Cheikhna Cheikh Tourad: La miséricorde de Dakar L’homme qui se - TopicsExpress



          

Cheikhna Cheikh Tourad: La miséricorde de Dakar L’homme qui se nommait Cheikhna Cheikh Tourad would Abbas n’est pas parti. Nombreuses sont les personnes qui disent qu’ils ont vu un saint avec un turban blanc leur tendre la main. Il leur apparait dans la direction de l’ouest. D’autres personnes voient aussi Cheikhna Cheikh Mouhammad Vadal ou Cheikhna Cheikh Saadbouh leur recommander Cheikhna Cheikh Tourad comme wassila. Donc Cheikhna Cheikh Tourad n’est pas parti. Dieu est Grand et Généreux ; sa générosité n’a pas de limite. Il a ouvert ses portes à Cheikhna Cheikh Tourad et jusqu’à maintenant il continue à distribuer de sa baraka sans fin. C’est de cet homme dont nous allons parler dans cet article. Il faut rappeler d’abord que Cheikh Tourad n’est pas le premier à porter ce nom dans la famille de Cheikh Mouhammad Vadal. L’histoire que l’on raconte concernant le Tourad qui signifie témoin (c’est-à-dire la grande perle du chapelet) concerne son homonyme et oncle paternel. En effet, l’aîné de la famille de Cheikh Hadramé would Cheikhna Cheikh Mouhammad Vadal s’appelle Cheikh Tourad et cette histoire que l’on raconte concerne cette personne. Je reviendrai plus en détail sur ce personnage charismatique de Hawd. Cheikh Hadramé a eu un fils du nom de Abbas qui est un petit frère de Cheikh Tourad. Abbas, de son union avec Marièm mint Mbella, naquit un fils à qui on donnera le nom de Tourad. Cheikh Abbas ould Cheikhal Hadramé, après avoir séjourné au Maroc chez son oncle Cheikh Malaini, est venu un jour voir Cheikhna Cheikh Saadbouh et lui dit qu’il voulait qu’il l’élève au grande de Khoutbou comme Cheikh Malaini. Mais Cheikhna lui dit que qu’il aura un fils qui dépassera tous les grands saints de son époque et qui sera la fierté de la famille Fadalia. Ce fils n’est personne d’autre que Cheikh Tourad ould Abbas ould Cheikhal Hadramé ould Cheikhna Mouhamed Vadal. Sa mere Mariem mint Mbella fait partie d’une famille maraboutique respectée dans cette zone à cause de sa maitrise du coran et des sciences religieuses. Cheikh Tourad, étant enfant séjourna chez sa famille maternelle. Il y apprit le coran et les sciences religieuses. Après avoir fini ses études il retourna auprès de sa famille paternelle. Cependant, à son arrivée, Cheikh Tourad ne trouva pas son père. On lui dit qu’il était partie vers le vers le sud du Sénégal (en Guinée). Alors il décida d’aller à sa recherche. Cette aventure la conduit au Mali puis en Guinée., A son arrivée en Guinée Cheikh Tourad fut accusé du meurtre d’un négociant français qui était dans la zone et fut arrêté. Une enquête fut ouverte par les colons français qui découvrirent par la suite que Cheikh Tourad était non seulement innocent mais en plus était le neveu de Cheikh Tourad would Hadramé khalif de Cheikhna Cheikh Mouhammad Vadal à Hawd et en même temps petit fil de Cheikhna Cheikh Saadbouh. Et ces deux grands saints étaient très respectés des colons. On le libéra en le proposa de retourner soit à Hawd chez son oncle et homonyme ou bien Chez Cheikhna Cheikh Saadbouh à Nimzaat. Mais il ne pouvait continuer son chemin vers le sud vu que cette zone était réputée dangereuse. Cheikhna Cheikh Saadbouh avait l’habitude, dès qu’un membre de la famille Fadilia venait le rendre visite, d’organiser une grande fête à son honneur et lui offrait beaucoup de cadeaux, car il les considérait tous comme les enfants et petits enfants de son Maitre Cheikhna Mouhamed Vadal. Cheikh Tourad, comme il est resté longtemps à voyager, il fallait, qu’en retournant à Hawd amener des biens. Il décida alors d’aller Chez Cheikhna Cheikh Saadbouh, d’après lui pour avoir quelque chose à amener chez sa famille à Hawd. On l’amena à Saint Louis. Cependant, le jour de son arrivée, il trouva que le camion qui devait aller à Nimzaat était plein et il devait attendre la semaine suivante. Alors il écrivit une