DECLARATION DE SAID JINNIT Ce 9 juin, à Conakry, Saïd Djinnit, - TopicsExpress



          

DECLARATION DE SAID JINNIT Ce 9 juin, à Conakry, Saïd Djinnit, Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Afrique de l’Ouest et facilitateur international dans le dialogue inter-guinéen, a rendu public des résultats de ces pourparlers ouverts, le 3 juin dernier. Après d’intenses débats dans la salle des Actes du Palais du peuple de Conakry, Saïd Djinnit a déclaré que les différentes parties au dialogue (mouvance présidentielle, opposition, membres du gouvernement, diplomates et représentants d’institutions et d’ONG internationales) ont été « en mesure de faire des avancées significatives dans le dialogue. Aujourd’hui, toutes les guinéennes et tous les guinéens seront heureux d’apprendre ces grandes avancées. » Et de rappeler les quatre revendications de l’opposition que sont le la question de l’opérateur technique Waymark et le fichier électoral, le fonctionnement normal de la CENI, le vote des Guinéens de l’étranger et le chronogramme électoral. Votre quotidien, Guinee58 qui a vécu ces travaux vous livre un extrait exhaustif des résultats obtenus de cette sixième et dernière journée du dialogue politique guinéen, lu par le facilitateur international, lequel a tout de même préféré un discours oral en lieu et place de la déclaration qui avait été rédigée à propos. « Le dialogue a commencé par l’examen de la question portant sur le fonctionnement de la CENI. Et les parties sont vite arrivées à des conclusions sur cette question, en ce sens qu’elles se sont mises d’accord pour que des mesures soient prises pour remédier aux dysfonctionnements constatés, notamment le respect strict du règlement intérieur, le renforcement des capacités de la CENI, le retour de l’harmonie au sein de l’institution, la correction des dysfonctionnements et le respect de la périodicité des réunions y compris des réunions statutaires du Bureau exécutif. En plus de cela, les parties sont convenues de la nécessités de mettre en place un Comité de veille qui sera inclusif et représentera toutes les parties concernées avec une Présidence d’un représentant de la Cour suprême, la CENI, le Gouvernement et les parties politiques, pour accompagner la CENI et pour s’assurer que la CENI fonctionne sur une nouvelle base : rétablir la confiance entre toutes les parties du processus électoral (…) S’agissant du vote des Guinéens de l’étranger, la délégation de la mouvance présidentielle qui avait des réserves sur cette question a fini par lever ses réserves, et ainsi, il a été convenu que les Guinéens vivants à l’étranger pourraient participer aux élections législatives dans les mêmes conditions que celles qui avaient prévalu lors de l’élection présidentielle de 2010. Donc, sur la même base des listes de l’époque. S’agissant de la question de l’opérateur technique et du fichier électoral, les deux parties ont eu des positions divergentes. Evidemment ! La mouvance présidentielle n’ayant exprimé aucune objection par rapport à l’opérateur technique ni sur le fichier électoral et le processus électoral, en général. En revanche, la délégation de l’opposition a remis en cause l’opérateur technique (portant sur son mode de recrutement Ndlr) et a exprimé des réserves par rapport à tout ce qui a trait à l’opérateur technique et au fichier électoral. Et elle a même souhaité qu’il y ait des corrections à cet égard. A ce niveau du débat, les représentants des partenaires techniques et de la Communauté internationale ont été invités à prendre la parole pour apporter les clarifications et les assurances nécessaires pour permettre aux uns et aux autres de prendre une décision sur la base de ces informations, clarifications et éventuellement assurances, qui pourraient être apportées. De toutes ces déclarations, notamment de la Francophonie, de l’Union européenne, du PNUD ainsi que des représentants comme des Etats-Unis, de la France, de la CEDEAO, tous ont relevé que le processus de confection du fichier électoral de l’opérateur technique actuel a été sécurisé et à cette heure, des mesures ont été prises pour sécuriser correctement le processus et qu’ils considèrent que toute la panoplie de sécurisation du processus a été faite. Ils ont également fait état de leur disposition à prendre des mesures additionnelles pour sécuriser davantage ce processus, s’il en était besoin. De plus, ils ont exprimé leur disponibilité à apporter