Un peu dhistoire 1607 - Le Grand Siècle naissant va bientôt - TopicsExpress



          

Un peu dhistoire 1607 - Le Grand Siècle naissant va bientôt sépanouir. Avec le bouillonnement de la Renaissance et des guerres de Religion, un nouveau type dhomme cherche à se construire. Cest le moment que choisit le Seigneur pour sensibiliser aux appels de la jeunesse de son temps Jeanne de Lestonnac, en qui se rejoignent les courants les plus riches de ce moment clef de notre Histoire. Nièce de Montaigne, elle est nourrie de la pensée humaniste. Épouse et mère heureuse, nullement déconcertée davoir, après son veuvage, à conduire seule sa famille, elle affermit sa capacité dentreprendre et sa personnalité marque un milieu social où les figures de proue sont pourtant nombreuses. Dexpérience, elle sait mieux que personne que tous les dons de lintelligence, du cœur et de la fortune ne sont rien sils ne sont vivifiés du dedans par la découverte de Dieu. Par la fondation de la Compagnie de Notre-dame, elle mettra au service de la jeunesse féminine de son temps toutes ses richesses humaines et spirituelles. Sa vision optimiste de lhomme la conduit à une pédagogie dont le but profond est de déceler, accueillir, éveiller et stimuler toutes les virtualités, soucieuse de servir, en chaque enfant, lhomme, tout lhomme, fils de Dieu. Confiance en la vie, confiance en Dieu, donnent limpulsion à la Compagnie de Notre-Dame. Partie de Bordeaux, elle essaime très vite et passera les frontières. Dans une société à reconstruire, beaucoup de villes du Sud-ouest font appel à Jeanne de Lestonnac et à ses filles. Les succès les encouragent, les obstacles les stimulent, quon les aide ou quon cherche à les faire reculer : leur ardeur apostolique en sort grandie et leurs écoles se multiplient. 1634 - La ville de Limoges envie à Périgueux son école de Notre-dame et lui demande des religieuses. Suzanne de Briançon, une intrépide, arrive le 20 décembre 1634, avec six autres sœurs. La première maison de Notre-dame à Limoges est ouverte dans lactuelle rue des Filles de Notre-Dame. Les religieuses y mènent pendant un siècle et demi, une vie de prière et de labeur. Plusieurs dentre elles partent en mission à Saint-Domingue. La révolution massacrera ces missionnaires et chassera les filles de Notre-dame de Limoges. Finie la tourmente. Françoise Gonneau, une autre intrépide, qui, durant les années sombres, enseignait en cachette les enfants de Rochechouart où elle sétait réfugiée auprès des siens, regroupe les religieuses survivantes. La grande maison au vaste enclos rue des Filles de Notre-dame, étant désormais inaccessible, elle en achète une autre, près de lhôtel de ville, à lactuel emplacement du parking. Très rapidement, la place manque pour recevoir les élèves. Quà cela ne tienne ! En se donnant bien du mal, on achète un grand terrain, en pleine campagne, et on fait bâtir ce qui sera le noyau de lactuel Beaupeyrat. Les gens sensés haussent les épaules : vous naurez jamais délève à lécart de la ville ! Finalement, cest la ville qui viendra rejoindre les religieuses, avec la construction de la rue Pétiniaud Beaupeyrat et des autres rues avoisinantes. On finit juste de rembourser, avec les héritages familiaux des religieuses et le fruit de leur travail, les sommes empruntées pour bâtir cette maison, la troisième depuis la fondation, lorsque arrivent les expulsions de 1905. Les religieuses sont chassées, leur maison vendue aux enchères. Grâce à Maître Montagne et à sa femme présidente des anciennes élèves, ces dernières ouvrent une souscription. La maison est aussitôt rachetée. A la rentrée, Notre-dame est devenue Beaupeyrat, et ainsi, lécole continue, confiée à des laïques, anciennes élèves. Pendant ce temps, les religieuses gagnent leur vie, les unes en décorant de la porcelaine, les autres en lançant avec monsieur Maupetit, frère de la supérieure, une fabrique de chocolat et ... elles se préparent à reprendre leur mission enseignante, dès que ce sera possible. Progressivement, elles remboursent les avances faites par les Anciennes. Le miracle, cest que malgré ces temps difficiles, les vocations viennent quand même. Aussi, lorsque, en 1926, les religieuses reprendront la Maison, une équipe de jeunes aidera Mme de Boixo pour un nouveau départ. Dès lors, Beaupeyrat grandit et, son destin étant lié à celui du pays, doit faire face à sa manière aux secousses qui lébranlent. Cest dabord la guerre. Une partie des locaux est réquisitionnée pour faire un hôpital militaire. On a moins de place, mais peu importe, on se serrera et, même, on accueillera plus délèves quavant. Lorsque les blessés français seront remplacés par des blessés allemands, la dignité courageuse et lénergie de Mme Haquette, forceront le respect des occupants. Ensuite, dans une France qui se reconstruit, où le coût de léducation ne cesse de sélever, lEnseignement Catholique, libre mais aussi sans aucune subvention, peut craindre pour son avenir. La mobilisation de tous ceux qui sont conscients du prix inestimable de la liberté de la pensée obtiendra pour lenseignement libre les moyens matériels dexercer une des formes de cette liberté. Laide reçue, même si elle nest pas énorme, permettra à Beaupeyrat de se mettre encore plus au service de tous : au service des jeunes quil faut préparer à des options bien plus diversifiées quautrefois. Au service du Diocèse quand Beaupeyrat, au prix de sacrifices de tous ordres, rendra possible la survie de deux autres écoles. Au service de tous ceux qui, surtout après Vatican II, prennent conscience de leur responsabilité de Laïcs dans lÉglise et qui découvrent mieux la grandeur de leur vocation de baptisés en contribuant, avec les religieuses, au projet chrétien de lécole fondée jadis par Suzanne de Briançon sur la lancée de Jeanne de Lestonnac. A la lumière de la foi, la lecture du long passé de Beaupeyrat montre que, si les vicissitudes ne lui ont pas manqué, elles nont jamais été que des épisodes et des occasions de toucher du doigt laide du Seigneur à ceux qui font ce quils peuvent pour annoncer la bonne nouvelle de son Évangile. Et maintenant ? Nous continuons à essayer de répondre aux défis dun monde où tout pousse les jeunes à un matérialisme vide et déprimant. Le meilleur cadeau à leur faire est de les aider à découvrir que leur vie peut être belle car Dieu, qui les aime, donne sens à leur existence. Chaque fois que la liberté de lenseignement sest trouvée menacée, ce fut pour nous une raison daffirmer notre volonté de la défendre et de servir les jeunes. Si nous regardons le passé de Beaupeyrat, nous constatons que les épreuves nont fait que stimuler son courage. Nous savons en qui nous avons mis notre Espérance. En 1984, nous avons fêté nos 350 ans dexistence, au service des jeunes et nous continuons allègrement vers notre 4ème centenaire. En 2007, nous avons célébré le 400ème anniversaire de la Fondation de la Compagnie de marie Notre-dame qui assure la Tutelle sur notre école.
Posted on: Sat, 09 Nov 2013 11:59:57 +0000

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