- Cha Beldeleau, les éditions Papier peint publient en épisodes - TopicsExpress



          

- Cha Beldeleau, les éditions Papier peint publient en épisodes votre premier roman dans la collection Chroniques virtuelles. De quoi s’agit-il ? - En réalité il s’agit d’une oeuvre de longue date, ou pour le dire plus précisément, d’un roman non-écrit depuis la fin des années 80. - Non-écrit depuis la fin des années 80 ? Expliquez-nous cela. - Eh bien j’ai créé Prière d’Insérer à cette époque avec l’intention de ne jamais l’écrire. En réalité, je l’ai créé en résistance à une pression amicale. J’avais depuis plusieurs années conçu ou commencé de concevoir un certain nombre de livres, et cet ami était en quelque sorte mon interlocuteur privilégié, je lui en parlais, je lui disais : « on pourrait écrire une histoire qui… » ; ça me permettait simultanément de mettre mes idées en ordre, et à l’épreuve d’autrui… - En quoi consistait cette pression ? - Il faut croire que je le barbais, à le tenir le premier informé de mes créations. Un jour, il m’a dit : « T’arrêtes de m’emmerder, tu les écris, tes fameux bouquins, et on en parle plus. » Bien évidemment, j’ai résisté, il a réitéré, et nous sommes finalement – disons au bout d’un an ou deux – parvenus à une sorte de compromis. - Vous parlez d’un ami ! A quel compromis êtes-vous arrivée ? Avez-vous trouvé un autre confident ? - Entendons-nous bien. Mon confident me convenait, c’est moi qui ne lui convenais pas, en tout cas pas selon cette modalité. J’ai pensé qu’en changeant de modalité, je pourrais continuer à vivre comme avant – disons que pour moi, vivre et écrire ou plutôt ne pas écrire sont à peu près équivalents. Je lui ai donc proposé d’écrire, non pas l’intégralité de mon œuvre, mais une sorte de récapitulatif, de catalogue d’œuvres que d’autres pourraient rédiger à ma place. Ca a donné Prière d’Insérer. Je l’ai bien sûr tenu au courant de l’évolution de mon idée, comme je le faisais précédemment pour mes autres livres. Et petit à petit, j’ai pu parler d’eux à nouveau, comme d’un chapitre à ajouter. Il lui a fallu plusieurs années avant de se résigner à accepter le fait que je n’avais pas la moindre intention de prendre réellement la plume, comme, c’est vrai, je le lui avais laissé entendre. - Alors, nous y voilà. Prière d’Insérer. Dites-nous plus précisément de quoi il retourne. - Le principe est simple : Chaque œuvre, qui n’est pas forcément un roman – j’ai inventé des livres dans les domaines les plus divers, politique, poésie, philosophie, sociologie, mathématiques… – donne lieu à un article. La forme de l’article varie d’un titre à l’autre. Il peut s’agir d’une interview de l’auteure, du quatrième de couverture, d’une critique publiée dans la presse, de confidences faites sur un blog par un ami d’enfance… - Cha Beldeleau, tout cela est particulièrement intéressant. Mais je ne peux m’empêcher de noter que vous en êtres venue à le publier, ce roman, à le faire entrer dans le réel… - Le publiant, mais tout d’abord en l’écrivant, j’ai trahi mon intention, c’est vrai. Accepterez-vous de considérer que je suis la seule à qui je doive des compte là-dessus ? Quoiqu’il en soit, n’attendez pas de moi un mot de plus sur ce sujet. - Cha Beldeleau, abordons un tout dernier point : pourrons-nous découvrir toutes vos œuvres, y compris vos fameux textes des années 80 ? - Là, non. Ces histoires sont parties en fumée, oubliées. Ce n’est que depuis fin 2001 que je garde trace du titre de mes livres. - Et allez-vous nous révéler ce que sera le premier titre de cette collection ? - Le premier titre, non, mais je peux vous dire qu’il s’agira d’un recueil de poèmes. Radio Campus 93.9, Interlignes, samedi 28 mai 2005
Posted on: Sat, 09 Nov 2013 07:56:30 +0000

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