En hommage à Bourguiba, Marzoukt cédera-t-il la présidence à - TopicsExpress



          

En hommage à Bourguiba, Marzoukt cédera-t-il la présidence à une femme ? Lors de sa déclaration télévisée sur Attounissia, le général Rachid Ammar avait révélé, entre autres, que le chef d’état major des armées françaises l’avait contacté vers quatre heure du matin le 14 janvier, jour du départ de l’ancien président vers l’Arabie, pour s’informer des besoins de l’armée tunisienne compte tenu des événements qui se déroulaient en Tunisie. -Jetez un œil du coté de nos frontières du sud, fut la réponse du général tunisien, sous entendu que la situation est bien maîtrisée à l’intérieur du pays et que tout danger, s’il y a danger, ne pourrait provenir que du coté de Gaddafi. Ainsi non seulement le général Ammar était en contact direct avec les plus hautes autorités militaires françaises mais il avait désigné aux autorités françaises Gaddafi comme menace potentielle au changement de pouvoir en Tunisie. Rappelons que l’ambassadeur français avait justifié, quelques semaines plus tard dans une interview à un quotidien tunisien, la guerre contre la Libye comme une réponse à l’attitude hostile de Gaddafi envers la révolution tunisienne (sic). Le président français N. Sarkozy ne pouvait, donc, ne pas être informé de l’évolution de la situation dans notre pays et ce dans les moindres détails depuis les événements de décembre 2010. La France était-elle entrée en guerre contre Gaddafi pour protéger la révolution tunisienne comme le prétendait son ambassadeur ou avait-elle suggéré puis facilité la « fuite » de Ben Ali pour se débarrasser plus facilement du leader de la Jamahiriya grâce à la complicité des nouvelles autorités tunisiennes ? On se souvient qu’à l’époque la gauche tunisienne, nos médias et nos intellectuels de tous bords, avaient fustigé l’attitude du gouvernement français accusé de trahison envers la révolution tunisienne, on se souvient aussi que le gouvernement français ne s’était pas embarrassé d’accepter ces critiques et de présenter ses excuses par le biais de son nouvel ambassadeur, donnant l’impression que la France fut prise au dépourvu par la révolution du peuple tunisien au risque de perdre sa crédibilité auprès de l’opinion publique tunisienne. Certes cette manipulation, aujourd’hui dévoilée, n’émeut personne pas même Hamma Hammami et ses amis du front populaire, militants acharnés de la lutte anti-impérialiste, dans la mesure où il continuent( ou feignent) de croire que la révolte de le jeunesse de Sidi Bouzid fut à l’origine de la chute du régime de Ben Ali. Cependant ils feraient preuve de naïveté, au delà de tout entendement pour des responsables politiques, s’ils continuent à croire qu’il n’y a pas eu d’interventions étrangères dans les événements de janvier 2011 et qu’il n y en pas aujourd’hui. Même s’ils sont déçus par l’éviction des frères musulmans en Egypte qu’ils n’avaient pas prévue, sous-estimant ainsi le courant nationaliste au sein des forces armées égyptiennes, les occidentaux ne voudraient en aucune façon mettre en péril leurs alliés en Libye qui fournissent de grandes quantités d’armes et forment des milliers de miliciens islamistes pour combattre le régime syrien, autre pouvoir nationaliste arabe dans la région avec lequel les occidentaux sont en guerre larvée depuis deux ans même s’il hésitent encore, et pour de bonnes raisons liées à la sécurité d’Israël et au prix du pétrole, d’ utiliser leurs F16 et leurs missiles Cruise dans cette guerre. Il est évident,pour les américains, que le courant nationaliste arabe avec ses différentes composantes allié de Hamma Hammami au sein du front populaire, ne devrait pas jouir d’une voix décisive dans la direction de ce front si jamais ce dernier serait associé au pouvoir après les prochaines élections ,car la jonction des deux composantes ,tunisienne et égyptienne,de ce courant avec les nationalistes arabes libyens se réclamant de Gaddafi risque de mettre en danger la stratégie occidentale dans la région. L’assassinat de Brahmi le leader de la mouvance panarabe tunisienne à la veille de sa rencontre avec l’un des leaders du mouvement nassérien constituerait-elle « une précaution » nécessaire à la veille de l’éviction prévisible de Morsi par l’armée en Egypte ? On pourrait se le demander en l’absence de motifs crédibles justifiant ce crime à ce jour. Les services de renseignements occidentaux avaient certainement tout essayé pour chasser Gaddafi du pouvoir à Tripoli, ils n’avaient pas pu obtenir ni l’aide de Moubarak ni la complicité de Ben Ali. On rappelle qu’en 1990, le même Ben Ali avait refusé de participer à la coalition anti-Saddam. Or aujourd’hui les américains voudraient préserver les acquis résultants de la disparition de Gaddafi, il ne souhaiteraient donc pas