Singularité - Professeur, merci de vous être rendu - TopicsExpress



          

Singularité - Professeur, merci de vous être rendu disponible aussi rapidement. Je me présente, Colonel Hélène Virae, médecin en chef des missions spéciales. Je vous en prie, asseyez vous. » Le Colonel désigne une chaise au Professeur Baptiste. Il hésite quelques secondes, puis décide de s’asseoir. Si son ton est cordial, Baptiste est assez fin psychologue pour rapidement comprendre que cette femme n’a pas l’habitude de répéter. Elle est magnifique, mais dégage un mélange de détermination et d’efficacité glaciale. - J’espère que votre extraction n’a pas été trop, comment dire, musclée ? » Un léger sourire se dessine sur le visage du Colonel. - Comment vous dire ? Je manque d’habitude… Le Colonel fronce les sourcils, indiquant qu’elle ne comprend pas la remarque. – Vous manquez d’habitude ? Le Professeur lui décoche un sourire sardonique. Et se met à hurler. - Je manque d’habitude de me faire embarquer par la peau du cul un Dimanche après-midi par une équipe du GIGN, à mon domicile et devant mes gosses. C’est quoi ce délire ? Dans les faits, ce n’est pas une équipe du GIGN qui s’est pointée chez le Professeur, mais une escouade des Forces Spéciales. On leur dit d’aller extraire rapido un mec, ils extraient rapido le mec. Peut-être qu’avec le recul, ils se diront (ou pas) que d’enfoncer la porte d’entrée à coup de bélier et envoyer une grenade lacrymogène dans un appartement avec des enfants dedans était peut-être un poil abusé. Mais on n’est jamais trop prudent, un ongle est si vite cassé. Et puis, au final, le Professeur a été livré au poste avancé de sécurité et on va surement réussir à sortir de cette situation merdique. Voilà ce que répondraient les forces spéciales. - Je comprends, Professeur. Il est évident que nous sommes partis sur de mauvaises bases. Je tiens à vous rassurer, votre famille va bien, j’ai personnellement appelé votre épouse pour nous excuser de la gêne occasionnée. - Vous êtes des grands malades… » Baptiste se frotte le visage des deux mains pour essayer de se recentrer. - Professeur, nous avons déjà perdu beaucoup de temps - Elle sort un dossier de son attaché case et le pose sur la table devant Baptiste. « Je vous invite à prendre connaissance de ce rapport. Baptiste lève les yeux au ciel. « Peut-être auriez-vous pu me l’envoyer par mail ? Le Colonel lui montre du doigt le dossier, avec un léger signe d’impatience sur le visage. Elle lui sourit, le genre de sourire qui veut dire que s’il ne lit pas ce dossier dans les secondes qui suivent, il va se prendre une balle dans le genou. Baptiste se saisit rapidement des feuillets. Il faut savoir mettre son ego dans la poche, et puis ils ne sont que tous les deux dans cette pièce sans fenêtres. Personne ne l’aura vu baisser son pantalon… En vérité, le Colonel n’a pas envie de lui tirer une balle dans le genou, mais plutôt entre les deux yeux. Le petit jeu qui dure depuis une semaine commence à lui taper sur le système. Exécuter cet abruti la détendrait (surement) un peu. Mais pour l’instant, c’est tout simplement impossible. Cela fait pratiquement un an que Freeze a « emprunté » ce vecteur de communication. En termes plus profanes, qu’il a pris possession corps et âme de l’enveloppe charnelle du Colonel Virae. Black Enoch connaît bien son boulot, la connexion est parfaite, ce véhicule répond au doigt et à l’œil. En plus, pour ne rien gâcher, la carrosserie est magnifique, ce qui a permis à Freeze de s’offrir quelques petits extras à la mission initiale. La matière offre certains plaisirs auquel l’esprit pur ne peut prétendre… Quand l’Architecte a demandé un sensible du secteur médical militaire, il savait ce qu’il faisait. Le positionnement hiérarchique du Colonel a été un vrai atout, lui permettant d’accéder aux rapports médicaux du monde entier et en temps réel. Trouver les Détenteurs de Vérités n’en a été que plus facile. Au bout de deux minutes, Baptiste relève la tête du dossier. - Colonel, j’ai peur qu’il y ait une méprise. Je ne suis ni pédiatre ni neurochirurgien. - Je souhaitais que vous preniez connaissance de ce dossier en préambule. Nous rencontrons une situation atypique depuis le milieu de matinée, et il est vite devenu évident que nous aurions besoin de l’aide d’une sommité telle que vous. Freeze marque une pause. Il veut être sur que le Professeur ne s’est pas perdu en route. Et puis ça rajoute un coté théâtral. - Les informations que je vais vous transmettre sont extrêmement sensibles. Les divulguer à l’extérieur mettrait la vie de votre famille en danger. Nous sommes nous bien compris ? Baptiste a envie de traduire à haute voix : si tu parles nous te buteront toi et tes gosses, mais pas sans vous avoir torturé avant pendant des jours. Après réflexion, il garde ça pour lui, et se contente de sagement hocher la tête en signe d’acquiescement. Freeze sort de son attaché-case une nouvelle pochette dont il extrait plusieurs photos couleur qu’il tend au Professeur. Baptiste repasse en mode professionnel en quelques secondes. Ce n’est plus la pauvre victime d’une effroyable erreur mais le Professeur mondialement reconnu comme l’un des astrophysiciens les plus brillants de la planète. L’objet qu’il découvre sur la photo ne lui est pas étranger, bien au contraire. Mais jusqu’à maintenant il n’en a jamais observé à moins de centaines d’années lumière de la Terre. - Colonel, ou et quand ont été prises ces photos ? - Cette série de clichés date d’une demi-heure. Le phénomène a commencé en fin de matinée, et il semble se stabiliser depuis environ 2 heures. Vous commencez à comprendre l’intérêt de votre présence ? Le Professeur se frotte énergiquement le visage à deux mains, l’air perdu. - Nous avons une idée, mais est-ce bien ce à quoi nous pensons, Professeur ?
Posted on: Sat, 19 Oct 2013 22:46:05 +0000

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