Alors que l’Europe se sort de sa seconde récession en 5 ans, de - TopicsExpress



          

Alors que l’Europe se sort de sa seconde récession en 5 ans, de plus en plus s’interrogent : l’euro renforce-t-il vraiment l’unité européenne ? Les 5 années de crise économique ont révélé les différences radicales dans les priorités de politique nationale, et de plus en plus, la monnaie unique apparait comme un facteur de division, plutôt que comme un facteur d’unité. « Mes pires craintes sont confirmées », a récemment dit George Soros, le financier milliardaire américain d’origine hongroise au cours d’une interview dont la teneur a été rapportée par le New York Times. «C’est ce que je craignais, que l’euro serait préservé et qu’il pervertirait puis détruirait cette entreprise qu’est l’Union Européenne. Au lieu de la solidarité qu’il était censé incarner, il est devenu le symbole du chacun pour soi ». Les tensions ont abouti à lévanouissement de lidée dune union politique, et elles ont favorisé la percée des partis populistes et eurosceptiques. Même le projet d’une union bancaire suscite de profonds clivages. Les critiques affirment que c’est la structure même de lunion monétaire qui est le cœur du problème. LUE ne dispose pas de sa propre trésorerie commune et de la possibilité d’émettre des obligations. Cela a généré une dynamique toxique entre les pays créanciers comme l’Allemagne, et les débiteurs comme la Grèce. La nouvelle pomme de discorde porte sur le spectre de la déflation, que l’on redoute de voir s’installer sous la forme d’une stagnation à la japonaise qu’il serait difficile d’enrayer. C’est ce qui a motivé la Banque Centrale Européenne à baisser ses taux d’intérêt récemment, mais l’Allemagne s’y est fermement opposée, redoutant que des taux d’intérêt plus faibles n’encouragent la prodigalité des les pays du sud. Mais laustérité que lAllemagne prône n’est probablement pas si bénéfique, affirme le New York Times : elle a paralysé la croissance économique, et aggravé l’endettement public au sein de la zone euro au cours des 5 dernières années. Pire, ces dissensions ont favorisé lagitation sociale et la montée du nationalisme et de la xénophobie que l’Union Européenne était censée abolir. « LEurope est coincée à mi-chemin entre une union monétaire précaire et mal gérée et une union économique et politique plus sûre», résume Nicholas Spiro, fondateur du cabinet de consultance londonien Spiro Sovereign Strategy. Il estime que le risque dune implosion politique dans lun des États membres se renforce. Dans son ouvrage, « La Fin du rêve européen », François Heisbourg, un expert militaire conseiller spécial du président de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) qui se dit pro-européen, mais qui estime que les problèmes de l’euro ont détourné les Etats membres du projet européen. Il pense que sans évolution vers une structure fédérale, l’euro n’est pas viable. Mais comme cela ne semble pas politiquement concevable, la seule solution qui subsiste est de démanteler l’euro de façon ordonnée. George Soros partage son point de vue. Récemment, il a préconisé la division de la zone euro en deux parties, une pour les pays du nord, et une autre pour les pays les plus endettés du sud. Il pense que cette scission « permettrait de résoudre les disparités de compétitivité bien plus rapidement qu’en restant ensemble ». « Mais l’Allemagne ne soutient pas ce projet, et les autres pays ne peuvent pas l’imposer. Cela ne se produira donc pas », déplore-t-il.express.be/business/fr/economy/tout-ce-que-je-craignais-un-euro-preserve-qui-pervertit-et-dtruit-le-projet-de-lunion-europenne/198537.htm
Posted on: Sat, 16 Nov 2013 22:08:54 +0000

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