me réserver cette voiture lorsque c’est possible. Je me retrouvai dans cette belle petite ville de province vers 14h00 le lendemain, dimanche 7 septembre. Cette commune était très agréable surtout avec ses températures automnales, la magnifique porte d’entrée de la vieille ville, typique de ces villes fortifiées du Moyen-Âge. Il faut dire que Mark et moi avions passé un sacré moment à étudier l’histoire templière de la Provence, au détriment de régions ou lieux tels que Reines-le-château, beaucoup trop étudiés et parfois à l’importance historique exagérée. On avait décidé que ce qui nous intéressait n’était, bien souvent, pas là où on veut nous obliger à regarder. C’est pour cela que nous avions voulu prendre le contre-pied de beaucoup de nos illustres et estimés confrères. Pourquoi La Provence ? Eh bien, c’était grâce à Massalia (Marseille) la région la plus riche en mouvements et d’une importance stratégique incroyable pour l’époque, de par sa situation géographique. Et dans le cadre des études faites sur l’une des plus grandes commanderies que l’on ait eues en France : celle d’Aix en Provence, nous avions tout naturellement abordé Manosque et ses alentours, mais brièvement. Cependant, une chose m’étonna. Pourquoi Manosque pour ses recherches ? Et quelles recherches ? Manosque était réputée et connue pour être une des villes les plus anciennes de Provence, mais surtout pour son émergence et sa renommée obtenue lors de l’arrivée des chevaliers de l’ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, appelé, par la suite, chevaliers de Malte. Ils avaient, vers 1125, installé une de leur maison avant que cela ne devienne, après, une véritable commanderie lorsque la ville leur fut offerte vers 1149-1151. Précédant leur venue, les Sarrazins firent de véritables ravages en occupant Manosque avant l’an 1000. Bref tout cela ne m’expliqua pas pourquoi ce lieu où aucun templier n’avait eu de logement ni même de droit de regard, avait pu attirer Mark. Il est bon, pour mémoire historique, de revenir rapidement à la création des ordres chevaliers que sont l’ordre du Temple et celui des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. L’ordre du temple fut créé à la suite de la prise de Jérusalem lors de la première croisade afin de garantir la sécurité des routes vers la Terre Sainte. L’ordre du Temple, le plus connu et celui qui attise toutes les convoitises à en voir les livres et films fait sur le sujet, fut fondé par la volonté de 9 chevaliers qui se réunirent vers 1118-1119 avec l’autorisation du roi de Jérusalem de l’époque : Baudouin II. Ce dernier leur octroya une partie de Jérusalem, à leur demande, l’emplacement de l’ancien temple de Salomon. Puis jusqu’en 1128, ils n’eurent pas vraiment de mission, ne participèrent à aucune guerre mais firent des voyages entre la France et la terre sainte. L’ordre devint officiel dès 1128, avec, comme but avoué, la protection des routes pèlerines et la sécurité de la terre sainte et des richesses accumulées sur celle-ci (d’où toutes les plus folles histoires entendues à leur disparition sur un trésor monumental). Pour ce qui est de l’ordre des Hospitaliers, ce fut différent. Eux, furent tout d’abord assignés à la tenue d’hôpitaux partout en terre sainte et ailleurs pour les malades et victimes des guerres vers 1099, mais devint rapidement un ordre militaro-religieux en formant des moines guerriers avec pour vocation, proche de celle du temple, la protection des routes saintes également. Ce qui ne manqua pas, à de multiples reprises, de générer des tensions entre les deux ordres. Ce bref résumé permet de faire la lumière sur ces deux ordres et de comprendre pourquoi on ne pouvait pas trouver les templiers et les hospitaliers sur les mêmes terres, en principe du moins. Ce qui me fit revenir à ma question d’origine : pourquoi venir faire des recherches templières à Manosque, haut lieu de la présence hospitalière ? Mark me répondra surement lorsque j’arriverai à son hôtel. Une fois à l’hôtel de Mark, je m’empresse de le rejoindre. - Bonjour demoiselle - Bonjour monsieur - Pourrais-je avoir la chambre de monsieur Mark Lewis s’il vous plait ? - Euhh oui, le monsieur d’une cinquantaine d’années à l’accent anglais ? - Oui, c’est cela même. Lui répondis-je en souriant. Son