Taxer la CPI d’être un Tribunal contre les africains, est un - TopicsExpress



          

Taxer la CPI d’être un Tribunal contre les africains, est un faux débat. La Crédibilité de la Cour Pénale Internationale ne souffre d’aucune ambigüité ! J’ai suivi ce dimanche sur RFI, ‘’le Débat africain’’ animé par Alain Foka. Le thème du jour tournait autour de la crédibilité de la Cour Pénale Internationale. Comme tout débat, on a eu des positions croisées. Pour les uns la cour fonctionne en toute indépendance, pour les autres, c’est une justice à deux vitesses. Selon les assertions de ceux qui incriminent la CPI, elle ne jugerait que ‘’les mauvais méchants africains’’, et épargnerait les ‘’bons méchants occidentaux’’. Déjà à ce niveau les aversions des Prédateurs de la CPI sont absurdes et iniques. Et pour cause ? Il ya une allégation ou une levée de boucliers contre la CPI qui a cours depuis le denier sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba où une catégorie de chefs d’états africains ou pseudo nationalistes étriqués africains ont cru bon de faire le procès de la Cour Pénale internationale. Franchement, c’est un débat qui agace, au point où je me demande si les tenants de la thèse qui estiment que la CPI est une machine à broyer du noir sont animés de bonne foi ou si tout simplement ils ne veulent pas noyer le poisson. Qu’on ne compte pas sur moi, et sur des millions d’africains épris de justice pour soutenir ces allégations nauséeuses et indignes. De quoi s’agit-il ? Je vais prendre une image en espérant me faire mieux comprendre par ceux qui ont des oreilles pour écouter ou des yeux pour lire. Votre enfant est voleur avéré ou non. On le soupçonne comme étant un délinquant. Une plainte est portée contre lui par une tierce personne qui l’accuse d’avoir subtilisé plusieurs biens appartenant à d’autrui dans le quartier. Votre fils est entendu au commissariat et le commissaire de police en accord avec le procureur de la république décide de le déférer devant le tribunal après une garde à vue de 48 H. A ce stade on est tous d’accord; bien que de forts soupçons pèsent sur votre enfant, il est présumé innocent. Après un procès à charge et à décharge, où malgré l’occasion qui vous a été donnée de défendre votre fils par le service d’un avocat, il est condamné par le juge à un an de pison ferme. Au moment où le procès de votre enfant avait lieu, on vous annonce que le fils de votre voisin est lui aussi soupçonné d’être un délinquant; ce dernier est accusé par les uns et les autres comme étant un voleur. Mais pour une raison que vous ignorez, ou pour toute autre raison, l’enfant du voisin n’est pas du tout inquiété. Aucune plainte n’est portée contre lui, encore moins, le procureur de la république n’a estimé opportun de s’auto saisir pour poursuivre le fils de votre voisin. Aussitôt, vous criez à l’injustice, allant même jusqu’à dire que votre fils est innocent, et que, c’est parce que, untel est contre lui qu’il est en prison. Mais dans votre fort intérieur, vous savez que votre fils est un voleur, un délinquant; plus d’une fois, il a été cité dans des affaires peu ou pas du tout recommandables; accusé souvent de faits répréhensibles. Il a commencé sa ‘’carrière’’ comme un larcin à domicile, au point où chaque membre de votre famille a fait de son portefeuille, un oreiller, et y veille comme sur la prunelle de ses yeux…y compris vous-même. Bref arrêtons nous là, et place à quelques commentaires et analyses sur ce qui précède. La question fondamentale est la suivante: votre enfant est il oui ou non un délinquant ? Pour le cas d’espèce, c’est bien oui (c’est un délinquant), puisqu’il a été jugé et un verdict a été rendu par le juge de siège le condamnant à un an d’emprisonnement ferme. Le fils de votre voisin est il aussi délinquant que le votre ? Pour l’heure, c’est non, il n’est pas avéré au regard de la loi qu’il est délinquant. Il ya doute à son sujet et le doute profite à l’accusé. Prenons un autre cas de figure. La fille de lavoisier