des moyens exceptionnels pour accompagner toutes décisions autres que celles prises par les parties guinéennes. Donc, c’est pour vous dire l’engagement que la communauté internationale avec les parties guinéennes, les institutions et la CENI en particulier. Sur la base des assurances de la Communauté, je dois relever que dans le cadre de ces clarifications qui ont été apportées, les représentants de la communauté internationale notamment les partenaires techniques directement impliqués dans le soutien à la CENI et à la confection du fichier électoral, ont précisé à toutes les parties prenantes, que l’opérateur technique actuel qui a été impliqué dans la confection de la liste électorale, ne sera pas en revanche impliqué dans le reste des opérations du processus électoral qui relève d’autres organes, par des organes compétents, mais pas par ce partenaire technique dont le mandat est limité. Sur la base de toutes ces clarifications et de ces assurances, le collège des facilitateurs, dans l’esprit du compromis qui a été recherché depuis le début du dialogue, en particulier sur ces questions dont le sort a été lié et qui ont été discutées en même temps, un appel a été lancé par le facilitateur au nom du collège des facilitateurs, mais aussi au nom de la communauté internationale qu’il représente au sein du collège des facilitateurs, pour demander à l’opposition de bien vouloir, au vu de toutes garanties et ces assurances, accepter d’aller aux élections sur la base du partenaire technique existant avec toutes les mesures de sécurisation apportées et les mesures additionnelles qui pourraient être apportées. A ce niveau, la délégation de l’opposition a souhaité se consulter pour revenir avec des propositions. Au retour aux discussions sur ces questions, l’opposition a déclaré qu’elle serait prête à se joindre au processus électoral sur cette base, à savoir avec l’opérateur technique actuel, à condition qu’un certain nombre d’assurances, de préoccupations, soient couvertes et de garanties sur un certain nombre de questions au nombre de dix et je m’en vais les citer : D’abord un certain nombre de mesures qui sont de caractère social. Que le gouvernement fasse… Ils ont évoqué de : L’indemnisation des familles touchées par les violences qu’a connues le pays Ils ont demandé à ce que le gouvernement s’engage à diligenter des enquêtes pour que les responsables des violences soient jugés et sanctionnés conformément à la loi. Ils ont opposé que les élections soient inclusives et que toutes les conditions soient permises à tous, dans les mêmes conditions et en particulier les leaders politiques, de participer pleinement et librement à ces élections, qu’elles ne fassent l’objet d’aucune restriction. Ils ont également demandé à ce que l’administration territoriale soit neutre par rapport au processus électoral. Ils ont demandé la reconstruction des CARLE (Commissions administrations de révision des listes électorales) dans le respect et dans l’esprit de la loi électorale, du Code électoral. Ils ont demandé la réouverture de la révision des listes électorales. Ils ont demandé à ce qu’il soit permis à l’opposition de recruter deux experts qui viendront s’ajouter à l’équipe des experts internationaux. Evidemment, ils ont appelé au fonctionnement normal de la CENI avec la tenue régulière des sessions des organes compétents. (Cette question a été déjà traitée dans le cadre de l’examen de la question sur la CENI) L’opposition a demandé que pour les échéances à venir, notamment les présidentielles, qu’il y ait un nouvel opérateur pour lever le doute et rassurer tout le monde. Enfin, ils ont suggéré qu’on considère le couplage des législatives et les communales pendant ces élections, pour profiter de la mobilisation de la communauté internationale et pour éviter qu’il ait trop de frais. En réponse à ces dix préoccupations exprimées par l’opposition pour l’amener à se joindre au processus électoral sur la base de l’opérateur technique actuel… toutes les questions que je viens d’évoquer et qui sont la compétence d’organes de l’Etat, notamment le gouvernement, le Conseil national de la Communication ou d’autres institutions, il a été convenu qu’au nom du dialogue, un certain nombre de recommandations soient faites à toutes ces institutions pour qu’elles apportent les corrections, les rectifications et les garanties et assurances nécessaires. Et ici même, on a noté une disponibilité, par rapport