Étiennette Janette Bélanger 25 octobre 00:57 DENISE - TopicsExpress



          

Étiennette Janette Bélanger 25 octobre 00:57 DENISE BOMBARDIER JOURNAL DE MONTRÉAL, PUBLIÉ LE: MERCREDI 23 OCTOBRE 2013 Sauf exception, les gens ne quittent pas leur pays d’origine par choix. Ce sont des contraintes politiques ou économiques qui motivent leur départ. Ils partent de chez eux, parce qu’ils sont discriminés, n’ont pas de liberté, sont pauvres ou que l’avenir s’annonce peu réjouissant. Ils quittent leur pays natal avec ce qui les a construits ou heurtés. L’immigration n’est pas un voyage de plaisir. Le pays dans lequel ils débarquent leur est étranger. Il est impossible de croire qu’ils débarquent chez eux. L’immigrant se transforme en l’autre, celui qui est d’ailleurs. Devenir citoyen d’un nouveau pays ne se fait pas en prenant possession d’une carte de résident permanent ou d’un passeport. L’immigrant doit donc surmonter bien des épreuves, passer des tests au quotidien, dont l’apprentissage de la langue, et tenter rapidement de s’inscrire dans la longue marche de l’intégration, laquelle est l’œuvre d’une vie entière. INDIVIDU SOUVERAIN Le parcours de l’immigrant s’est transformé au cours des dernières décennies. Le multiculturalisme, fleuron du Canada, a changé la donne. La charte des droits repose sur l’individu qui est souverain. Dans cette optique, l’obligation de s’intégrer n’est plus un objectif absolu. L’immigrant est conforté dans sa différence, sa distinction, l’épanouissement de son moi à travers ses propres valeurs. Avec, comme seule et réelle contrainte, le respect des lois du pays d’accueil. Ce sont les citoyens du pays qui doivent donc désormais se remettre en question. Faire preuve d’ouverture et de partage. Apprendre la tolérance, pratiquer une forme de relativisme et éviter d’exprimer trop de réserves sur les affirmations identitaires qui les heurtent et les choquent. Les bien-pensants vivent avec euphorie parfois les avantages du multiculturalisme. Ils font l’éloge du bigarré, de la mixité, de la préséance du moi sur le nous, ce nous dont ils s’excluent, ce nous des moutons de Panurge, de la xénophobie annoncée. Ils se croient au-dessus du peuple rebaptisé monde ordinaire au Québec, ce peuple dont ils se démarquent afin de prendre leur distance avec son «ignorance». L’immigrant qui résiste à s’intégrer en vivant en vase communautaire rencontrera plus d’embûches au Québec que dans le reste du Canada, il va sans dire, car ses revendications identitaires risquent de se heurter à celles de la majorité québécoise dont une proportion très importante adhère au principe des droits collectifs. C’est au nom de ces droits que les Québécois ont imposé leur langue et, dans le passé, leur religion. C’est au nom de ces droits qu’ils ont été sensibles aux revendications autonomistes des peuples minoritaires dominés ou colonisés à travers le monde. CONNAÎTRE L’HISTOIRE Les immigrants ne doivent pas oublier ou ignorer l’histoire récente du Québec. Autour de la charte plane l’ombre des luttes contre l’humiliation collective, la peur de disparaître, et pour l’affirmation nationale. Le Québec n’est pas une neutralité culturelle sur laquelle chacun peut planter sa tente et imposer ses codes et ses traditions. Le Québec, terre d’accueil, souhaite être compris et respecté.
Posted on: Fri, 25 Oct 2013 18:34:38 +0000

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