RD Congo: les hommes d’affaires belges se jettent à l’eau - TopicsExpress



          

RD Congo: les hommes d’affaires belges se jettent à l’eau « Abandonnez les « si » et les « mais », ils n’ont jamais rien fait avancer… Oubliez vous doutes, nous vous invitons à venir vous installer chez nous, de mener des partenariats avec des entreprises publiques congolaises. Vous le constaterez vous-mêmes, le climat est assaini, le Congo a bien changé… » A l’instar de tous les officiels, le ministre provincial des transports et des voies d’eau Gérard Motemona a chaleureusement accueilli la délégation d’une cinquantaine de chefs d’entreprise belges issus des trois régions et menée en RD Congo par la Ministre bruxelloise Brigitte Grouwels, en charge du transport et de la mobilité. Les principaux axes de cette mission efficacement organisée par Jérôme Roux, attaché commercial pour les trois régions de Belgique (ndlr: la région de Bruxelles-Capitale, la , Flandre et la Wallonie), sont les transports, déclinés sous toutes leurs formes : les airs, les routes, les fleuves, l’énergie, l’agriculture. Plusieurs provinces seront visitées : Kinshasa, le Katanga, le Bas Congo et Kisangani, capitale de la Province orientale. En plus des entreprises, quelques spécialistes étaient du voyage, dont Belgocontrol pour le contrôle aérien, la STIB(ndlr:Société des transports intercommunaux de Bruxelles) pour la mobilité urbaine. Mme Grauwels rappela d’ailleurs qu’à Bruxelles, au cours des dix prochaines années, 4,4 milliards d’euros vont être investis dans les transports publics. Mais au Congo, la délégation, qui découvrit le fleuve et la ville depuis le bateau « Majestic River » ne devait pas tarder à s’apercevoir que ni les dimensions, ni les défis ou les potentialités ne peuvent se comparer au canal Bruxelles-Charleroi et au port de Bruxelles cités en exemple par la ministre. Et surtout, il apparut que les Belges, s’ils finissent par revenir dans leur ancienne colonie, ont été devancés par d’autres. C’est ainsi qu’au cours d’une après midi consacrée au transport urbain, la délégation visita les entrepôts de « New Transkin » où se trouvent les quelque 300 bus qui sillonnent désormais les grands axes de Kinshasa. Pour le prix d’un dollar, ces engins modernes et confortables relient désormais le centre ville aux communes périphériques où des taxis collectifs prennent le relais. Alors que les Belges, qui rêvent d’implanter une ligne de tramway à Kinshasa se préparaient à proposer l’expertise de la STIB, leurs interlocuteurs congolais leur détaillèrent très courtoisement les accords déjà conclus avec des entreprises chinoises. Découvrant que les premiers bus venus de Chine ne fonctionnaient qu’avec des commandes électroniques, les Congolais, tenant compte des conditions locales, leur demandèrent de produire des bus « tropicalisés » plus petits, plus mobiles, exclusivement mécaniques et donc plus faciles à entretenir et réparer. Un nouveau modèle fut mis en chantier, une autre commande de 2000 bus fut passée et finalement, le partenaire chinois décida de construire à Kinshasa même une entreprise de bus chargée de produire des engins destinés aux provinces et qui seront proposés aux pays voisins. Alors qu’un bus Van Hool ou autre revient à 200.000 euros, le prix des équivalents chinois atteint le quart de ce montant. Si le « win win », « gagnant gagnant », entre Chinois et Congolais demeure réel, les Belges, très bien accueillis, se préparent désormais à occuper des « marchés de niche ». Pour Jean-Pierre De Zutter, administrateur de Daxi, une société de Jumet (ndlr: enWallonie) spécialisée dans le matériel roulant, le voyage en Afrique s’imposait : «nous devons prospecter de nouveaux marchés, exporter ou mourir… »Déjà implantée au Maroc, au Gabon, aux Philippines, la société peut proposer au Congo du matériel de voie ferrée, des aiguillages, et surtout des wagonnets utilisables dans les mines et ses représentants attendent avec impatience l’étape qui les mènera dans la province minière du Katanga. Jean-François Rossignol, CEO de la société Conex, à Profondeville, compte pour sa part proposer des drônes de dimension réduite, qui permettent, pour un faible coût, de réaliser des photos aériennes, dans les parcs naturels, les exploitations forestières, les grands domaines d’élevage ou les exploitations agricoles. Lui aussi vante une ingénierie nouvelle, des capacités d’adaptation qu’il tient d’une enfance passée au Congo… Ce passé commun explique pourquoi, dès qu’une délégation débarque à Kinshasa, l’ambiance entre Belges et Congolais demeure si particulière : les cartes de visite s’échangent, les conversations s’amorcent où il apparaît que chacun a connu quelqu’un chez l’autre, les souvenirs s’égrènent, les liens se renouent. « Vous êtes ici chez vous » répètent les officiels congolais à des chefs d’entreprise et des investisseurs qui, nécessité oblige, semblent cette fois bien décidés à se jeter à l’eau… C. Braeckman Kinshasa, 14/11/2013 (Carnet de C. Braeckman / MCN, via mediacongo.net)
Posted on: Fri, 15 Nov 2013 13:43:48 +0000

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