Campagne électorale: D’où vient tout cet argent ? Salomon Ravelontsalama lundi 30 septembre 2013 Les Malgaches réclament des élections non seulement parce qu’elles apparaissent comme la seule issue pour sortir de la crise, mais aussi parce que c’est l’unique occasion où la redistribution des revenus se fait d’une façon plus ou moins directe. Depuis que la Grande Ile a emprunté le chemin de la démocratie au début des années 90, les élections représentent, en effet, une manne pour une partie de la population. Mais alors que la pauvreté sévisse, les sommes rétribuées sont de plus en plus importantes, comme si c’était en corrélation avec le nombre des candidats à la magistrature suprême. Ce ne sont donc pas les colleurs d’affiches qui sont aussi payés pour déchirer celles des adversaires ni la multitude d’hommes, de femmes et d’enfants rameutés moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes, des tee-shirts, un spectacle gratuit qui vont faire le difficile en s’interrogeant sur l’origine des fonds colossaux utilisés par les candidats. La question est pourtant fondamentale pour l’avenir de la Nation en ce sens que l’abstraction faite depuis sur l’origine des fonds de campagne figure parmi les causes profondes des crises devenues cycliques à Madagascar. Indépendamment de toute sympathie politique, osons donc demander aux 33 concurrents d’où ils tiennent leur trésor de guerre. Et la question doit être posée à tous sans exception aucune, même sinon surtout à ceux qu’on qualifie de farfelus. On ne veut juger sur les apparences mais il est par exemple étonnant pour ne pas dire choquant que dans le contexte de paupérisation générale, on jette littéralement par la fenêtre 250 millions Fmg de caution juste pour se faire inscrire dans l’histoire comme candidat à l’élection présidentielle de 2013. L’opinion croit que cette catégorie de candidats a été payée d’abord pour discréditer l’élection présidentielle mais ensuite dans l’objectif d’éparpiller les voix en vue des alliances pour le second tour. Est-ce vraiment le cas ? Toujours est-il qu’outre les farfelus, des candidats se sont décidés pour des raisons autres que la présidence de la République. Il y a notamment les gens fortunés, des opérateurs économiques qui n’acceptent pas de se faire racketter par les politiques. Ainsi s’est présenté à l’élection présidentielle de 1992 le pharmacien Ramanantsoa, entre autres, propriétaire de l’hôtel Panorama. On ne serait pas en tort de se rallier aux rumeurs selon lesquelles William Ratrema (fondateur du groupe ACEM) et Dadafara de son vrai nom Joseph Martin Randriamampionona (propriétaire de la chaîne TNTV) qui se seraient par exemple portés candidats afin de contourner les demandes de sponsoring politique tout en auréolant leur réussite sociale d’un statut politique. En tout cas, ce genre de candidatures ne se fait pas d’illusions. Le risque de désillusion concerne plutôt ceux qui ne lésinent pas sur les moyens. Apparemment, c’est le cas de Hery Rajaonarimampianina qui supporte plusieurs images contradictoires. Il est l’homme de confiance d’ Andry Rajoelina sans pour autant être le candidat officiel du parti TGV qui est Edgard Razafindravahy. L’image du bosseur qu’on lui reconnaît alors qu’il présidait l’association des étudiants en économie de Madagascar, a laissé la place à celle du ministre des Finances fortuné qui se présente à l’élection présidentielle. Où Hery Rajaonarimampianina a-t-il trouvé les sous pour cette campagne si Andry Rajoelina n’est pas derrière lui ? . lagazette-dgi/index.php?option=com_content&view=article&id=34683%3Acampagne-electorale-dou-vient-tout-cet-argent-&catid=57%3Ala-une&Itemid=1
Posted on: Mon, 30 Sep 2013 13:58:58 +0000
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