RUE RAMPONEAU 36 A peine arrivée à Onival, ma mère se - TopicsExpress



          

RUE RAMPONEAU 36 A peine arrivée à Onival, ma mère se précipitait chez Madame Mona, la charcutière et faisait une razzia de saucissons, jambons, pâtés et rillettes pour le repas de midi. Puis elle faisait un détour par la Coop et faisait le plein de pain, de vin, de yoghourts (Steenvoorde, les meilleurs, par la suite je n’en ai jamais mangé d’aussi goûteux). -A midi on va saucissonner ! Bavait-elle ainsi qu’un escargot en équilibre sur une feuille de laitue. La bouffe, c’était sa grande passion. Elle ne disait jamais non à une invitation à déjeuner ou à diner. Il y avait pourtant une exception : les invitations de la mère Dubois… Les Dubois étaient des amis de mes parents. Le mari était huissier à Senlis, sa femme sans profession, ou plutôt femme au foyer. Bien que j’aie toujours eu de l’abhorration et du mépris pour ce métier de soumissionnaire, le père Dubois, hors de son étude était plutôt sympathique. La mère Dubois, c’était une certitude, n’avait aucunes prédispositions culinaires. C’était même un cauchemar en cuisine et d’avoir à ingurgiter ce qu’elle préparait tenait du pensum le plus cruel ou du masochisme le plus intégral. Le problème, c’est que la bourgeoise avait la certitude d’être un vrai cordon bleu, une Lucullus en jupon. Ma sœur et moi nous nous étions choppés une gastro infernale à la suite de l’un de ses frichtis démoniaques. J’avais fait les trois huit sur la tinette des vécés et j’en conservais encore un souvenir pénible et une douleur fantôme au niveau du fondement. Je comprenais mieux pourquoi le père Dubois était devenu huissier. Ce n’était plus une question de libre choix de profession, mais de tube digestif et de proctologie. Nourrit de la sorte, on est prêt à faire n’importe quoi. Son gâte-sauce d’épouse l’avait, indépendamment de sa volonté j’en suis sûr, conduit à l’office ministériel, en semant, par ingestion journalière d’une nourriture ignoble, la perturbation dans ses neurones du cortex préfrontal. Ma sœur et moi l’appelions l’empoisonneuse, et de ce que j’avais vu des gravures d’époques de « La Voisin », je pouvais conclure que ces deux là avaient un air de famille. La suite au prochain numéro
Posted on: Thu, 03 Oct 2013 06:35:42 +0000

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