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Bonjour chers amis, Je profite du débat soulevé par le Président Talla Sylla relativement aux conclusions des Assises Nationales, pour relancer la réflexion... Je posterais progressivement des synthèses plus courtes de ces conclusions. Certains amis ont estimé que les postes sont trop longs et méritent dêtre plus synthétiques. En attendant, je soumets a votre attention, ce texte sur laprès Assises Nationales. Il est frappant de voir la pertinence de ses conclusions et leur caractère consensuel fondamental, gage dune stabilité politique et dun décollage économique durable!!! Abdou Ndao LAPRES ASSISES Les scenarii d’évolution du Sénégal Une vision qui ne saccompagne pas daction nest quun rêve. Une action qui ne découle pas dune vision, cest du temps perdu. Une vision suivie daction peut changer le monde (Nelson MANDELA) La stratégie élaborée est proactive en ce sens qu’elle invite les acteurs à tenter d’exercer un contrôle sur les futurs possibles du devenir du Sénégal. La construction de scénarii d’évolution du Sénégal ne consiste pas à formuler des hypothèses alternatives entre lesquelles il conviendrait de faire un choix en sélectionnant le plus « probable » ou le plus « souhaitable » et en invalidant tous les autres. Un scénario est défini comme un récit à la fois stimulant, plausible et pertinent du futur, et comment cela peut affecter les problématiques auxquelles le pays est confronté. La démarche s’est voulue participative, effectuée en petits groupes et partagée dans des séances plénières qui rendent possibles la mise en commun. Elle a consisté à formuler des scénarii d’apprentissage à la suite de la description de la situation de référence pour le Sénégal d’ici 10 à 15 ans en se fondant sur la vision ou le projet de société esquissé antérieurement. En fonction de l’état des lieux, il a été sélectionné à la fois les trois variables clés dans lenvironnement externe et trois autres dans lenvironnement interne pour le futur du pays. L’analyse croisée des tendances et des incertitudes permet d’indiquer les changements ou futurs possibles en posant trois situations différentes : lorsque les variables de lenvironnement externe névoluent pas significativement (les tendances restent les mêmes), ou évoluent moyennement de façon positive (les tendances sont moyennement favorables à ce qu’on aurait envie de voir se réaliser), ou enfin, elles évoluent de façon optimale (les tendances sont optimistes). Chaque scénario est caractérisé pour refléter de ce qui se passe dans ce cas de figure. Pour chaque éventualité, il est décrit ce qui doit être fait dans lenvironnement interne pour que le Sénégal arrive malgré tout à ressembler à ce que nous avons envie de voir, par rapport à chaque dimension analysé (par exemple, économie et finances, citoyenneté, gouvernance, etc.). Il est également décrit ce qui doit être fait pour sassurer quon est sur le bon chemin et quon puisse rectifier si nécessaire. L’analyse des logiques des principaux acteurs rend possible l’identification des dynamiques en cours ou susceptibles de prédominer. Il en ressort les tendances suivantes qui sont analysées au double plan externe et interne. Variables clés au plan externe - Impact national de la crise économique et financière internationale - Baisse des apports externes (APD, diasporas) - Emergence de nouveaux acteurs et équilibres en construction au plan mondial - Non respect d’engagements du Sénégal au sein des ensembles sous régionaux et ralentissement des processus d’intégration par manque de volonté politique - Accroissement et complexification des outils d’accès aux informations et aux savoirs, avec comme effets contradictoires - Facilité d’accès et émergence de nouveaux métiers - Absence de contrôle sur les sociétés. Variables clés au plan interne - Dépendance et contrôle de l’économie nationale par des intérêts étrangers - Renforcement de l’endettement externe et interne - Affaiblissement des capacités nationales - Gouvernance - Instrumentalisation réciproque entre l’Etat et les groupes religieux - Absence de traitement équitable des instances religieuses - Instabilité institutionnelle - Délitement des liens sociaux, approfondissement et élargissement de la pauvreté - Impact de la démographie sur le développement - proportion importante des jeunes, (forte migration interne et externe, urbanisation non