CE VERDICT QUI DÉTONNE SANS ÉTONNER... Au moment même où les leaders africains réunis à Addis-Abeba menaçaient de couper les ponts avec la Cour pénale internationale (CPI) soupçonnée de pratiques discriminatoires voire racistes en nenvoyant dans sa souricière que des dirigeants du continent noir, lactualité se précipite. Réuni à Londres, le Comité du prix de la Fondation Mo Ibrahim, une fois de plus, a décidé de ne pas accorder de prix pour récompenser la bonne gouvernance en 2013. Ce prix, faut-il le rappeler, est parrainé par le généreux mais vigilant milliardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim. Doté de 3,6 millions deuros, il a pour but de récompenser danciens chefs d’État ou de gouvernement africains qui ont fait preuve dexcellence au cours de leur mandat. De façon plus explicite, ce prix récompense danciens chefs d’État africains qui ont quitté leur fonction dans les trois dernières années, qui ne sont pas allés au-delà de leur mandat électif et qui ont poursuivi leur action au service du continent. Mais hélas, il a fallu se rendre à lévidence : pour la quatrième année consécutive, le prix Mo Ibrahim na pas trouvé de lauréat depuis sa création en 2007. Explication? « Aucun Africain ne remplit ces critères », a déclaré le lundi 14 octobre 2013 au matin le président du Comité du prix, lancien Premier ministre tanzanien Salim Ahmed Salim, qui fut aussi pendant longtemps Secrétaire général de lOUA/UA. La Fondation, lors de sa conférence de presse à Londres, a néanmoins dévoilé son indice de la gouvernance en Afrique en 2013. Lîle Maurice demeure en tête, et la République démocratique du Congo et la Somalie continuent de fermer la marche. Peu de changement dans les dix premiers pays, même si le Botswana ravit la deuxième place au Cap-Vert. À noter le grand bond du Sénégal qui arrive en dixième position, alors quil était classé seizième lan passé. Le Sénégal devient donc le pays dAfrique subsaharienne francophone le mieux classé. Le Rwanda, quinzième, fait aussi une belle progression, en gagnant huit places. Parmi les pays qui décrochent, on retient la Tanzanie, lEgypte et le Mali... Les deux derniers pays cités traversent ou se remettent de crises profondes. La Fondation refuse néanmoins de tomber dans lafro-pessimisme : « 94% de la population africaine vit dans des pays qui progressent », explique Nathalie Delapalme, membre de la fondation, sur le site internet de lhebdomadaire Jeune Afrique, mais lancienne diplomate française ajoute que « lécart entre les pays du continent tend à saccentuer ».
Posted on: Tue, 15 Oct 2013 00:54:32 +0000
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