En lisant « La République québécoise » - Marc Chevrier – 18 - TopicsExpress



          

En lisant « La République québécoise » - Marc Chevrier – 18 La politique de l’irréel « Dans ses grands discours prononcés à l’Institut canadien à l’hiver 1851, (...) Louis-Antoine Dessaules* avait déjà mis le doigt sur la fuite dans l’irréel, secrétée selon lui par le régime colonial, dirigé d’une main de maître par les Britanniques au moyen de leurs gouverneurs et de leurs affidés. » Les discours de ce « brillant conférencier aujourd’hui oubliés, (...) comptent assurément, avec les discours de Louis-Joseph Papineau, parmi les grands textes républicains de notre histoire. Dans tous ces serments au souverain britannique que le régime colonial exigeait des Canadiens français, Dessaules dénonça une mascarade qui fausse l’expression d’une loyauté véritable, vidée de tout contenu réel. (...) « Comme la souveraineté du monarque anglais sur le Canada n’est pure fiction , « il faut bien admettre aussi que la loyauté que nous lui devons ne peut pas être une réalité. » (...) « L’esprit du colonial se localise, se « provincialise ». Habitué peu à peu à ne s’occuper que d’affaires de faible portée, touchant à son intérêt immédiat, le colonial fait évoluer son son esprit et son imagination dans un cercle restreint, dont il ne cherche plus à sortir. (...) De plus, le lien colonial fausse le jugement politique du peuple ; plutôt que d’apprendre qu’il est le souverain réel et qu’il possède à ce titre des droits en tout temps exigibles, il se fait à l’idée que le peu de liberté qu’il possède, il le doit à la générosité bienveillante d’un pouvoir tutélaire. (...) Or si le peuple est vraiment souverain, estime Dessaules, il n’a pas de loyauté à montrer à ses mandataires, « car partout où le peuple est souverain, aucun homme ne peut lui demander ce qu’on appelle de la loyauté, puisque l’employé ne peut pas être plus que le maître, le délégué plus que celui dont il tient ses pouvoirs. » (...) « Quand on dénie à une collectivité la possibilité même du libre arbitre moral, on nie également celle des individus qui la composent. » (Réf : pp. 68-70 ; 89-92)
Posted on: Wed, 18 Sep 2013 10:13:17 +0000

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