Sahara : Conjonction d’intérêts Brejnev - TopicsExpress



          

Sahara : Conjonction d’intérêts Brejnev Boumediene Par Edouard Moha Le « Polisario », qui n’était rien au départ, bénéficiera à partir de 1975 de l’assistance militaire, financière et diplomatique de lAlgérie ; et il deviendra par la même occasion lun des éléments essentiels du dispositif subversif que les pays de lEst ont tenté de mettre en place en Afrique du Nord. Cest Ici quil convient de préciser comment se noua une véritable alliance entre le régime de Boumediene dune part, lUnion soviétique et ses satellites dautre part. Ce qui arrangea grandement Boumediene qui détestait le Maroc dont la stabilité et linfluence constituaient un obstacle à ses visées hégémoniques. Il détestait, encore plus, ses institutions qui sont le socle de lunité et de lindépendance de notre pays. Loccasion était, on ne peut plus belle, de diriger ses coups contre Je Royaume. Laffaire du Sahara, fabriquée de toutes pièces était un prétexte idéal, longtemps guetté, étant entendu que le colonel se souciait du sort des Sahraouis comme dune guigne. On assista donc, durant lannée 1975, à la fabrication dun conflit ourdi par les responsables du FLN et les brejnéviens de lEst. Et si derrière les mercenaires du Polisario se tenait lAlgérie, derrière Boumediene il y avait Moscou et ses alliés du bloc de lEst. Aussi faut-il se souvenir que, durant les années 1970, lUnion soviétique entretenait déjà lambition de bouleverser léchiquier politique du monde. Elle espérait tout particulièrement réaliser la prophétie de Lénine, consistant à prendre le contrôle dune grande parti du continent africain, pour ne pas dire sa totalité, en contournant lEurope par le sud LURSS, qui tenait dans ses griffes, fermement le Benin et le Congo, avait favorisé le coup dEtat, marxiste en Ethiopie. Cependant, et par ailleurs, la décolonisation bâclée du Mozambique et de lAngola, allait faire basculer ces deux pays dans la sphère communiste. Le problème du Sahara était alors une aubaine pour Brejnev qui ne lavait pas laissée passer. Il existait donc une conjonction dintérêts entre l’Algérie de Boumediene et lUnion soviétique de Brejnev. En quelques années - depuis le putsch de 1965 perpétré par Boumediene - lAlgérie était devenue la protégée des Soviétiques. Le matériel militaire, les conseillers cubains et allemands de lEst avaient afflué en grand nombre et quantité astronomique. En octobre 1971, Brejnev et Boumediene avaient signé un accord de parti à parti qui plaçait le FLN dans la mouvance du communisme soviétique. En 1975, on comptait plusieurs milliers de cadres militaires russes, cubains et allemands de l’Est dans les rangs de l’armée algérienne. Ce fut parmi ces derniers que lon prélèvera les organisateurs militaires des mercenaires du Polisario, tandis que la « troupe » était composée dun ramassis de chômeurs venus du Mali, du Niger, de Mauritanie ou du sud algérien. Ces mercenaires étaient payés alors entre 1500 et 2000 dinars algériens par mois. Cest ainsi que « le Polisario » a pu prendre sa place à partir de 1974 parmi tous les groupuscules subversifs qui grouillaient à lépoque à Alger. Tous étaient, bien entendu, inféodés au marxisme ou faisant semblant de lêtre. Il y avait également IETA, qui préparait et planifiait ses actions à partir de ce pays. Ce soutien algérien à IETA était une carte majeure dont Boumediene avait abondamment usé dans ses négociations avec Madrid au sujet du Sahara marocain. De création algéro-soviétique, le mouvement subversif dit Polisario devint naturellement lenfant chéri de leur complice en Occident. Communistes, progressistes et autres compagnons de route furent rameutés pour soutenir la juste cause du peuple sahraoui. Pour les marxistes et leurs complices, Il fallait à tout prix que ce peuple existât, du moment que cela servait leurs objectifs révolutionnaires. Lappareil communiste international (et ses agents) se mit en branle et actionna ses courroies de transmission conscientes ou inconscientes, mais, quimporte, du moment que la cible visée se trouve être le Royaume du Maroc. Certains compagnons de route de l’Algérie ont, depuis, pris beaucoup de recul, au fil des années. Au fur et à mesure que la vérité se faisait jour. Les pays de lEst qui ont longtemps soutenu, sans réserve, laventure de Boumediene, sans toutefois que lURSS reconnaisse la fantoche RASD, ont dautres préoccupations préférant ainsi abandonner le régime algérien à son triste sort. Leffondrement progressif des régimes communistes de lEurope de lEst rend bien futile, désormais, toute tentative de déstabiliser le Maroc qui était jusque-là leur cible prioritaire. Reste les dernières dictatures staliniennes : Cuba, la Corée du Nord. Mais là, le Polisario na que des alliés quil mérite. Quant aux pays africains qui sétaient laissé duper ou tenter par les arguments algériens, notamment sur le plan matériel, ne peuvent espérer à présent de contrepartie de la part de nos détracteurs qui se débattent dans toutes sortes de difficultés. Les plus réalistes admettent cependant, avec franchise et sans détour, que la décision de lOUA de 1984 a provoqué une crise regrettable au sein de lorganisation panafricaine en la privant de lun de ses principaux piliers, en loccurrence le Maroc, à un moment où celle-ci devrait mobiliser tous ses efforts et toutes les bonnes volontés pour faire face à des problèmes graves comme la famine et le sous-développement. Enfin, sur le plan idéologique, lallégresse révolutionnaire sest fatalement tournée en dérision. Boumediene comptait- ce qui était flagrant - sur lépuisement du Maroc. Or, cest aujourdhui lAlgérie qui cherche, en vain, un nouveau souffle, alors que notre pays décolle sur le plan économique. Les successeurs du colonel se retrouvent bien embarrassés par les mercenaires, ce cadeau empoisonné. Comme le disait un responsable politique algérien : Laffaire du Sahara est lune des pires séquelles du régime Boumediene.
Posted on: Sat, 02 Nov 2013 19:34:26 +0000

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