Donc, François Hollande voit la reprise. Il la sent. Il la - TopicsExpress



          

Donc, François Hollande voit la reprise. Il la sent. Il la palpe. Il la touche. Est-ce que c’est grave, docteur ? Tous les économistes, le FMI, la commission de Bruxelles, l’OCDE, etc., voient le contraire. Qu’à cela ne tienne. François Hollande tient à sa reprise. C’est son alcool, son opium, sa dope, son aphrodisiaque qui lui promet de folles étreintes. Le président de la République n’est pourtant pas - loin s’en faut - un imbécile. Il sait ce qu’il sait, ce que tout le monde sait. Mais il est prisonnier d’une étrange addiction. Il ne peut se passer de la reprise, sinon son règne serait trop désespérant. Il n’est pas certain en revanche que François Hollande connaisse toutes les subtilités sémantiques du mot "reprise". De là vient le verbe "repriser", qui veut dire raccommoder. Les Français ont le moral dans les chaussettes qui, de surcroît, sont gravement trouées. Le chef de l’État les reprise faute de pouvoir leur en offrir des neuves. Le mot "reprise" a aussi le sens de reprendre. Ainsi, François Hollande a repris pour cinq ans le bail dont bénéficiait avant lui Nicolas Sarkozy. Or ce contrat de location n’est pas, contrairement à d’autres, tacitement reconductible. Il se trouve que François Hollande se sent bien là où il est. La maison est agréable. Le personnel, nombreux et dévoué. Et - ce qui ne gâche rien - les jardins sont superbes. Donc il en reprendrait bien encore pour cinq ans. Car le bail stipule qu’il doit, si par malheur il fallait laisser la place à un nouveau locataire, rendre les lieux dans l’état dans lequel il les a trouvés. Et ça, ce n’est pas sûr du tout… Pour continuer dans la même veine sémantique, la France étant en faillite, c’est d’un repreneur qu’elle a besoin. Le chef de l’État pourrait demander à Arnaud Montebourg, orfèvre en la matière, de s’en occuper. Pas sûr non plus qu’il en ait envie. La presse, estomaquée par la "reprise" de François Hollande, lui a concédé des talents d’équilibriste. À ce propos, une charmante histoire juive colle assez bien avec les supposées prouesses de François Hollande. Au siècle dernier, dans une bourgade juive de Pologne, des affiches annoncent que Moïshe Blumstein, célèbre équilibriste, va traverser la grand-place sur un fil tendu entre le dos de la synagogue et le toit de la mairie. "200 mètres de parcours, 50 mètres au-dessus du sol !" La foule alléchée se précipite chez le rabbin pour acheter les billets. Le jour dit, à l’heure dite, des centaines de Juifs sont massés sur la place. Moïshe Blumstein apparaît. Il est chétif, malingre et arbore une tête d’enterrement. Il s’adresse à la foule : "Est-ce que vous savez que ce que je vais faire est très dangereux, je risque la mort ? " "Oui !" crie la foule. Et Moïshe Blumstein reprend : "Mais vous ne savez pas que j’ai une femme et six enfants à nourrir. Voulez-vous qu’elle devienne veuve et qu’ils soient orphelins ?" Les Juifs bouleversés sanglotent : "Non, non, non !" Content de lui, l’équilibriste tourne le dos à la place et fait semblant de partir. Puis il se ravise et revient : "Le prochain spectacle aura lieu demain à la même heure !" Le prochain spectacle de François Hollande aura lieu en mai 2017.
Posted on: Wed, 17 Jul 2013 18:15:24 +0000

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