est classée dernière de sa classe. Ce fait a été rendu public lors de la proclamation des résultats de fin d’année scolaire en présence des parents et des élèves. La fille du voisin de Lavoisier fréquente dans un établissement scolaire autre que celui de sa fille. Lavoisier apprend par des visiteurs d’un soir, que la fille de son voisin a été elle aussi classée dernière de sa classe. Face aux visiteurs du soir Lavoisier exulte et cache à peine sa joie de savoir que sa fille à lui, n’est pas la seule dernière de sa classe. La fille de son voisin est bel et bien elle aussi dernière de sa classe, même si les résultats de la fille du voisin n’ont pas été rendus publics selon le règlement en vigueur dans son établissement scolaire. Lavoisier doit au demeurant, se soucier plutôt du sort de sa fille que de s’enorgueillir au motif que la fille de son voisin est aussi dernière de sa classe que l’est sa propre fille. Les deux cas de figures symptomatiques évoqués plus haut pourraient mieux élucider le faux procès fait à la Cour Pénale Internationale. La question fondamentale qu’il faut se poser est de savoir (si bien entendu l’on est de bonne fois) : les africains qui sont transférés devant la CPI sont ils soupçonnés ou non, d’avoir commis des actes criminels relevant de la compétence de la CPI ? Sont t-ils accusés d’avoir commis des crimes guerre, crimes de sang, génocides, crimes contre l’humanité, etc…? Retenons que ces crimes ne se font pas à huit clos ! C’est devant l’opinion nationale et internationale que ces crimes sont perpétrés par des tyrans, bourreaux de leurs propres peuples, qui à l’époque des faits, se croyaient invincibles, parce qu’ils sont sortis des cuisses de Jupiter. Et notons que pour être transféré à la Haye soit le pays dont le ressortissant est accusé de crimes a signé et ratifié le traité de Rome portant création de la CPI, ou il est conduit à la Haye par une décision du Conseil de Sécurité de L’ONU. Alors que le cas de Georges Bush fils, allusion à l’Irak, qui n’est pas à ce jour inquiété par la CPI selon les détracteurs de la Cour. Ce n’est un secret pour personne; Les USA ne sont pas signataires du traité de Rome. Pour le cas de Georges Bush fils, où d’autres cas similaires, seul le conseil de sécurité des Nations Unies peut agir. Enfin, au cours du débat de ce dimanche sur RFI, un invité a cru bon d’avancer une idée absurde en se demandant au nom de quel peuple, la CPI juge t-elle ses accusés ? Avec tout le respect que je lui dois, on ne se rend pas sur un plateau de radio aussi prestigieuse comme RFI ou même sur celui de tout autre espace médiatique pour sortir des âneries de la sorte. Si des états souverains ont ratifié le traité de Rome, si le Conseil de Sécurité de l’ONU qui agit au nom et dans l’intérêt du monde entier, sollicitent la CPI pour juger des criminels soupçonnés, a t- on encore besoin de demander au nom de quel peuple la CPI juge t- elle ? Cet invité du ‘’Débat africain’’ de RFI de ce dimanche 15 septembre 2013 a la réponse. Mais puisque il veut qu’on la lui dise de vive voix ou par écrit, alors qu’il note que la CPI juge au nom des peuples du monde entier épris de justice. Pour l’heure aucune opinion à notre connaissance, n’a encore affirmé que la CPI a rendu un verdict injuste ou impopulaire dans une affaire portée devant elle. C’est ce qui doit être retenu. Si par extraordinaire, La CPI où siègent des magistrats chevronnés, expérimentées, rend un jour un verdict approximatif mondialement décrié, alors nous aviserons. Pour l’heure nous sommes loin de ce cas de figure. Au total, les élucubrations sur la non neutralité de la CPI, qui ne jugerait que les chefs d’états ou ressortissants africains est un faux débat, dénudé de tout sens ; c’est juste une masturbation d’intellectuels de dimanche. La Crédibilité de la Cour Pénale Internationale ne souffre d’aucune ambigüité ! Soumahoro Alfa Yaya. Journaliste
Posted on: Mon, 16 Sep 2013 07:58:17 +0000

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