Alphonse Daudet : Souvenirs d’un homme de lettres (circa - TopicsExpress



          

Alphonse Daudet : Souvenirs d’un homme de lettres (circa 1890) « Pierre Bonaparte était prisonnier, mais prisonnier comme l’est un prince, au premier étage de la Tour d’Argent, avec vue sur la place du Châtelet et la Seine, et les Parisiens en passant les ponts se montraient son cachot pour rire et les rideaux blancs de ses fenêtres à peine grillées. Quelques semaines après, le prince Pierre était solennellement acquitté par la Haute Cour de Bourges. » « Gambetta est un des rares hommes politiques qui ait des curiosités d’Art et qui soupçonne que les Lettres ne sont pas sans tenir quelque place dans la vie d’un peuple. » « Gambetta se connaissait en hommes et savait le grand secret pour se servir d’eux, qui est de s’en faire aimer. » « C’est à peu près le seul grand parleur (Gambetta), à ma connaissance, qui ne fût pas en même temps un détestable prometteur. » « Cet inguérissable mépris de la femme qui ne l’empêche pas d’être passionné et voluptueux jusqu’au délire. » « Avec le tas de romans en fermentation dans sa cervelle, il n’a pas le temps de lire ceux des autres. » « Quand je ne parle pas, je ne pense pas. » « Cet air dédaigneux, fatigué, revenu de tout, qui était le suprême chic. » « J’étais trop jeune, plus occupé de vivre que d’observer. » « On a beau se mettre en dehors et au-dessus de la foule, c’est toujours, en fin de compte, pour la foule qu’on écrit. » « Nous dédaignons le succès, et l’insuccès nous tue. » « Non certes que l’intelligence lui fit défaut (…), mais de celle que l’école n’admet pas (…), qui raisonne dans le rang et veut savoir pourquoi le commandement de « tête à droite » quand c’est à gauche qu’il faut aller. » « Vous avez beau la choyer et la soigner, cette sauvagesse ainsi introduite chez vous, et qui détonne d’abord si étrangement parmi les élégances d’un intérieur parisien avec sa voix rauque, son patois incompréhensible, sa forte odeur d’étable et d’herbe ; vous aurez beau laver son hâle, lui apprendre un peu de français, de propreté et de toilette ; toujours chez la nounou la plus friande et la mieux dégrossie, à tous les instants, en toute chose, la brute bourguignonne ou morvandiaute reparaîtra. Sous votre toit, à votre foyer, elle reste la paysanne, l’ennemie transportée ainsi de son triste pays, de sa noire misère, en plein milieu de luxe et de féerie. » « Pour le zouave, dépouiller l’Arabe ou le colon n’est pas voler, c’est chaparder, faire son fourbi. Différence énorme ! De même pour Nounou, voler le bourgeois, c’est faire sa denraie. » « Tel qu’il est, ce pauvre village morbihannais vous fait penser à quelque douar africain ; c’est le même air étouffé, vicié par le fumier qu’on entasse sur les seuils, la même familiarité entre les bêtes et les gens, le même isolement d’un petit groupe d’êtres au milieu d’une immense étendue ; de plus, les portes sont basses, les fenêtres étroites, nulles même sur les murs regardant la mer. On sent bien la misère en lutte contre les éléments ennemis. »
Posted on: Tue, 02 Jul 2013 09:19:47 +0000

Trending Topics



o não cabe no poema. O preço do
Every time I arrive here I see the same post listed first. Im

Recently Viewed Topics




© 2015