THE BIG BANG NOW EPISODE 14... Avec la même promptitude la voyant venir se lover entre mes bras, elle s’en libéra. Je la vis hésitante, tête encore baissée, essuyant ses yeux, afin que je ne puisse voir ses larmes. Elle amorça trois pas, puis s’arrêta net, toujours dos tourné… Elle leva la tête, observant un court instant son reflet dans la baie vitrée juste en face. _ Je ne suis pas en ma faveur, en cet instant n’est-ce pas ? Mon maquillage a coulé sur mes joues. Ne me regardez pas… _ J’aurais du mal à vous regarder, si vous me tournez le dos. Et puis qu’importe, le maquillage. Je m’avançais posant mes mains sur ses épaules. Elle posa les siennes sur les miennes, les serrant un très court instant. _ Oui, dit-elle, avec vous… c’est étrange, mais rien ne semble pareil. Je sais que je ne me leurre pas. Seulement… _ Il y a un seulement ? Laissons-le de côté, voulez-vous ? Vous tremblez de froid. Allez, vous reposer. Ce soir, si vous le désirez, nous souperons ensemble. Nous aurons bien le temps d’aborder les… mais seulement… _ Bof ! Vous y venez, dit-elle se retournant pour me faire face. Elle hésita à relever les yeux. _ Vous… Vous êtes, émouvante Monia… Les mots m’étaient sortis de la bouche, distançant la pensée de me taire. _ Vous êtes un cajoleur, répondit-elle, m’offrant un bien triste sourire. _ J’y viens avez-vous dit ? A quoi ? _ Au fait, qui fait qu’il y ait un… mais seulement. N’éprouvez-vous aucune, comment dire ? Aucune gêne, à vous afficher ainsi au restaurant en ma compagnie ? _ Gêne ? De quoi devrais-je me sentir gêné ? Vous voulez dire, aux regards de ces gens, qui ne sont pas de notre monde ? _ Vous-vous sentez, si éloigné de leur monde ? _ Me voyez-vous riche et comblé par la nature ? J’en vis un porter un manteau en Crotone, qu’il me faudrait deux mois de salaire, pour me le payer… Ne serait-ce point vous, qui craignez leurs regards ? Serait-ce… Bon Dieu ? C’est parce que vous êtes Maghrébine ? _ Cela ne se voit pas trop ? Ce sont mes origines Berbères, qui prirent le dessus. Ma peau blanche, mes yeux verts, ces cheveux roux… Je me mis à rire, lui effleurant la joue. Elle se mordit la lèvre inférieure, esquissant un pas en arrière, mais je la tenais fermement. _ Ne fuyez pas ! dis-je, l’attirant un peu plus contre moi. _ Ne… Ne profitez pas de ma faiblesse passagère, suppliât-elle, levant les yeux pour les ancrer aux miens. Mais je sentais bien, qu’elle ne lutterait pas, si j’abusais de mon avantage. _ Je me fiche éperdument, du regard des autres, Monia, ou de ce qu’ils disent, ou de ce qu’ils pensent. Je serais fier de vous avoir à mon bras, ici, ailleurs et même, sur une autre planète, si nous en découvrions une, recelant la vie… Vous avez mis le feu dans mon sang, et… _ N’en dites pas plus, de grâce, m’interrompit-elle sans brusquerie. J’accepte votre invitation à souper, ajoutât-elle, avec un sourire espiègle sur ses lèvres sèches, qu’elle humidifia du bout de sa langue rose, ses yeux se noyant dans les miens. Mais… Songez également, à retirer cette alliance de votre doigt, dit-elle en appuyant bien sur chaque syllabe. Quelques-uns de ses gens, me confient leurs enfants. Ils me voient bien souvent en votre compagnie, ces temps-ci. C’est déjà… donner matière à discussion. Je ne voudrais pas, qu’il pense que le prof est une femme volage, tuant le temps, avec un homme marié… _ Paris ne parvint pas à altérer, votre mentalité orientale, répondis-je en riant. C’est très bien ainsi… Je la laisserai dans le tiroir de mon bureau. _ Promis ? Alors… Vers quelle heure ? _ Je viendrais vous prendre, à dix-neuf heures trente, dans le hall du D1. _ Bien… Je vous ferais une agréable surprise. Je l’attirais plus encore contre moi… Je vis ses yeux se fermer, et ses lèvres se tendre… Elle s’abandonnait mollement, je sentis ses épaules se relâcher, son corps se détendre… A mon tour je fermais les yeux, m ‘apprêtant à venir goûter à ses lèvres tendres, et parfumées, lorsque j’entendis toussoter… Monia se détacha de moi, une expression terrifiée sur son beau visage, avant qu’il devienne rouge incandescent ! _ Mes respects, Colonel, s’excusa Valmont. Bonjour Mademoiselle, la saluât-il. Je vous cherchais, pour vous remettre une copie de l’entretien préliminaire, avec les officiers Russes. _ Monia, dis-je m’adressant à la jeune femme, encore sous le choc que nous ayons été surpris en cette posture. Comme prévu, ajoutais-je simplement. Elle acquiesça d’un hochement de tête, lèvres serrées. _ Veuillez m’excuser, dit-elle, s’en allant d’un pas rapide vers l’accès conduisant à l’intérieur du navire. _ Eh bien ? se permit Valmont, alors que mains tremblantes, je m’allumais une cigarette. _ Eh bien quoi Capitaine ? dis-je le regard sévère. _ Euh ! Absolument rien, dit-il évasivement. Cela ne me regarde pas, après tout. Mais… Elle est ravissante, si je puis me permettre. Bon ! Ils ont donné leurs noms, leurs matricules, et leurs grades… _ Le Commandant est bien au nombre des rescapés ? _ Nombre… dit-il m’offrant une moue significative. Oui ! Il s’appelle, Dimitri Yorgonov, si j’ai bien orthographié son nom. Il n’a que trente-deux ans, et déjà Commandant d’un sous-marin d’attaque. Une tête quoi ? _ Hum ! Je n’ai jamais vraiment cru, à cette mise à mort théâtrale, de l’Union Soviétique… _ Tiens que c’est étonnant, car moi non plus, dit-il en riant. Mais beaucoup le crurent ! _ Qui vous a permis, d’aller l’interroger ? Le Commandant m’a dit que ce privilège me revenait de droit. _ Aller ! Nous n’allons tout de même pas, entreprendre une guerre des polices, à bord de ce transatlantique ? Vous appartenez depuis trop longtemps aux renseignements, Colonel. J’appartiens à la branche DGSE, vous à la DRM… Nos deux avis vont avoir tout leur importance. _ Oui ? Je vais vous donner le mien alors d’avis… Nous avons envoyé par le fond, un sous-marin, et… Dieu seul sait quand et où, un Destroyer et, une frégate Russe… Ils vont comprendre la leçon… Mais alors, ils vont expédier dans le ciel, tout ce qui est en mesure de voler, pour nous retrouver… Et là ? Ce sera du visuel !!! Polyphème, avec toute son intelligence, ne brouillera pas la vue d’un pilote chevronné. Ils vont nous bombarder, et au final, si cela n’est pas suffisant, nous torpiller en rase mottes… _ Oui ! Raison pour laquelle, nous changeons de route… _ Ah bon ? Je ne l’avais pas remarqué… _ Je comprends ! Il n’y a pas encore de poteaux indicateurs sur les océans, dit-il en ricanant. Vous auriez dû le sentir sous vos jambes. _ Et… Par où allons-nous ? _ Revenons à votre théorie de l’attaque aérienne, dit-il éludant ma question. Aux dernières nouvelles, leurs porte-avions, sont en mer de Chine méridionale, et en Méditerranée… Vous avez très certainement une grande expérience des opérations terrestres, mais je le constate aucune des opérations maritimes et, aériennes, me semble-t-il. Savez-vous que pour entreprendre une telle recherche, il leur faudrait de nombreux jours ? Mais aussi un potentiel énorme de ravitaillement en l’air. Ils sont bien trop loin de nous, et dans l’instant, aucun de leurs porte-avions, ne se risquerait sans une phénoménale escorte, dans l’Atlantique… Ils envoient des patrouilleurs… Le Destroyer, et la frégate dont vous faisiez état, étaient les seuls du moment… _ Etaient ? Il me répondit d’un sourire, qui m’en apprit long sur leur sort. _ Je vais tout de même rendre visite à ce… Dimitri Yorgonov, dis-je, désirant en arriver à une conclusion. Pourquoi ce type, avait-il le don de m’hérisser à ce point ? Nous étions bien trop différents, pensais-je. Question de formation… Nous étions des hommes de terrains… Il nous arrivait de pratiquer l’interrogatoire serré, certes ! Mais ce n’était pas une profession de foi, tout de même… Ces gens de la DGSE, auraient donnés le frisson, à un phoque sur sa banquise natale… _ Comme bon vous semble, Colonel, dit-il, prenant congé. Ah ! Je vous remettrais copie de mon rapport, vous demandant d’en faire de même, cela va de soi… Bonne journée, ajoutât-il, saluant réglementairement. Hum !pensais-je. Tu viens de me la gâcher la journée…
Posted on: Sat, 16 Nov 2013 18:15:31 +0000
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