Un étudiant sénégalais en thèse et chargé de TD du côté de La Rochelle, non content d’avoir essuyé plusieurs mails racistes de la part d’un de ses élèves, a été totalement lâché par sa hiérarchie et doit aujourd’hui vider son casier. La fac de droit public de La Rochelle fait à nouveau preuve de son progressisme. Après une obscure histoire de pièce de théâtre antisémite dont MCE vous parlait ici, l’établissement récidive. Je doute fort qu’un Africain puisse faire de tels corrigés Cette fois-ci, celui à en avoir fait les frais est Alioune Gueye, un doctorant de nationalité sénégalaise recruté l’année dernière en tant qu’Attaché Temporaire d’Enseignement et Recherche par l’Université de La Rochelle. Son contrat ne sera pas reconduit cette fois-ci. Alors qu’il entame son année universitaire 2012-2013, dans le cadre d’un rendu de copies il reçoit le devoir d’un étudiant âgé de 22 ans dans sa boîte mail le 14 novembre dernier. Le jeune homme ne respectant pas le format imposé, qui est de 4 pages maximum, M. Gueye refuse de corriger sa copie. Il n’en aura pas fallu davantage pour échauffer l’élève visiblement un brin rageux de n’avoir pas été pris en compte, qui répond du tac-au-tac:Je doute fort qu’un Africain puisse faire de tels corrigés accompagné d’un laïus des plus injurieux. Estomaqué par une telle réaction, le chargé de TD fait ce que toute autre personne sensée ferait dans une situation équivalente: il forward le message à l’ensemble de son équipe pédagogique. La hiérarchie de la faculté se retourne contre le prof en herbe Grand bien lui en a pris puisque cette dernière reste absolument muette! Seul face à cette insulte, M. Gueye reçoit un nouveau mail de l’intéressé, 2 jours plus tard, où l’on lit de nouveaux appels à la haine raciale: Je le répète, un Africain ne peut pas faire de telles corrections, c’est mon humble avis, l’étudiant se jouant du principe selon lequel un académique ne saurait suivre un développement universitaire occidental, trop complexe sous prétexte qu’il provient d’Afrique noire et que cela ne le pré-dispose pas à la chose, reprenant à son compte des thèses racistes plutôt datées. Sous le coup de la colère, l’enseignant répond finalement à ce ton provocateur: Ce problème nous le réglerons quand vous voudrez en dehors de la fac. C’est le mot de trop, et ce n’est qu’à partir de là que les autorités administratives de l’établissement décident de lancer la machine…qui va se refermer sur M. Gueye! Pourtant, ainsi que le thésard s’en explique à nos confrères de Sud Ouest: Jamais de ma vie je ne me suis emporté comme ce jour-là. Comme si les Africains n’étaient pas capables d’être brillants ! J’ai toujours eu l’impression de devoir prouver deux fois plus que les autres. C’était un point sensible. Curieusement, à partir de ce moment, je n’étais plus la victime. Histoire de faire les choses bien jusqu’au bout, le renouvellement du contrat du jeune prof lui passe sous le nez Rien n’y fait: double offensive du président de la faculté, Gérard Blanchard et de son doyen André Giudicelli contre M. Gueye qui rapportent dès lors des intimidations de la part de M.Gueye à l’encontre de l’étudiant. Rien de plus simple que de faire l’autruche: ils préfèrent prendre fait et cause pour l’élève, qui menace pour sa part d’attaquer au pénal pour les menaces reçues. Et, problème, à leur avis les messages d’origine s’agissaient commodément de mails dans lesquels les phrases racistes ne figuraient pas, si bien que l’ancien de l’Université considère ne pas [avoir] de preuve valable à apporter à l’affaire. Dès lors les choses vont très vites: alors que M. Gueye doit soutenir sa thèse sur place courant avril 2014, on met un coup d’arrêt à son contrat qui n’est pas renouvelé pour cette année universitaire. Contrairement à tous ses autres collègues. Voilà qui fait tâche surtout quand on sait que plutôt que de passer devant une commission disciplinaire l’étudiant incriminé…a été bêtement changé de cours! Soucieux de se recaser au sein d’une université un brin plus sérieuse et solidaire, M. Gueye a récemment adressé ses CV à 30 d’entre elles pour occuper des postes identiques. Jusque-là, 28 refus lui ont été communiqués. Chapeau bas au pays des droits de l’homme. T. C. Sources: Sud Ouest , médiaétudiant
Posted on: Tue, 24 Sep 2013 20:30:29 +0000
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