Billet d’humeur du 12 août 2013. Carrés de chocolat ou prés - TopicsExpress



          

Billet d’humeur du 12 août 2013. Carrés de chocolat ou prés carrés ? M. Paul Giacobbi, d’un ton tranquille, vient d’ouvrir un débat nécessaire. Mais qui a bien peu de moyens ou de chances d’aboutir. Il redoute, et le dit, une catastrophe. Quel est l’enjeu ? Rien de moins que de favoriser enfin l’accès à la propriété foncière aux Corses ou à ceux qui sont installés dans l’île depuis cinq ans au minimum. L’histoire foncière de la Corse, celle de la propriété, est longue et complexe. Elle est ancrée dans l’ordre vital et social insulaire, directement et fondamentalement liée à la famille. La Corse, on ne le sait pas assez dans cette vague touristique qui fait croire ailleurs que le lieu est prospère et que la vie y est facile, est une île appauvrie, durement menacée, fragile socialement, en péril économiquement et très touchée moralement. La pauvreté la plus crue y côtoie la spéculation éhontée et une frénésie mondaine et immobilière. Ces malheurs font des villes corses, transformées pour certaines en d’abusives stations balnéaires (avec tous les vices et nul avantage), des villes champignons sans centres ou chapeaux, sans racines et poussant de travers, flanquées de périphéries douteuses. La population est la première victime de cet état de fait. Qui dure de longue date. La vie en Corse est très chère. S’y loger relève d’un parcours qui peut être un calvaire. Pour la population. Cette situation, pleine d’injustice morale et sociale, peut faire de l’île une poudrière. La prise de position de M. Giacobbi est donc légitime. Responsable public, il a, parfois, le sens des formules cinglantes ou malicieuses. Ainsi, quand il compare la vente des terrains et des biens à l’achat trop facile de tablettes de chocolat dans les grandes surfaces commerciales. Insistons-y : il y a du vrai dans ce propos. Et du vrai, dans les solutions qu’il préconise aussi. Pourtant, même si un débat doit s’ouvrir prochainement sur le sujet, le système constitutionnel français et le cadre européen paralyseront in extremis toutes les mesures qui pourraient y être prises de manière concrète. Et efficace. Donc, le débat annoncé au clairon en plein été par M. Giacobbi sera probablement ouvert. Pour le principe. Et puis fermé. Au nom de la loi. Ainsi, même changés en tablettes de chocolat, en petits carrés cérémonieusement distribués, les biens fonciers corses resteront des prés carrés, réservés à des invités dits de marque, des petits carrés coûteux (quitte à ce que l’argent et les prix en soient douteux). Des petits carrés… dont le goût, un jour, pourrait être amer ! RL.
Posted on: Mon, 12 Aug 2013 10:29:01 +0000

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