lettre et la donna aux voyageurs pour faire part à Cheikhna Cheikh Saadbouh de sa visite imminente. Il faut préciser que Cheikh Tourad, comme il le dit, n’avait pas l’intention de faire acte d’allégeance à Cheikhna. Cependant dans la lettre que Cheikh Tourad a écrit à Cheikhna il y ajouta sans même le savoir un khassida dans lequel il chante les louanges de Cheikhna et fait part de son désir de soumission au grand Cheikh. Il parla à Cheikhna en ces termes : "…Je viens vers toi comme disciple ; De Saint-Louis, je suis comme guidé vers toi Par le Parfum qui exhale de ton corps. Je jure par Dieu qu’après Muhammad (PSL), Il n’y a pas de figure religieuse plus illustre que toi. Dieu t’a comblé de toutes les faveurs Dont Il a pourvu le Prophète (PSL)…" La semaine qui suivit sa lettre, Cheikh Tourad prit alors le camion qui allait à Nimzatt et alla à la rencontre du grand Cheikh. Arrivé à Nimzaat, Cheikhna l’accueillit en lui parlant en ces termes : ‘’Dieu a refusé ton intention, il fallait que tu viennes faire ton tarbiyya, car un bel avenir t’es réservé’’. La venue de Cheikh Tourad à Nimzatt n’était pas accompagnée d’un grand festin comme d’habitude, car deux évènements malheureux avaient marqué la population : la mère d’une des épouses de Cheikhna Cheikh Saadbouh venait de rendre l’âme et en plus un puits qui était entrain d’être creusé s’était affaissé. Cependant Cheikhna rassura son petit fils en lui disant : ‘’tout ce qu’on n’a pas fait à ton arrivée sera rattrapé lors de ton départ de Nimzatt’’. Ainsi Cheikh Tourad passa trois années à Nimzatt au service de Cheikhna Cheikh Saadbouh. La première année il fut chargé d’enseigner aux disciples le coran et les sciences religieuses. La deuxième année Cheikh Tourad accompagna Cheikna Cheikh Saadbouh dans une mission au Sénégal. La troisième année, Cheikhna Cheikh Saadbouh l’envoya à Teul vers le Sahara occidental pour acheter des Chameaux. A la fin de la troisième année, Cheikhna appela Cheikh Tourad et lui dit : « Je t’ai retenu trois ans ici pour trois raisons : -La première : tu es un savant (hâlim), et le hadra a le droit de te retenir pour que tu fasse don de tes connaissances aux disciples. ‘La deuxième : tu es un homme plein de baraka, il fallait que l’on se bonifie de ta baraka, -La troisième raison : Dieu n’avait pas inscrit que tu aies des successeurs qui vont perpétuer tes œuvres, j’ai intercédé auprès de Lui et mes prières sont acceptées. Tu auras des successeurs dignes ». En mettant le turban de Cheikh sur la tête de Cheikh Tourad, Cheikhna Cheikh Saadbouh lui dit : « Tu es devenu Cheikh, saches que dès aujourd’hui, tu es élevé à un grade spirituel égal au mien et à celui de Cheikh Mâ El Aynayni .Tu peux maintenant partir, mais ne retourne pas à Hawd tant que ton oncle Cheikh Tourad wuld Hadramé et ton grand père Cheikh Sidî El Khayr y résident encore ». Cheikhna Cheikh Saadbouh remit ce jour là un manteau à Cheikh Tourad would Abbas et lui demanda de le porter. Ainsi Cheikh Tourad parti de Nimzaat, et professait autour de Hawd. Là où il passait, plusieurs personnes lui faisaient acte d’allégeance. A la mort de Cheikh Sidy El Khayr en 1916 et de Cheikh Tourad would Hadramé, Cheikh Tourad retourna à Hawd. Cependant son retour ne fut pas joie pour lui au début. En effet lors de son entrée à Hawd Cheikhna Cheikh Tourad était comme vidé de toutes ses connaissances mystiques. Cette chose étrange l’intrigua durant des jours voir des mois. Il commençait à se poser des questions et se demandait où sont passées les promesses dont son maître Cheikhna Cheikh Saadbouh lui avait prédit. C’est ainsi qu’un matin alors qu’il était assis entrain de méditer sur son sort, qu’un tourbillon violent surgit et l’amena au dessus d’une colline et il y vit Cheikhna Cheikh Saadbouh qui le prit par le bras et lui indiqua les quatre directions en lui demandant de lui dire ce qu’il voyait. Et à chaque fois Cheikhna Cheikh Tourad lui répondit qu’il voyait des