accent était toujours ce que l’on remarquait chez lui en premier. - Je vais vous donner cela, voilà c’est la chambre 25, mais il n’est pas là. - Ah je voulais le voir rapidement, savez-vous où je pourrais le trouver ? - Il n’est pas rentré la nuit dernière, il est sorti vers 21h hier soir mais je ne l’ai pas revu depuis. - Mais vous avez vérifié dans la chambre ? - La femme de ménage a vu « ne pas déranger » alors elle n’a pas fait sa chambre aujourd’hui mais je suis presque sûre qu’il n’est pas revenu. - Pourriez-vous m’y conduire ? - Je, euhh… ne sais pas… La petite réceptionniste était charmante surtout avec son petit air gêné, mais je n’étais concentré que sur Mark qui commençait à m’inquiéter. - Voyons, demoiselle, je suis sûr qu’il ne sera pas fâché, vous me montrez ? Dis-je d’un ton charmeur. - Bon d’accord, je vous accompagne pour aller voir Prenant le double des clefs, elle monta les escaliers et je lui emboitai le pas. Arrivés devant la porte, je frappai… Au premier coup, la porte s’entrouvrit doucement, laissant la chambre se découvrir et nous présentant ainsi un spectacle déjà vu la veille, une chambre dévastée, lit retourné, matelas éventré, affaires éparpillées… - Oh mon dieu que s’est-il passé ? S’exclama la jeune femme. - J’ai déjà vu ça et je n’aime pas ça du tout, puis-je entrer ? - Je…ne sais pas, ne faudrait-il pas appeler la police ? - Non, laissez, je vais voir, on avisera ensuite. D’un hochement de tête elle acquiesça. Après un bref état des lieux je ne découvris rien de particulier, son carnet de notes absent, son recueil de fouilles également, je ne sais pas ce qu’ils cherchaient, mais s’il fut dans la chambre, ils l’eurent probablement trouvé. Là je commençai à m’inquiéter quelque peu, il est vrai que nous avions déjà eu des soucis lors de recherches en Inde ou dans l’Amazonie… Malgré sa prudence habituelle, cette chambre retournée, son pli, son mail et mon appartement visité également, cela devenait étrange et ne me plaisait pas du tout. J’étais dans mes pensées quand mon téléphone sonna… - Oui ? - Oui Pedro, quoi de neuf ? - Professeur, j’ai fait toutes les analyses et je n’ai rien trouvé, ce pendentif n’a pas plus de 4 ans c’est un bijou fantaisie sans aucune valeur !! - Heinn ??!! tu as dû te tromper, Mark ne me l’aurait pas envoyé s’il n’était pas important, voyons… - J’ai refait les examens trois fois : datation, recherche de symbole, alliage, etc… et rien - Bon je te remercie, check mes mails et dis moi si tu y trouves des choses intéressantes et envoie moi ça sur mon smartphone. - Bien professeur, je m’occupe de ça tout de suite Une fois raccroché, je me dis que la remarque de la petite de l’hôtel n’était pas si bête et qu’il serait bon de prévenir les autorités françaises. Je redescendis et demandai donc à la réceptionniste de bien vouloir prévenir la police, puis je me décidai à aller manger, je travaille mieux le ventre plein. Je m’arrêtai dans une brasserie traditionnelle française tout près de l’hôtel et j’essayai de faire le point : Voyons, nous avons un médaillon sans valeur accompagné d’un mot bizarre, nous avons également un mail parlant d’un pentacle, mais lequel ? Ça faisait maigre pour démarrer une enquête, d’autant que le pentacle n’est pas lié à l’histoire des templiers, que viendrait faire un symbole païen lié à la magie et l’occultisme dans une recherche templière ? Plus je réfléchissais, plus je m’embrouillais l’esprit. Après une salade dite provençale, il fallait bien gouter la gastronomie locale, je décidai de retourner à l’hôtel pour voir si la police était arrivée. La réceptionniste m’informa que la police ne viendrait que vers 17h, soit dans une bonne heure, ce qui me laissa le temps de me balader dans cette vieille ville splendide et riche en histoire, et qui sait, peut-être aurai-je l’illumination ? Ma visite se présenta bien, malgré la fermeture de l’ensemble des boutiques, mais je profitai donc de l’architecture des bâtiments riche en vécu. Je découvris une puis deux églises que je prendrai le temps de visiter plus tard, je ne m’y attardai donc pas, je finis par passer sur une très grande place qui avait dû accueillir un petit château par le passé, mais dont il ne restait, aujourd’hui, plus rien. L’heure passa vite, je me rendis compte que