à ces questions. S’agissant des questions clé de la reconstruction des CARLE et la révision de la liste électorale, les délégations se sont exprimées et elles ont convenu, en dernier ressort, de s’en remettre à la CENI pour faire des propositions. La CENI a procédé à des consultations, avec le soutien de l’expertise internationale, tous les représentants étaient autour de la CENI, et après leur délibération, ils sont revenus, en annonçant au dialogue que ces deux demandes sont possibles, mais qu’ils souhaitaient examiner davantage, disposer d’un délai raisonnable, pour discuter en interne, au niveau de la CENI, avec le soutien de l’expertise international, et revenir avec des propositions quant à la mise en œuvre de ces deux recommandations retenues par le dialogue. Ce à quoi, la délégation de la mouvance présidentielle a évidemment réservé sa position sur ce point, en attendant les propositions et les recommandations de la CENI, en particulier en ce qui concerne leur implication sur le calendrier électoral. Saïd Djinnit voulait enchaîner avec la question du chronogramme quand Cellou Dalein Diallo l’a rappelé le point portant sur le recrutement d’un nouvel opérateur. A propos, le facilitateur a déclaré : S’agissant du recrutement du nouvel opérateur, la proposition faite par l’opposition, la mouvance présidentielle a répondu que de leur point de vue, cette question pourrait être évoquée par l’Assemblée nationale en même temps qu’elle évoquerait d’autres questions qui porteraient sur l’amélioration du processus. Et enfin, sur la question du chronogramme, il a été retenu depuis le début des discussions sur les points de l’ordre du jour que cette question ne serait qu’une conséquence d’un certain nombre de conclusions qui seront tirées sur les trois premières questions. Donc, cette question est encore entre les mains de la CENI pour voir quelles sont les conséquences en termes de chronogramme de toutes les conséquences de ces décisions. » Saïd Djinnit s’est dit heureux, des débats parfois houleux. Il a souhaité qu’il y ait des « compromis dynamiques ». Il estime qu’il y a eu tellement d’avancées « qu’il n’est pas permis de ne pas espérer. Il faut pouvoir espérer que les choses continuent à aller bien, pour que les élections aient lieu, soient ouvertes à tous ce qui veulent y prendre part dans les conditions d’équité, de transparence que la Communauté internationale accompagnera très volontiers. » Le facilitateur s’est dit conscient qu’il lui reste du travail à faire, puisqu’il a été « convenu par le dialogue que les facilitateurs continueraient à engager toutes les parties prenantes, à savoir la mouvance, l’opposition ainsi que la CENI et d’autres parties prenantes, dans le cadre du suivi de ce qui a été convenu et dans le cadre du suivi sur les questions qui n’ont pas eu encore un accord complet. » Il a salué les déclarations de toutes les parties d’aller vers un climat d’apaisement. Saïd Djinnit a même fait un clin d’œil au président des débats, François Louncény Fall, qui a dirigé les débats à la place du Premier ministre, Mohamed Saïd Fofana. Le ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger aurait même « fait un effort exceptionnel pour diriger le dialogue avec élégance. Il a donné la parole à tous, équitablement. Je suis témoin que son souci était d’être équitable, même si on a tendance toujours à donner la parole aux plaignants. Mais il (François Louncény Falla) a été vraiment mû par l’équité pour que tout le temps soit donné au dialogue. » Reste à savoir si ces résultats obtenus permettront d’aplanir les divergences au lieu de susciter d’autres bavardages à longueur d’ondes et de colonnes, pour mettre fin à la Transition qui n’a que trop duré à cause de petits calculs politiciens. Rappelons que les leaders de l’opposition Cellou Dalein Diallo de l’Ufdg, Sidya Touré de l’Ufr, ont assisté à la déclaration de Saïd Djinnit. Lansana Kouyaté du PEDN était entré une heure plus tôt, mais la secrétaire nationale de son parti, Mme Zalikatou Diallo, a assisté la fin du dialogue. Peu avant le départ du président du PEDN intervenu à la pause, Cellou Dalein Diallo lui a lancé, (on ne sait pas s’il a oublié qu’il était hors de la salle et devant les journalistes ou quoi) que : « S’ils n’acceptent pas ce qu’on propose, on va claquer la porte. » La rédaction de guinee58
Posted on: Wed, 12 Jun 2013 17:47:33 +0000

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