Dossier : Etoile du Sahel – Une décennie de crise ! Il faut - TopicsExpress



          

Dossier : Etoile du Sahel – Une décennie de crise ! Il faut remonter un peu dans le temps, vers les années 2006 précisément pour reconnaitre le point de départ des difficultés vécues depuis par le club sahélien. A cette époque et au commencement la crise portait essentiellement sur la présidence du club. L’on se rappelait alors comment le pouvoir politique d’alors usait de ses moyens de pression pour placer tout simplement son « propre candidat » à la tête des clubs notamment les plus importants d’entre-eux. En juin 2006, dans des conditions pour le moins inappropriées voire obscures, on s’est permis de déloger un président au profit d’un autre avec l’assentiment ,il faut le rappeler, des « sages » du club. C’est dire toute la connivence et l’abus exercé par l’ancien régime. Mais qu’importe, la crise avait déjà une connotation bien trempée politiquement. Ce qui n’enlève en rien du mérite du président « installé » Moez Driss qui aura, sans le moindre doute, réussi l’une des plus glorieuses étapes dans l’histoire de l’ESS. Champion de Tunisie, Champion’s League et la CMC au Japon ont donné un « coup d’éclat » au club. Mais au lieu de soutenir ce président pour accompagner l’évolution positive de l’institution on a cherché plutôt à le détruire à le vilipender même, chose curieuse, quand l’équipe est victorieuse. La « guerre » est ainsi déclarée, celle des clans pour le pouvoir à la tête du club. Sans chercher la bagarre, Moez Driss, en homme fier et réaliste préfère passer le témoin à d’autres en laissant le club dans des conditions financières et administratives jamais connues par le passé ( un pactole de 2 millions de dinars est laissé dans les caisses). Avec l’ère Hamed Kamoun, la gestion administrative et partant sportive du club n’a pas été au-dessus de tout reproche. Loin d’être parfaite la cohésion au sein du BD de l’époque n’a pas aidé, il faut l’admettre à une saine gestion du «legs » laissé par le comité directeur précédent. Du coup hésitation, cafouillage ont caractérisé le travail des dirigeants de l’époque lancé dans une « politique dépensière » sans se soucier de la bonne utilisation des ressources du club. La fameuse politique de promotion des jeunes à travers le centre de formation du club tant prônée par les précédents dirigeants n’est plus ce qu’elle était réellement. En effet, il était plus opportun de diversifier les sources de financement des activités du club par le développement judicieux des ressources de l’ESS que de se lancer dans une politique de recrutement de joueurs qui a précipité la chute « financière » du club qui a ouvert un gouffre béant quelques années plus tard. La «guerre des clans» De fait et après l’élection (Oh ! combien démocratique), suite à la révolution dans le pays, de Hafedh Hmayed on croyait que l’ESS allait prendre une trajectoire rectiligne mais c’était sans compter sur le réveil des clans une fois de plus pour venir bousculer Hmayed mal conseillé sûrement un moment contribuant ainsi à déstabiliser son bureau en le chassant même du local. Contrairement à ses prédécesseurs, Hafedh Hmayed pourtant animé d’une volonté de bien faire n’aura pas résisté longtemps puisqu’il sera « judiciairement destitué », une première dans l’histoire du club du Sahel, au profiit d’un comité « ad hoc » sous la présidence du fort disponible Me A Bouraoui, un ancien président de l’ESS, lui-même. Déstabilisée sur le plan institutionnel, mal en point sur le plan sportif, le club perd ses repères. Les finances sont obérées, les caisses vides en raison d’une situation générale point glorieuse non plus, l’Etoile pratiquement au bord de la cessation de paiement ( pas loin de la déconfiture) retrouve un second souffle à travers l’élection de Ridha Charfeddine qui aura le mérite d’entamer une politique d’austérité après avoir tenu à ce qu’un audit soit effectué sur les finances de la gestion de ses prédécesseurs ( en remontant à 2009 mandat Hamed Kammoun). Là le public sahélien sera surpris à l’annonce d’un déficit ( 6 MDT) , chiffre qui sera multiplié par trois quatorze mois plus tard ( Août 2013) en dépit d’incessants appels au secours du président Charfeddine qui jeta l’éponge lors de la dernière AGO. Un très faible espoir Pour autant malgré une nette amélioration sur le plan des résultats sportifs, le club