milliers de têtes de personnes. Alors Cheikhna Cheikh Saadbouh lui dit : « tout ce que tu vois là ce sont des âmes, et elles te seront soumises dans l’avenir ». Cheikh Tourad descendit de la colline de la manière dont il y était monté. Des jours passèrent et rien n’y fit, il commençait encore à se poser de questions. C’est ainsi qu’un jour dans un court sommeil il vit Cheikhna Cheikh Mouhammad Vadal en rêve qui lui dit : « ô mon petit fils tu entres à Hawd sans venir dire bonjour à ton aïeul ». Ce rêve le réveilla en sursaut et il se leva en allant à la direction de Darou Salam. On raconte même qu’il s’y est rendu pieds nus. Lorsqu’il vit la porte du mausolée il entama ces vers à l’honneur du maître des maîtres Cheikhna Cheikh Mouhammad Vadal would Mâmin : Boucherâka yâ qalbî dhî Dâris Salam badate Wa nârou afâ mâ takhechâhou qad khamoudate Bihâl waliyoul ladhî touqdâ ma-âribounâ Bijâhihî wa biha khalâ tounâ khoumidate Mâ oumsiya fî dhâl qatri mane youmâthilouhou Wamâ sami’nâ bi-ounthâ mithlahou waladate Kam ‘ousmatine ba’da jahline kâna ya’mirouhâ Mine noûrihî sadarate mine ba’di waradate Wa kam jibâhoun bihil rabbihî qad sajadate Wa kam qouloûboun bihi lirabbihâ khacha’ate On peut traduire ces belles paroles ainsi : Réjouis toi mon cœur, Darou Salam est là devant toi Toutes les étincelles qui effrayaient se sont transformé en monticule Ci gît le saint qui comblera vos désirs qui te hantent C’est par son éminence que notre souveraineté est garantie Aucun être n’est égale à lui, dans notre contrée et même au-delà Aucune autre femme n’a été à la hauteur d’enfanter un tel fils Combien d’hommes qui étaient dans les ténèbres se sont vu éclairés ? Chacun d’eux, en venant vers lui vidé, est parti plein de lumières divines Combien de fronts se sont prosternés pour adorer Dieu grâce à lui ? Et, ô combien sont les cœurs durs se sont ramollis grâce à lui. A partir de ce jour là, Cheikh Tourad would Abbas devint une autre personne. Tous les attributs gagnés auprès de Cheikhna Cheikh Saadbouh lui revinrent. C’est ainsi qu’il continua ses visites régulière à Darou Salam avec ses disciples qui ne cessaient d’augmenter de jour en jour. Quand les pèlerinages commençaient à prendre de plus en plus d’ampleur, Cheikhna Cheikh Mouhammad Vadal lui apparut encore en rêve et lui demanda d’arrêter les visites en lui disant : « tu seras enterré dans un endroit très loin de Hawd et tes disciples peineront à venir te rendre visite donc il ne faut pas continuer car tous les ziar que tu as fait ici seront multipliés par tes disciples auprès de ta tombe ». Cheikhna Cheikh Tourad était un homme réputé être un grand orateur. Ses serments de vendredi étaient très écoutés. Les gens venaient de partout suivre son interprétation du coran. On raconta, qu’un vendredi, à Raï, alors qu’il faisait un serment, 207 personnes entrèrent en transe et moururent sur le Champ. Ces personnes furent enterrées dans un cimetière qui devint un lieu de pèlerinage Beaucoup de tribus maures du Hawd et des autres régions l’ont pris comme guide religieux. Ils étaient nombreux aussi les Chourafa de la famille de Cheikh Mouhammad Vadal qui sont devenus ses disciples. Cheikhna Cheikh Tourad a écrits de nombreux ouvrages traitant de la religion et plus particulièrement de la voie qâdri Fadilia. Il fut un grand défenseur de la silsila de Cheikh Mouhammad Vadal décrié par jalousie, par certains peuples de la Mauritanie. Nous avions écris un passage de son livre Naylal Mourad bi kalimati Cheikhina Cheikh Tourad où il expliquait la différence entre les enfants de Cheikh Mouhammad Vadal et les autres saints. Il fut aussi un homme respecté par tous les grands saints et redoutés à cause de sa grande connaissance des sciences d’asseraar. Et toutes ces connaissances que Dieu lui a donné sont passées par la main de Cheikhna Cheikh Saadbouh. Lui-même explique que Cheikhna Cheikh Sadbouh l’a fait boire dans la coupe divine, jusqu’à ce que de son Khayma et sans