maitrisée) - faiblesses des politiques sociales - Impacts des variables environnementaux (climat y inclus la pluviométrie sur l’agriculture, élément clef pour le Sénégal). En croisant ces variables, plusieurs scenarii ont été envisagés puis synthétisés en trois occurrences principales. Scénario tendanciel Dans ce cas de figure, les éléments suivants seraient observés: Une concentration accrue du pouvoir par le Président de la République : les institutions étatiques continuant à être affaiblies et dévoyées tandis que les contrepouvoirs narrivent pas se structurer de façon efficace ni à agir de façon significative. Labsence de dialogue qui s’accentue avec lexacerbation prévisible des logiques partisanes et de visions dualistes du champ politique (ceux qui ne sont pas daccord avec lautorité en place sont de facto des “ennemis” du régime et donc du pays). La fuite des biens et des capitaux s’opère dans des proportions de plus en plus fortes occasionnant le développement de logiques souterraines de prédation au moment où l’impunité risque de s’accentuer. Une plus forte prégnance des religieux : les groupes les plus défavorisés et les plus précaires (jeunes, femmes, ruraux, etc.), en labsence despace dexpression réelle dans la sphère publique et de capacités découte active au niveau des autorités, seront plus enclins à trouver refuge et recours auprès des instances religieuses. La floraison de nouvelles sectes constatée dans dautres zones de lAfrique pourrait devenir une réalité au Sénégal. Une plus forte inadéquation des politiques sociales due notamment au fait que les dirigeants ont de moins en moins dinformations fiables sur les réalités vécues par les populations (les remontées dinformation étant filtrées, déformées et présentées dans le sens de ce qui semble conforter le décideur dans un sentiment de toute puissance et defficacité). Le divorce entre les réalités vécues par les populations et les discours et actes posés par les dirigeants se précise. Des menaces très fortes sur la cohésion sociale favorisées par le clientélisme débordant et un sentiment de plus en plus répandu dinjustice sociale, économique et politique de la part de différents groupes religieux, ethniques, culturels ou économiques qui ne font pas partie de la mouvance dominante. Cette situation constitue un des ressort de la déstructuration des institutions et du tissu social. Les crises post électorales se multiplient, ladministration restant perçue comme partisane dans le processus, les règles continuellement changées et réajustées sur la base dintérêts catégoriels. Tout cela consacre une crise de légitimité institutionnelle qui met dans le désarroi les acteurs du « jeu « politique, les mouvements citoyens et décourage linvestissement national comme étranger. Des initiatives majeures de la société citoyenne en faveur de la refondation sont farouchement combattues avec des campagnes de désinformation, contraintes et menaces. Scénario optimiste Dans léventualité dune évolution positive à la fois des variables sélectionnées et de leur interaction, on pourra se retrouver dans une situation caractérisée par : Un contrôle citoyen fort et crédible, les mouvements citoyens ayant eu lopportunité de se structurer de façon à jouer le rôle attendu de façon à la fois constructive, autonome et critique; ils ont accès à temps aux informations sur les mesures de politiques du fait des règles convenues pour encadrer la participation. Lamélioration de lenvironnement se traduit par une légitimité des institutions et un accroissement de la transparence. Un des résultats principaux est la pertinence et linclusivité des politiques sociales; ce faisant, la co-production des politiques publiques est une réalité, les différents acteurs apportant des contributions de qualité tout en respectant les subsidiarités liées aux rôles spécifiques. Cela entraîne de facto la consolidation/institutionnalisation de la démocratie participative; les initiatives citoyennes majeures comme les Assises nationales ayant été finalement stabilisées après avoir été appropriées par toutes les familles dacteurs; des chartes et mécanismes de contrôle encadrent les engagements des acteurs publics, privés et civils envers les règles consensuelles de gouvernance des affaires et de gestion du bien public. On assiste à une affirmation de la laïcité, au respect et à la garantie des libertés publiques et privées. Cette