continue à se débattre dans d’inextricables difficultés financières auxquelles est venu s’ajouter « le vide institutionnel » par l’impossibilité de trouver un remplaçant au président partant. Salaires des joueurs et des staffs non payés depuis un certain ce qui met l’existence du club même en danger si aucune solution n’est trouvée d’ici quelques semaines, un comité de soutien signalé aux abonnés absents, des dirigeants qui trouvent le « courage » de fuir le club qu’ils prétendent aimer à un moment crucial bref le tableau est sombre tant la démobilisation est presque général. Aucune initiative venant des « vieux », aucune démarche d’entamer par les jeunes prêts pour la relève au niveau de l’administration et de la gestion du club, sans parler d’un public abandonné à lui-même et qui ne comprend pas ce qui arrive aux « hommes du club ». Serait-ce l’inertie qui a gagné l’ESS ? Car indépendamment des raisons ,multiples d’ailleurs, qui expliquent cette crise « presque récurrente », il y a lieu de reconnaitre un élément propre à l’ESS ; c’est l’existence d’un clan voire de famille qui cherche à assoir son autorité sur le club mais sans jamais obtenir la totale adhésion du large public sahélien. Alors, inimitiés, rancœur, voire «règlement de comptes» et basses manœuvres tout y passe, ce qui à l’évidence n’assainit pas l’environnement immédiat du club et contribue du coup à créer des foyers de tensions. Entre autres causes qui explique cet état de latence et d’inertie, c’est à notre humble avis, c’est l’incapacité des dirigeants du club (notamment anciens ) à anticiper les mouvements de l’histoire du club pour lui épargner de telles secousses. Est-ce pour autant qu’il n’y aura pas de solution ? Loin s’en faut , car on ne peut aller à l’encontre de l’histoire. Les pères fondateurs se seraient, au vu de l’actuelle situation du club, retournés dans leur tombe. Alors où sont-ils ces hommes que le grand club sahélien, école de civisme et d’abnégation, a pu former à travers les générations ? A bon entendeur salut ! Démobilisation dites-vous ? La démobilisation constatée autour du club sahélien depuis l’annonce par le président partant Ridha Charfeddine de son départ était perceptible déjà lors de l’AG ordinaire pour la période passée sur la tête du club ( Mai 2012- Juillet 2013). Croyant savoir bien faire en réservant son annonce sur une radio privée locale, l’ex- président étoilé en s’adressant au large public sahélien, il a donné l’occasion aux anciens dirigeants de programmer minutieusement leur absence pour un rendez-vous réputé pourtant à l’ESS se dérouler telle une grande messe soigneusement bien orchestrée à l’avance. Signe des temps ? Peut-être. Ce qui est sûr c’est que le directeur sportif, sans se soucier de l’impact négatif de ses déclarations la veille de matchs sinon décisifs au moins importants « s’ingénue » à claquer la porte à un moment où les forces sont supposées être unies. Lui emboitant le pas, et point en reste le directeur exécutif ( fonction taillée sur mesure) fait mieux sûrement en partant sans crier gars ! Est-ce là le vrai sens des responsabilités ? Ou plutôt une manière élégante de quitter le navire après avoir pris la photo de famille sur le podium ? Chacun appréciera à sa façon. Visibilité réduite. En attendant qu’un autre candidat se profile à l’horizon pour prendre en main les destinés de l’ESS, Ridha Charfeddine est tenu (statutairement) d’assumer cette vacance du pouvoir en expédiant les affaires courantes du club. Pour un club comme l’Etoile où ses activités touchent outre le football, le handball, le basketball et le volleyball et les sports individuels cela représente d’après le dernier rapport financier une charge mensuelle qui avoisine les 650 000 DT, ce qui au demeurant ne constitue nullement une « affaire courante » financièrement parlant entendons-nous. Somme fort importante à débourser tous les mois quand on sait par ailleurs que les sources sont bien taries (entrée du public, sponsoring, publicité). Les premiers à réagir à cette situation inédite pour le club sahélien, ce sont bien sûr les joueurs qui craignent pour leurs salaires. Alors eu égard à une situation d’invisibilité presque totale, le président sortant a rassuré les joueurs en s’engageant à les régler tant qu’il n’y a pas de successeur. Si les statuts du club ont bien prévu la vacance du pouvoir au club ils n’ont jamais