EN LIBYE, LA STRATÉGIE DU CONTRÔLE PAR LE CHAOS LE 21 - TopicsExpress



          

EN LIBYE, LA STRATÉGIE DU CONTRÔLE PAR LE CHAOS LE 21 NOVEMBRE, 2013 DANS INTER-NATIONAL PAR NICO RAMIREZ Les brigades de Misrata qui se sont récemment illustrées à Tripoli en tapant le carton dans la foule, tuant 56 civils et blessant plus de 400 autres selon un dernier bilan, ont quitté la capitale libyenne. De quoi, en apparence, laisser croire que le gouvernement fantoche du Premier ministre Ali Zeidan a repris la main sur ces groupes armés qui contrôlent le territoire, en lieu et place de l’Etat. Il subsiste ainsi de nombreuses autres milices, qui n’ont rien à envier en matière de férocité sanguinolente à leurs semblables de Misrata. Il suffit d’emprunter la route qui mène à l’aéroport de Tripoli pour s’en convaincre, au fur et à mesure que l’on se soumet aux différents check-points des brigades de Zenten, une ville pourtant située à 160 Km au sud-ouest de la capitale… C’est le péage Kalachnikov en quelque sorte : il faut verser son obole pour éviter d’être rafalé. On se souvient que les milices Ansar al-Charia avaient été contraintes de quitter Benghazi, fortement soupçonnées d’avoir manigancé l’attaque contre le consulat américain de cette même localité, dans laquelle l’ambassadeur Chris Stevens avait été tué, le 11 septembre 2012. Trois mois plus tard, elles paradaient à nouveau en ville, dont elles tiennent aujourd’hui les principaux points d’entrée. Le gouvernement ne dispose d’aucun moyen pour régler le problème des milices, si ce n’est de parvenir à les déplacer temporairement. Un jeu de dupes qui pour l’instant favorise surtout la coopération militaire avec les Etats-Unis, qui se sont engagés à former près de 10 000 soldats libyens, mais la formation aura lieu en… Bulgarie ! Car en Libye, ce serait trop dangereux, ont estimé les Américains. Les milices disposent en effet d’un très lourd arsenal militaire, récupéré dans les dépôts d’armes et les casernes de la défunte Jamahiriya arabe libyenne. Résultat, le gouvernement ne parvient pas à appliquer la loi 27, qui stipule le départ des groupes armés des principales villes du pays. En revanche, ces mêmes groupes ont imposé l’adoption de la loi d’exclusion politique, qui vise à empêcher toute personne associée de près ou de loin à la Jamahirya d’accéder aux moindres responsabilités officielles. Obtenant aussi au passage la tête du président du Congrès général national et celle du ministre de la Défense. Régulièrement, des magistrats ou des responsables politiques sont au minimum intimidés, voir assassinés, mais les auteurs de ces méfaits savent qu’ils n’ont rien à craindre de la justice, puisqu’elle n’existe plus. L’équilibre de la terreur qui prévaut entre les différents groupes armés est donc le ciment de la Libye post-Kadhafi, empêchant de fait l’une ou l’autre de ces milices de s’imposer, avec la garantie qu’elles ne se regrouperont jamais puisque leurs intérêts ne sont pas similaires. Une stratégie du contrôle par le chaos comme l’Empire les affectionne.
Posted on: Sat, 23 Nov 2013 22:54:46 +0000

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