A VOTRE AIMABLE En ce jour anniversaire de l’Independence de notre chère Patrie, nous prenons une pause sur le débat du 12e congrès du PDCI pour porter un regard sur les défis et perspectives de la Cote d’Ivoire. Cette introspection nous ramène à la décennie précédant notre indépendance, où une saine compétition entre les éminences grises africaines formait nos jeune Etats. D’abord la Rivalité Senghor-Houphouët. Si Léopold Sedar Senghor, alors député du second collège du Sénégal avait été secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil dans le cabinet de Edgar Faure, du 23 février 1955 au 23 janvier 1956, Felix Houphouët-Boigny a l’honneur de reprendre ce portefeuille juste après Senghor, avec un rang de ministre plein lui permettant de participer au Conseil des ministres ! Ensuite le Pari fou entre N’Krumah et Houphouët en avril 1957, lors de la visite du Premier Ministre Ghanéen à Abidjan où Houphouët avait en l’occurrence fait remarquer à Nkrumah que la politique de collaboration entre la Côte d’Ivoire et la France était plus sage que l’accession totale et immédiate à l’indépendance du Ghana et qu’il donnait à Nkrumah 10 ans pour en voir les résultats positifs… Au bout de 10 ans, on parlait du « miracle ivoirien », avec un certain Henri Konan Bédié à la tâche comme Ministre de l’Economie et des Finances tandis que le Ghana s’était murer dans une série de coups d’Etat interminables. Le Sénégal s’en sortait pas mal, mais la Cote d’Ivoire lui avait volé la vedette dans l’Afrique de l’Ouest francophone. 53 ans après l’accession de la Côte d’ivoire à l’indépendance, qu’en est-il de la Rivalité avec le Sénégal et le Pari avec le Ghana ? Nous notons que le Ghana est un pays stable et pleine émergence économique. Nous notons aussi que le Sénégal demeure l’un des rares pays africains à ne pas avoir connu de coup d’Etat. En 2012, le Sénégal a encore fait montre de son ancrage à la démocratie en poussant hors du pouvoir Maitre Wade comme si de rien n’était… L’acte 2 de la rivalité et Pari semble être à l’avantage du Ghana et du Sénégal, avantage clairement illustré avec la visite du Président du pays qui incarne la démocratie même dans le monde, les Etats-Unis, au Ghana en 2009 et au Sénégal en 2013. Est-ce à cause de leurs meilleures performances socio-économiques? Est-ce à cause de leurs prouesses démocratiques reconnues de tous ? Est-ce à cause de l’efficacité du lobbying de leurs diasporas aux Etats Unis ? Quelque soit la raison profonde, tout Ivoirien reconnaitra que le spectacle offert par la Cote d’Ivoire depuis près de 2 décennies a terni durablement notre image. D’un premier coup d’Etat en 1999 à une élection « calamiteuse » en 2000 avec une succession de coups d’Etat manques depuis lors jusqu’aux tristes évènements de la crise post-électorale de 2010-2011, la raison de ce non-choix est toute évidente. Reste à espérer que dans un sursaut d’orgueil, la Cote d’Ivoire comme un seul homme ou une seule femme selon, va revenir à l’essentiel: un peuple de paix et de fraternité, dévoué au travail, et sachant tirer le meilleur de ses voisins pour une sous-région prospère pour tous. La globalisation de l’économie ne donne plus la chance a aucune petite nation de s’en sortir seule. Les marches à conquérir sont ailleurs, en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Et la Cote d’Ivoire et le Ghana ont plus à gagner en collaborant pour accroitre leur part commune de ce marche globalise, plutôt que de se faire la compétition sur un marché sous régional très limite. L’acte 3 de la Rivalité et du Pari sera un défi commun à relever ensemble au niveau de la sous-région, ou ne sera pas.
Posted on: Wed, 07 Aug 2013 16:25:10 +0000
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