pour autant spécifié jusqu’à quand ce « provisoire peut durer » ? Encore une fois l’incapacité à anticiper sur les évènements et les choses expliquent le blocage institutionnel propre à l’ESS. Ce n’est pas exclusivement une question d’argent. Dés lors si la crise est d’ordre essentiellement financier , elle n’en est pas moins exclusive tant les mécanismes juridiques mis en place peuvent constituer des solutions, furent-elles provisoires ,de sortie de crise. Est-ce le cas aujourd’hui de l’ESS ? Sans nul doute. Rappelez-vous les moments qui ont précédé l’élection de Hafedh Hmayed où un comité a été formé pour rédiger les statuts du club mais hélas dont les travaux ont été entourés de la plus grande discrétion sans que l’assentiment du large public étoilé soit au moins sollicité. Est-ce également là une faille dans un système qui a fonctionné depuis un moment d’une manière opaque le moins que l’on puisse dire ? Une sortie de crise. Parler de sortie de crise en ce moment même à l’Etoile relève d’un doux euphémisme tant le blocage est à la fois d’ordre institutionnel et financier. En dépit des efforts ici et là entrepris pour engager le club dans une profonde réforme structurelle, les actions sont restées au niveau des intentions. Il faut dire que les instances même nationales en charge du secteur en question pour impulser le cadre réglementaire et juridique n’y mettent pas beaucoup de volonté pour faire avancer les choses ; Du coup au niveau des clubs on vit un professionnalisme débridé faute à la fois de cadre juridique appropriés et de moyens financiers adéquats. Devancière en Tunisie sur pas mal d’aspects touchant le football, le club sahélien aurait pu sauter le pas en mettant en place un cadre institutionnel propre qui lui aurait épargné bien des secousses. Hélas ! Ce n’est pas le cas. Faute de solutions dans les jours, les semaines qui suivent la situation risque d’être encore aggravée. Il y a urgence en la demeure. Est-ce à ce titre que l’on a tenté de sonder les « anciens » présidents, joueurs et dirigeants sur les éventuelles solutions à apporter pour sortir de cette crise. Abdejelil Bouraoui (Ancien président de l’ESS): «Nous devons tous dépasser nos différences» Qui mieux que l’homme des passes difficiles (Ne l’a-t-on affectueusement désigné comme étant le pompier du service ?) du grand club sahélien pour dresser un constat sur la crise que connait et surtout avancer des propositions en vue de sortir de cette situation, il s’agit bien sûr del’un des anciens qu’a connu l’ESS, Me Abdejelil Bouraoui. A ce titre, il n’y va pas de main morte considérant « que le problème de financement des clubs sportifs n’est pas particulier à l’Etoile seulement, sauf que si le problème est accentué à l’Etoile c’est en raisons de quelques particularités propres au club et surtout à quelques problèmes d’ordre interne. Il est de fait clair que la multidisciplinarité pratiquée par le club coûte plus qu’elle ne rapporte ( gérer des sections comme le handball, le basket et le volley qui certes rapportent des titres maisquine rapportent rien) revient aux fiances du club. Les pouvoirs publics même en étant pourvoyeur en joueurs internationaux ne branchent pas ne vous aident pas pour autant. A côté de cela on peut évoquer malheureusement l’attitude de certaines personnes aux ambitions parfois démesurées et à l’égoïsme exaspéré et qui rechignent à venir en aide au club dans les moments difficiles ». Pour l’ancien président de l’ESS, la sortie de crise réside dans une vision d’abord à long terme de la politique du club. En effet, dit-il « l’ESS se doit d’adapter ses structures afin d’améliorer sa gestion et s’éloigner des soubresauts du moment. Je pense que la présence d’un comité spécial chargé d’assister le président dans sa gestion est une bonne chose pour éviter les situations de tension. Ce comité sera formé selon des quotas ; des sponsors eux-même, des techniciens (anciens joueurs internationaux avec des critères précis), d’anciens présidents- dirigeants sans oublier pour autant la dimension populaire avec les « socios » ». Enfin à côté de cela, poursuit Me Bouraoui «je dois reconnaitre que la conciliation entre la formation et la compétition doit être érigée en un principe de fonctionnement du club. C’est de la sorte que l’ESS verra le bout du tunnel (à titre d’exemple voyez comment l’ESS a attendu et attend toujours les recettes