le moment était venu de rejoindre l’hôtel. Devant, stationnaient un véhicule banalisé avec gyrophares et une voiture de police ; je m’empressai de monter à la chambre, mais un policier me stoppa à l’entrée. - Monsieur, vous ne pouvez pas passer, une enquête est en cours ! - Je sais. Lui répondis-je. C’est moi qui vous ai fait appeler. A ces mots, un homme grand à l’allure sûre, un cigare à la bouche, et avec un brassard de police sortit de la chambre et me fit signe d’entrer. - Inspecteur Philippe Marchand, alors vous connaissez la personne qui a loué cette chambre ? - Oui c’est un collègue de travail, nous sommes tous les deux chercheurs en archéologie et histoire médiévale aux USA. - Puis-je avoir son nom ? - Mark Lewis - Son âge ? - 55 ans - De la famille ? - Euhh, une tante je crois, son frère est mort il y a cinq ans. - D’accord, qu’est-il venu faire ici ? - Alors là, difficile à dire, il semblait avoir découvert quelque chose sur les Templiers et est venu vérifier sur place pour affiner ses recherches. - Et sur quoi plus précisément ? - Aucune idée, de plus, j’ai vu que ses notes avaient disparu, ou il les a prises avec lui. - Je suis venu ici suite à un mail qu’il m’a envoyé, et… mais… j’y pense, son ordinateur portable n’est pas là !!! il ne l’aurait pas pris avec lui pour un rendez-vous ou des fouilles, c’est étonnant, il a dû être dérobé. - Ah bien ! Franck, note ça s’il-te-plait. - Bien inspecteur. L’inspecteur vint de s’adresser à un des trois hommes en train de relever les empreintes un peu partout : la porte, le lit, la table basse, le bureau, jusqu’à regarder sous le bureau et sous le lit pour vérifier marques ou autres. Le travail sembla consciencieux j’en fus un peu étonné, pas que la police française soit incompétente, mais nous étions quand même dans une petite ville et je ne m’attendis pas à autant de professionnalisme. - Bon je n’ai vraiment pas le temps, sans parler de ce double meurtre de notables que j’ai sur les bras…dit l’inspecteur en s’adressant à un de ses agents qui acquiesça. Tiens, Manosque est une ville qui bouge, me dis-je ! Le travail scientifique terminé, l’inspecteur me donna sa carte et prit mes coordonnées au cas où, et je me retrouvai seul dans la chambre… Assis sur le lit les yeux dans le vide je restai bouche bée devant le bureau de Mark, mais c’est là que je me remémorai un moment de notre collaboration qui me fit sourire à l’époque, c’était sa fâcheuse manie de toujours cacher des infos ou documents, une sorte de paranoïa, mais qui pourrait avoir porté ses fruits aujourd’hui, qui sait ? Son lieu préféré était les toilettes… je me levai pour voir, mais les toilettes n’avaient pas de bloc se soulevant derrière, l’autre lieu qu’il utilisait même chez lui était le tiroir du bureau. Les policiers avaient regardé dessous, mais avaient-ils défait le tiroir ? Je me dirigeai vers le bureau, retirai doucement le tiroir et penchai la tête sous le bureau… - BINGOO !!! Une petite enveloppe y était scotchée. Je la retirai délicatement et l’ouvris sur le lit. Une fois ouverte je fis glisser le contenu sur le lit, et, deux photos accompagnées d’un parchemin tombèrent sur les draps. La première photo représentait un pentacle au sol devant une église, plutôt étonnant et je n’avais jamais vu une telle scène… bien entendu, je n’eus pas la moindre idée de l’emplacement d’un tel pentacle. La deuxième ? Ah la seconde, elle…, elle était celle d’une jeune femme en train d’inspecter le sol de ce qui semblait être celui d’une chapelle, ou d’une église. Quant au parchemin, que je dépliai avec soin. A première vue, un papier jauni par le temps, craquelé, qui sembla remonter au Moyen-Âge. En l’ouvrant je découvris un texte, en latin, je m’assis et commençai à lire. Le parchemin disait : « Frère Jean, le grand maître, et moi-même, comptons sur vous pour le mettre en sécurité. Et cela dès que possible. Nous sommes en guerre contre les infidèles et vous appliquerez les règles qu’il conviendra. Vous et vos hommes en aurez la garde maintenant et jusqu’à la fin. 12 septembre 1307. Frère Albert». Bien, j’avais là de quoi commencer à travailler pour retrouver Mark, ou du moins pour reprendre la piste sur laquelle il était. Pour cela, je décidai de m’allonger et de reprendre l’ensemble des éléments : Il y a deux semaines de cela, Mark recevait l’appel d’une personne lui disant avoir des informations importantes concernant ses recherches, elle avait semble t-il eu l’occasion d’avoir ses écrits sous les yeux. Son informateur semblait avoir été convaincant car, le lendemain Mark prenait l’avion pour la France. Lors de notre diner, la veille de son départ, il m’avait parlé de sa théorie d’un ordre résurgent du temple, qui lui tenait à cœur, qu’il pensait pouvoir enfin prouver. Il faut dire que beaucoup de gens en parlaient mais que ce soit le prieuré de Sion ou d’autres, personne n’avait jamais réussi à prouver quoi que ce soit, de manière incontestable. Mark pensait qu’une organisation secrète avait effectivement été créée à la suite de la dissolution de l’ordre du Temple, et que sa vocation était de transmettre et protéger des secrets longtemps accumulés pendant les croisades. Lui comme moi étions septiques sur l’histoire du Graal et tentions de rester pragmatiques dans l’effervescence générale autour de cette thématique. Il semblait qu’un rendez-vous important allait arriver dans les jours à venir et qu’il fallait enquêter sur place. Mark était arrivé avec, à peu près, ces informations là et cet état d’esprit. qu’aurait-il fait à son arrivée ? Contacter son indicateur, bien sûr, mais là, je ne savais pas où le trouver, et vu l’absence de ses notes et de son ordinateur, je n’avais pas la moindre piste de ce côté-là. Quoi d’autre ? Ah mais, j’y pense, nous avons un collègue proche d’Aix en Provence qui est un vieil ermite un peu fou mais qui est une véritable encyclopédie vivante, Victor Dallard. Mark l’aura sans aucun doute contacté. J’attrapai mon téléphone dans la foulée et composai son numéro - Allo Victor ? - Oui ! Qui est à l’appareil ? - Jonathan Duke du Michigan !! - Qui ? Il est vrai que malgré sa connaissance considérable, il avait du mal à se souvenir des vivants. - Jonathan, le collègue de Mark Lewis. - Ah oui Mark, il est venu me voir il y a quelques jours. - Super, pourrions-nous nous voir ce soir ? - Oui bien entendu, passez, nous dinerons ensemble, cela fait longtemps. - Parfait, je prends la voiture et je serai chez vous d’ici une petite heure. - Bien, je vous attends. Après avoir raccroché et satisfait de ma bonne pioche, j’enfilai ma veste et me dirigeai vers le bas. Devant la réceptionniste, je m’arrêtai et profitai de l’occasion pour réserver une chambre pour mon retour le soir. - Bien monsieur, je vous donne la 23 la chambre contigüe à celle de votre ami. - Merci, ce sera parfait. - Au fait, mademoiselle, pendant que j’y pense, connaissez-vous cette fille ? Je lui tendis la photo de la jeune femme, trouvée dans la chambre. - Oui, je l’ai vue il y a quelques jours avec monsieur Lewis, ils semblaient bien s’entendre et elle est venue plusieurs fois. - Vous savez où je peux la trouver ? - Non, je suis navrée. Dit-elle en tournant le regard vers la deuxième photo. - Ah vous vous intéressez également à l’église de Notre-Dame de Romigier ? - Quoi ? - Oui là, vous avez la photo du parvis. - Vous connaissez ? - Oui c’est dans la vieille ville à quelques mètres de l’hôtel, je vous montrerai demain si vous voulez ? - Volontiers ! Dis-je. - Je serai à la réception à partir de 9h demain. - Bien, c’est noté. Je vous remercie. A demain. Lui répondis-je Je pris donc ma voiture et me dirigeai vers ce petit village de Provence, où vivait Victor, Meyrargues. La nuit commença à pointer son nez quand j’arrivai devant son petit manoir ; je reconnus, garée devant le porche, sa magnifique Rolls, un vestige des années cinquante toujours en état de marche. Comme tout autour de Victor, rien ne semblait sortir du monde contemporain, sa passion pour l’archéologie et les objets de collection étant sa seule raison de vivre. Je me présentai devant la grande porte en bois et donnai deux coups fermes. - Ouiii, j’arrive. (La porte s’ouvrit) Une charmante demoiselle m’ouvrit la porte, Victor m’attendant au centre du hall. Cet homme, d’environ soixante-dix ans, aux cheveux grisonnant et à l’allure de lord écossais, était en parfaite santé et toujours d’une humeur agréable. - Bonjour Duke, entrez, entrez… - Merci professeur. Son entrée était digne des allées de musée, sur le mur de droite se succédaient tableaux du