l’éloignement du parti de Ghannouchi ,qui leur est favorable, de la direction du pays à moins de le faire remplacer par le parti de l’ancien chef du gouvernement Beji Caïd Essebsi dont l’appui à l’opposition armée libyenne fut décisif dans de la chute de Gaddafi en 2011. Ghannouchi a fini par accepter le dialogue avec le président de Nidaa Tounes et ce dans l’espoir d’une éventuelle alliance entre leurs deux partis qui serait donc encouragée par les américains. Le problème, dans une telle éventualité, est que le parti islamiste tunisien a tellement commis de fautes dans la gestion politique des affaires de l’état, avec notamment la mise sous tutelle de ses rouages à la volonté exclusive du parti, qu’il serait difficile de justifier d’abord auprès de l’opinion publique ensuite auprès de ses militants une alliance avec le parti Nidaa Tounes qu’il avait diabolisé tout au long de ces derniers mois. Bechir Ben Yamed, le doyen des journalistes arabes et africain s’était-il trompé en écrivant dans le magasine Jeune Afrique du 16 décembre 2012 ? :« ces islamistes arabes,Ennahdha ou frères musulmans ne sont pas(encore) des démocrates,quoi qu’ils disent ou pensent ;ils ne sont pas en passe ou désireux de le devenir :dés qu’ils se sentent puissants,ils deviennent violents et agressif » On ne devrait pas s’attendre à une déclaration américaine pour proposer une solution à la crise tunisienne, mais il n’est pas exclu que certains hommes politiques de deuxième plan se découvrent subitement médiateurs entre les protagonistes pour apaiser la crise ou la désamorcer afin que les américains et les européens aient le temps de réviser leurs options stratégiques pour la région compte tenu de l’évolution des situations en Syrie, en Egypte voire en Libye. Reprenant la croisade de Guy Mollet en 1956 contre le nationalisme arabe, le socialiste François Hollande se précipite dans le piége syrien dont la France ne tirera aucun bénéfice stratégique, politique ou culturel à moins de considérer l’affaiblissement du régime syrien, qui profiterait plutôt Israël, comme un acquis pour la France. Pour les britanniques, l’objectif de leur implication dans la crise syrienne consiste à priver le panarabisme, qu’ils avaient eux-mêmes crée durant la première guerre mondiale, de son dernier bastion : Damas. .Il est probable que les occidentaux finiront, à court terme, par se résoudre à favoriser un accord entre les belligérants syriens dans le cadre onusien et que les égyptiens refuseront dans le cadre d’élections libres, une nouvelle expérience avec les frères musulmans. En Tunisie le parti Ennadha, affaibli, accepterait quelques siéges au sein d’un gouvernement d’union nationale issu des prochaines élections à la condition de rompre définitivement et à temps avec la charte de l’ex-MTI et de ses défenseurs. La crise Libyenne continuera à menacer la stabilité et la sécurité de notre pays bien plus gravement que ne l’avait prétendu le gouvernement français en 2011, c’est la conséquence de nos implications dans les affaires de ce pays voisin. Paradoxalement Kamel Morjane, l’ancien ministre des affaires étrangères de Ben Ali, un candidat potentiel à la présidentielle, bien apprécié par des américains, n’aurait pas le soutien de ces derniers tant que la situation libyenne ne sera pas définitivement stabilisée en leur faveur. Auparavant, pendant que nos hommes politiques piégés, par la proposition de l’Ugtt, s’ingénuent à démontrer au travers des médias qui, de la poule ou de l’œuf, a été créée le premier, pourquoi ne pas rêver d’une femme à la présidence de la république ? Souvenez-vous de cette autre déclaration du général Rachid Ammar lors de cet entretien sur Attounissia : -S’il a dix hommes de l’envergure de Rachid Ammar…le pays se porterait nettement mieux. Le Général Ammar a certainement oublié qu’on pourrait former un gouvernement de compétences constitué exclusivement de femmes capables de gérer nettement mieux les affaires du pays que le gouvernement actuel. Jean Daniel rapporte dans un de ses livres cette vision de Bourguiba rencontré dans son exil à Monastir : « Je ne me soucie pas de l’avenir de la Tunisie , la libération de la femme constitue le meilleur garant de son émancipation » Le président intérimaire Moncef Marzouki qui s’enthousiasme depuis quelques temps à rendre hommage au père de la nation pourrait proposer une femme pour lui succéder durant les huit ou dix mois qui nous séparent des prochaines échéances électorales. Un geste historique ! Pourquoi se priver d’en rêver quand on passe ses vacances à Kerkannah où s’était réfugié jadis Hannibal, l’autre Général qui fut contraint de fuir vers un Orient qui n’a jamais cessé d’être compliqué ? Habib Chaghal
Posted on: Thu, 12 Sep 2013 16:01:21 +0000

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