d’un éventuel transfert de Abdennour ou Chikhaoui…). Bref le moment est grave pour que toute la famille étoilée oublies ses différends et venir en aide à Ridha Charfeddine qui a été réellement l’homme de la situation qu’il en soit remercié au moins ». Moez Driss (Ancien président de l’ESS): «Je préfère m’en tenir à mon statut d’observateur» En effet, depuis son départ en 2009 en laissant le club à l’époque dans une situation financière saine, Moez Driss en homme de rigueur s’est abstenu depuis de faire la moindre déclaration au sujet de son club. Aussi, l’homme entend-il rester au- dessus de la mêlée, c’est son droit le plus absolu, pour autant s’il inspire la confiance il mérite le respect. Abdesselam Adhouma (Ancien joueur de l’ESS): «Il aurait fallu venir au secours de Ridha Charfeddine» Gloire de l’ESS dans les années 60-70, l’ancien avant-centre de l’équipe Abdesselam Adhouma reconnait la difficulté de la situation du club qui a pourtant toujours vécu un peu dans l’opulence. Aussi, estime-t-il aujourd’hui « son équipe vivre une passe difficile due d’abord à la situation générale dans le pays. Tout ou presque fonctionne mal les temps ont changé » ajoutant au passage « que le problème est avant tout d’ordre financier mais devant la désaffection des stades, l’absence des sponsors et les éventuelles aides de l’Etat, la situation se complique pour tout président. Je suis convaincu que si certains hommes de l’ESS sont venus au secours de Ridha Charfeddine on aurait pu même tant bien que mal éviter l’actuelle situation. Devant la gravité de la situation il ne reste plus qu’à s’adresser au large public étoilé pour soutenir son équipe même à travers un seul dinar. La solidarité doit jouer à fond pour sauver ce club qui nous est cher ! » Hafedh Hmayed (Ancien président de l’ESS): «Un comité de gestion pour gérer le club» Pour l’ancien président du club « la situation financière actuelle du club n’incite pas à l’optimisme tant le trou (financier) est béant. C’est le résultat d’une politique de recrutements à tout va en délaissant le centre de formation du club. On ne peut continuer à agir de la sorte quand on connait les faibles possibilités financières du club. Avions-nous besoin réellement un moment d’un Mazou, Ashante, ou Bounedjah pour construire une équipe ? Je ne le crois pas. Cela étant il est un fait aujourd’hui qu’un homme seul ne peut plus gérer le club. Aussi je propose que l’on remet la gestion du club à un comité de gestion dont les membres sont tenus de payer leur ticket d’entrée ( 300 ou 500 000 DT par exemple) et donc seront tout autant responsables que le président- délégué qu’ils éliront parmi le groupe. Par ailleurs, je reste circonspect quant à l’annonce d’un déficit de 17 Millions de DT en toute tranquillité en un laps de temps si court alors que les méthodes de gestion modernes permettent de prévoir de tel déficit. Je demande à comprendre ». Chokri Laâmiri (Ancien vice-président de l’ESS): «Il faut revenir à ce que nous avons toujours su faire» « On a tendance à l’oublier ! :au sein du club sahélien pour assurer l’équilibre financier et les autres postes de recettes nous avons toujours sur former des jeunes et puis monnayer leurs talents en même temps nous essayons de détecter quelques talents africains pour en faire des joueurs rapidement transférables. C’est avec cette politique que nous avons préserver l’équilibre du club. Or depuis deux ans ou plus nous constatons un virement total en s’engageant dans une politique de recrutements à outrance de joueurs parfois sans aucune valeur sportive. Conséquence ? Les équilibres sont rompus notamment financier ce qui a amené le club à une situation désastreuse. La preuve ? Même avec Ridha Charfeddine qui a beaucoup donné au club en si peu de temps, et en dépit d’une politique d’austérité l’on ne parvienne pas à rétablir les équilibres c’est dire s’il s’agit avant tout d’une question de politique juste, de choix en somme. A mon sens Ridha Charfeddine, qui a démontré qu’il est l’homme de la situation doit s’entourer d’hommes suffisamment compétents rompus à cette politique basée sur la mise en valeur des produits issus du centre de formation du club, c’est à ce prix que l’on verra le bout du tunnel » Propos recueillis et Dossier instruit par Sadok SLIMANE -zied-
Posted on: Sun, 08 Sep 2013 18:52:26 +0000

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