haut Moyen-Âge et armoiries. Sur la gauche, quelques belles armures de chevaliers, et une tenue de cérémonie templière en parfait état. - Suivez-moi, mon ami. Je le suivis et entrai dans la pièce de droite, une salle au haut plafond avec des peintures et sculptures aux murs de toute beauté. C’était le salon. - Asseyez-vous Duke, un bourbon ? - Ce sera parfait oui, merci. Après avoir pris un verre amical et parlé de nos vies de manière très évasive, je tentai d’aborder le sujet qui me préoccupait, mais Dallard m’interrompit pour me convier dans la salle à manger pour le diner. Encore une fois, la pièce dans laquelle je rentrai me coupa le souffle. J’arrivai dans une sorte de reconstitution d’une salle de réception médiévale avec une immense table en chêne au centre et des décorations sur les murs tout autour, et pour couronner le tout, poussait du sol, comme un arbre multi centenaire, un incroyable escalier en pierre menant aux étages. Le dîner fut convivial, arrosé d’une bouteille d’hypocras, une boisson moyenâgeuse, peut-être un peu trop bonne si on en croyait l’effet qu’elle eut sur moi une fois vidée. Je décidai d’attendre le café pour aborder le problème qui m’amenait. De retour dans le salon, le majordome nous apporta une sélection de thés et cafés, et avant d’avoir eu le temps de réagir, Victor lança le sujet : - Alors qu’est-ce qui vous amène ? - Victor, vous savez entrer dans le vif du sujet. Lui dis-je, accompagné d’un sourire. - Voilà, Mark, qui est venu vous voir, a disparu et je ne pense pas que la police s’en chargera, donc je veux tenter de reprendre ses recherches pour savoir ce qu’il lui est arrivé. - Oui, Lewis est venu me voir il y a une semaine, il voulait voir mes archives sur la présence templière du 13ème siècle dans le nord d’Aix en Provence. - Oui, je savais qu’il recherchait des informations là-dessus, mais, je n’arrive pas à comprendre ce qui a bien pu le stimuler à ce point. Il est venu retrouver un informateur sur place qui lui avait, apparemment, donné un complément sur les études qu’il avait menées sur ce sujet. - Il m’en a parlé effectivement, il était particulièrement intéressé par les commandeurs, les précepteurs et les frères ayant été mis en cause lors de l’arrestation et la fin du Temple. - Que lui avez-vous montré comme documents ? - Venez, je vais vous montrer. Poussant la porte à double battant du fond du salon, une bibliothèque telle que je n’en avais pas vu depuis longtemps se dévoila… - Impressionnant professeur, belle collection. - Oui j’en suis plutôt fier. Regardez !! Il me sortit une photocopie du parchemin que j’ai trouvé. - Vous l’avez trouvé où ? - C’est Mark qui a accepté de me laisser en faire une copie, il l’avait sur lui en venant me voir, c’est à la réception de ce parchemin qu’il a décidé de venir. - Ah je comprends mieux maintenant. Je sortis le parchemin de ma poche. - Vous l’avez récupéré ? où l’avez-vous eu ? - Il l’avait laissé dans sa chambre. - Très bien, il espérait faire la lumière sur ce dont parle le texte, mais je n’avais pas pu lui apporter un grand soutien, si ce n’est l’identité de l’auteur : Albert De Blacas. - Ce nom me parle. - Bien entendu, il s’agit du dernier commandeur templier d’Aix en Provence. - Oui effectivement, mais alors qui est ce frère Jean ? - Je devais m’y pencher justement, mais en partant, il m’a dit que ce n’était plus nécessaire. - Il a aussi voulu éplucher les dépositions que j’avais sur les divers interrogatoires des templiers arrêtés lors de la fin de l’ordre. - Il a trouvé ce qu’il voulait ? - Oui peut-être, je l’ai laissé consulter les registres, il est parti au bout de 14h en me remerciant. - Savez-vous quels documents il aurait lu avant de partir ? - Voyons… Il se dirigea vers un coffre qu’il ouvrît et l’on put voir tout un tas de feuilles regroupant divers comptes rendus sur les templiers emprisonnés. Sur les quelques livres, un était resté à moitié ouvert, je le pris. Il était intitulé : dépositions et procès verbal des templiers de Gréols. - Gréols ? vous connaissez ? - Oui, il s’agit en fait de Gréoux les bains. - Mais Gréoux n’était pas Templiers mais Hospitaliers !!! lui dis-je d’un ton peu convaincant.
Posted on: Mon, 09 Sep 2013 14:45:18 +0000

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