atmosphère est de nature à conforter une gouvernance économique plus ouverte et tournée vers les intérêts nationaux. Se multiplient également les opportunités de création de richesse par/pour les acteurs populaires; les normes devant encadrer les activités économiques ayant été redimensionnées par rapport aux contraintes de la majorité de la population tout en tendant progressivement à un strict respect des standards internationaux, augmentant la compétitivité des acteurs nationaux dans le cadre de la globalisation. Il se met également en place un meilleur contrôle de l’environnement physique, économique et social du pays. Les acteurs participent avec entrain à la définition d’un agenda national, reflet des intérêts nationaux et régionaux par une gouvernance légitime et une solide prise en main des destinées du pays. Scénario modéré Un cas de figure situé entre les deux précédents est à envisager comme plus probable: Au bout dun processus caractérisé par des situations de crise approfondie, les acteurs politiques et sociaux se voient contraints à la recherche de compromis; ce qui produit un équilibre relatif des pouvoirs; Ces évolutions confortent une amélioration du dialogue politique et social, et sen nourrissent en même temps. Les situations déquilibre induisent par ailleurs une plus grande dotation et une élaboration participative des politiques sociales, les deux processus étant fortement corrélés. Ainsi on en arrive à une stabilisation des institutions; même si les comportements opportunistes et le clientélisme nont pas vraiment disparu, les pressions au niveau social et politique et au plan international les réduisent à une certaine marge; le redressement du système judiciaire et un surcroit dautonomie des corps de contrôle ne sont également pas étranger à un respect minimum des règles en termes de gestion des deniers publics et de respect de léthique républicaine dans ladministration et au niveau des citoyens. On note parallèlement une plus grande équidistance de l’Etat par rapport aux groupes religieux, ce qui a le don de réduire les risques daffaiblissement de la cohésion sociale connus auparavant. Lamélioration constatée au niveau de la gouvernance produit inéluctablement une réduction de l’endettement interne et externe et un environnement plus propice à l’investissement. uel(s) levier(s) pour le changement souhaité Le levier principal de changement reste le mode de gouvernance du pays. Pour infléchir le mode de gouvernance et réaliser des changements qualitatifs, les Assises Nationales, qui demeurent le creuset d’élaboration d’alternatives populaires, constituent une force motrice si ses résultats arrivaient à se populariser et à s’appliquer. En fonction de l’intensité de ses effets, l’appropriation des Assises se traduirait par la création de mécanismes de concertation entre tous les contre-pouvoirs (justice, médias) et une large popularisation des résultats de cette expérience citoyenne de démocratie participative. L’application des résultats des Assises aura comme impact de favoriser et/ou consolider les mouvements sociaux pour la refondation des institutions, de développer des actions pour obliger à une concertation pour une gestion partagée de la transition et de proposer un plan d’action de sortie de crise. Ce plan d’action comprendrait des mesures d’urgence consensuellement arrêtées et des choix de politiques publiques centrées sur la réponse à la demande sociale. Les tendances actuelles n’étant pas favorables, la crise pourrait s’approfondir et tendre vers un chaos. Inversement, si les Assises Nationales réussissent à favoriser des changements, l’intensité de la modification du mode de gouvernance conduirait au scénario modéré ou au scénario optimiste. Lengagement des parties prenantes Pour que les conclusions des AN aient une chance d’aboutir, il est important que l’ensemble de parties prenantes renouvelle son engagement à appliquer et à faire appliquer les résultats des AN. Tout comme chaque partie prenante doit s’engager à prendre en charge une partie de l’effort de vulgarisation des conclusions auprès des populations. Cet engagement doit être matérialisé soit à travers une pétition nationale et/ou internationale, soit par une déclaration solennelle, ou encore par la signature publique d’un acte d’engagement.
Posted on: Sat, 16 Nov 2013 14:26:36 +0000

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