sortir il voyait les articulations des animaux qui marchaient autour de lui. Les circonstances extraordinaires qui ont fait qu’il a mis le turban sur la tête de Cheikh Hamedoul Maloum Kanzoul Asseraar peuvent témoigner du degré de spiritualité de Cheikhna Cheikh Tourad. Contrairement à ce que l’on dit, Cheikh Tourad, n’a séjourné que deux fois au Sénégal. La première lorsqu’il accompagna Cheikhna dans sa mission. Et la deuxième c’est après son retour de la Mecque. Ceci est une longue histoire que je vais résumer ainsi : Cheikh Tourad, au moment où il effectuait son pèlerinage tomba malade à la Mecque. Comme il ne pouvait plus retourner par Bateau, le gouverneur de l’AOF, à l’époque affréta un avion spécial pour son retour. A son arrivé à Dakar, il y séjourna quelques temps avant de rendre l’âme en 1946. Ce furent Cheikh Muhammad Hassana wuld Dieh, Cheikh Muhammad Lamine wuld Dieh, Cheikh Abdallah Wuld Cheikh Sidya Baba et Cheikh Hamedoul Maloum qui l’assistèrent durant ses derniers moments. Lorsqu’on a voulu l’amener en Mauritanie, son disciple qui l’accompagnait sortit un Khassida où Cheikh Tourad disait qu’il souhaitait être enterré là où il mourût comme ça il deviendra une miséricorde pour les populations qui y vivent. C’est la raison pour laquelle il fut enterré aux cimetières des Abattoirs de Dakar. Lors du transport de son corps aux Cimetières, toutes les voitures qui roulaient à contre sens du cortège tombèrent en panne et ne pouvaient se déplacer. Les pagnes avec lesquels Cheikhna Cheikh Tourad would Abbass furent ensevelis étaient gardés par une vieille femme qui vivait à Médina. Cette femme raconte qu’à chaque fois qu’elle se sentait mal, il lui suffisait de se couvrir avec ces pagnes et elle guérit sur le champ. Pendant les moments difficiles en faisant ses prières elle mettait du parfum sur les pagnes et des instants après ses souhaits se réalisaient. Son mausolée est très visité, c’est un haut lieu de recueillement et de prière. Visiter des hommes de Dieu comme Cheikhna Cheikh Tourad ne peut être que bénéfique. Donc j’encourage tout le monde à aller visiter sa tombe pour bénéficier de sa baraka. Les bienfaits du Seigneurs ne peuvent être mesurés, c’est lui qui donne et il a donné à la famille de Cheikhna Cheikh Mouhammad Vadal. Prions pour que cet héritage continue à nous servir durant toute la vie. Je finirais en vous gratifiant de ces baux vers de Cheikhna Cheikh Tourad dans Naylal Mourâd : Yâ sâ-ilan ‘ane naslinâ mounkiri Nakhnou abnâ-oul Vâdili moukharrari Min zounoûba tâhiran moutahhari Wa qaysounâ fîn nâssi mithla qamari Ma’â noujoûmi tâli’an fil badri Al khaqqu yadh-harou fid dâri ‘arari Wa ba’da zâ yadh-harou fî yawmil makhchari Cheikhna Cheikh Tourad dit : Ô toi qui s’interroge et qui doute de notre origine (chérifienne) Nous sommes les fils du Noble (Cheikh Mouhammad Vadal), le saint Celui à qui Dieu a ôté tout péché et qui, lui-même a purifié sa descendance. Nous sommes, par rapport aux autres, comme la lune Surplombant les étoiles, à la phase de la pleine lune. La vérité commence à se manifester dans ce monde actuel Et elle se manifestera dans le futur, le jour du jugement dernier. Je remercie toutes les personnes qui m’ont aidé à rédiger cet article. Je peux nommer Cherif Malainine would Hamedoul Maloum, Cheirf Idoumou would Dieh et son fils Mouhammed Lemine dit Lemere. Je vous remercie aussi, vous les lecteurs, qui ne cessez de m’encourager dans mes recherches. Nous nous sommes basés sur le livre de Cheikhna Cheikh Tourad, Naylal Mourad bi kalimati Cheikhina Cheikh Tourad et des récits des chourafa cité ci-dessus. L’œuvre humaine n’est jamais parfaite, donc j’appelle les lecteurs à signaler les erreurs et apporter des compléments. C’est dans le souci de partager les connaissances sur notre voie que nous écrivons. Dah DIENG, serviteur de Cheikhna Cheikh Saadbouh !
Posted on: Wed, 25 Sep 2013 00:55:28 +0000

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