Analyse du spectacle Hold on de Anne Astolfe, vu au théâtre du - TopicsExpress



          

Analyse du spectacle Hold on de Anne Astolfe, vu au théâtre du Vésinet par les élèves de la classe de 1ère S1 le jeudi 8 décembre Article écrit par Nicolas Brice, 1ère S1 La rentabilité est aujourd’hui le mot clef de notre société. Plus précisément, elle nous guide tout le temps et partout, que ce soit dans notre quotidien, où elle se manifeste où que ce soit et sans que l’on s’en rende forcément compte, ou bien au sein du monde du travail. Dans ce monde, chaque seconde, chaque objet, chaque idée, chaque personne doit être rentable d’une manière ou d’une autre. C’est dans ce contexte actuel que s’inscrit Hold On, première pièce de la metteure en scène Anne Astolphe. Une pièce de théâtre qui oscille entre comique et tragique, toujours pour émettre un constat : celui du monde du travail. L’histoire se déroule dans une plateforme téléphonique. Nous, spectateurs, suivons l’histoire de trois employés de cette « boîte », que nous voyons évoluer au fur et à mesure de la pièce. Tantôt téléopérateur, tantôt manageur, aucun n’oublie de surveiller l’autre, passant d’une relation amicale entre collègues à une course haineuse pour une promotion. Une rivalité poussée à bout naît entre eux, manipulation et pression psychologiques deviennent les mots d’ordre dans cette entreprise. Et le public rit de ces personnages portés à l’excès et hystériques, mais aussi de cette rivalité absurde et ridicule. La pièce se termine sur le renvoi ferme et irrévocable d’un des employés, au motif de la baisse de sa productivité, notion clef qui revient sans cesse et hante nos personnages. Cette pièce met en avant la nouvelle organisation du travail. La rentabilité y est bien entendu continuellement abordée, et dés le début de la pièce elle est évoquée par l’un des acteurs qui clarifie d’entrée le cadre de la pièce et ses règles : « chaque appel doit durer trois minutes, pas plus, pas moins » ! Le non-respect de cette règle est d’ailleurs la cause du renvoi d’un des téléopérateurs. Néanmoins, l’autre grand thème, qui est évoqué de façon indirecte, est la standardisation. Dès le début du spectacle, on est frappé par une mise en scène « chorégraphiée », où chaque personnage téléphone de manière machinale et synchrone, le tout accompagné par une musique totalement électronique qui souligne davantage le caractère robotique de leur travail. De plus, la particularité de cette entreprise est que chaque téléopérateur se prénomme Dominique Lambert, un prénom mixte qui produit un jeu comique entre les acteurs. Cette extravagance, voulue par Anne Astophe, permet de mettre l’accent sur l’uniformisation et la déshumanisation du travail qui prend les traits du travail à la chaîne ; elle rappelle ainsi ce qui constitue finalement la règle d’or de cette fameuse rentabilité. Par ailleurs, les raisons de cette rentabilité sont évoquées de façon très anodine et succincte dans la pièce : la plateforme téléphonique serait née à cause d’ une relocalisation, très certainement à partir d’un pays asiatique. La rentabilité y est alors nécessaire afin de pouvoir rivaliser avec une main d’oeuvre abondante et très bon marché. Malheureusement, on se rend compte que ce système d’ « exploitation » ne fonctionne pas aussi bien qu’escompté et pousse les personnages dans des situations dramatiques. En définitive, Hold On porte un regard en profondeur, en offrant une vision interne du monde du travail, mais aussi de la psychologie des employés mis à rude épreuve. Bien que la trame soit tragique, le spectacle regorge d’humour, parfois cynique, qui parvient à nous faire passer un agréable moment. Enfin la pièce nous offre la possibilité de réfléchir sur un sujet qui nous, lycéens, ne nous concerne pas directement et concrètement ; et peut-être nous aura-t-elle permis d’être un peu mieux préparés au marché du travail et au monde dangereux qu’il représente. Nicolas Brice, élève de 1ère S1
Posted on: Wed, 17 Jul 2013 16:24:40 +0000

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