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En mémoire de Nicole, et comme elle a beaucoup contribué en tant que militante journaliste pour accompagner le FLNKS au niveau international, on reproduit un discours du FLNKS à lONU... Contribution du FLNKS À la réunion du Comité de Décolonisation de l’ONU Fidji – Nandi – 14 mai 2002 -------- Comme vous le savez, la lutte du peuple kanak pour faire accéder la Kanaky à sa pleine souveraineté a pris une autre tournure en 1998 avec la signature de l’Accord de Nouméa entre l’État français, le représentant de la droite coloniale – le RPCR – et le FLNKS, représentant légitime du peuple kanak, peuple indigène et peuple colonisé de Nouvelle Calédonie. Si, cet Accord s’appuie sur l’esprit et l’expérience des Accords de Matignon signés par Michel Rocard, le représentant de l’État français à cette époque, Jacques LAFLEUR - le président du RPCR et notre regretté Président, Jean Marie Tjibaou, cet accord constitue une avancée non négligeable puisqu’il redéfinit les liens institutionnels entre la Nouvelle Calédonie et la France dans un cadre d’émancipation politique. Au terme d’une période de 15 ans durant laquelle les compétences vont retrocédées d’une manière progressive et irréversible, un réferendum sera organisé pour demander aux citoyens s’ils souhaitent recupérer les quatre dernières compétences, qualifiées de « souveraineté », que sont « la Monnaie, la Justice, l’Ordre Public et la Défense ». Quatre ans après cette signature, quelle est la situation exacte ? Après la mise en place des institutions locales chargées de gérer les affaires politiques locales, la situation des forces politiques en présence est la suivante : un parlement controlé par le RPCR grâce à l’apport d’une formation politique regroupant d’anciens responsables du FLNKS, un gouvernement à majorité de droite mais qualifié de collègial puisque la vice-présidence est assumée par le FLNKS, deux provinces sur trois sont gérées par le FLNKS. D’une manière générale, étant donné que la droite coloniale demeure majoritaire, l’Accord de Nouméa rencontre quelques difficultés dans son application. Néanmoins, nous restons convaincus de la justesse de notre choix en signant l’Accord de Nouméa dans un contexte politique défavorable lié à une politique de minoration du peuple kanak de la part de la France qui a été accentuée à partir 1972. Aujourd’hui, pour que cette politique de recolonisation par l’arrivée massive des français ne soit pas perpétuée, le FLNKS doit tout mettre en œuvre pour non seulement sauvegarder l’Accord de Nouméa en préservant les acquis mais aussi dénoncer les dérives et rétablir l’esprit et la lettre de certains de ses dispositifs. Les tribunes parlementaires français pour dénoncer les dérives. Dans ce dessein, le FLNKS a décidé d’utiliser les élections nationales françaises. En septembre 2002, le FLNKS avait présenté la candidature de Marie-Claude TJIBAOU lors des élections sénatoriales. Malheureusement, c’est le candidat du RPCR, Simon Loueckhote, qui a remporté les élections. Pour les élections Présidentielles de cette année, le FLNKS a appelé à voter pour le candidat du Parti Socialiste, Lionel Jospin, parce qu’il estimait qu’il était le seul capable de mener à terme la procédure de revision constitutionnelle pour le rétablissement de l’esprit du corps électoral restreint. Rappelons que ce dispositif, élément essentiel de l’Accord de Nouméa, prévoit que les personnes arrivées en Kanaky après 1998 ne peuvent plus participer aux élections locales, c’est à dire aux élections provinciales et la consultation de sortie du processus politique. C’est donc sur ce corps électoral restreint que va se constituer le concept de citoyenneté et de destin commun. Malheureusement, Lionel Jospin ne sera pas présent au second tour. Fait inique dans les annales de l’histoire présidentielle française, les citoyens avaient à faire un choix entre Jacques Chirac, le président sortant et Jean Marie Le Pen, le candidat de la droite contre celui de l’extrême droite. Si, Jacques Chirac a été élu à plus de 80 % des voix bénéficiant ainsi d’un élan républicain et anti-fasciste, le FLNKS a appelé ses militants et sympathisants à s’abstenir car le candidat-président Jacques Chirac fût l’artisan d’une politique de re-colonisation caractérisée par la représsion et l’occupation militaire pendant la période 1986-1988 ; période qui a débouché sur le massacre des 19 kanak à Ouvéa. C’est aussi le candidat pour le maintien du colonialisme en Kanaky . Cependant, l’opportunité d’utiliser la campagne électorale des élections législatives pour la défense des acquis de l’Accord de Nouméa, pour la promotion du projet politique du FLNKS pour la Nouvelle Calédonie et celle d’utiliser l’assemblée nationale française comme tribune politique, n’a pas fait l’unanimité au sein du FLNKS ce samedi 11 mai, au cours de la réunion de la Convention Nationale du FLNKS. Néanmoins, trois des quatre composantes du Front ont tout de même décidé d’y participer. La nécéssité de la tenue annuelle de la réunion du Comité des Signataires Après plusieurs tentatives, depuis la signature de l’Accord de Nouméa en 1998, le Comité des Signataires s’est enfin réuni, pour la seconde fois, le 22 janvier 2002. L’accord de Nouméa stipulait bien que le Comité des Signataires doit se réunir annuellement pour faire le point de l’application de l’Accord politique. Cette réunion aura permis : 1- La signature de l’accord sur le développement culturel, en particulier la sauvegarde et la valorisation du patrimoine kanak. - L’accord précise les orientations dans des domaines tels que : . L’audio - visuel, . La formation, . L’enseignement, .L’environnement ; A cet effet, le gouvernement français a, sur demande des exécutifs des provinces, saisi l’UNESCO pour que le massif corallien calédonien soit inscrit au patrimoine mondial de l’humanité. . L’insertion internationale de la Nouvelle Calédonie, notamment dans le Pacifique. L’association de la Nouvelle Calédonie au Forum des pays du Pacifique et la tenue à Nouméa en juillet 2001 du Sommet du « Fer de lance » des pays mélanésiens montrent une réelle volonté d’aller dans ce sens. 2- La concrétisation de la volonté de « …contrôle des outils de développement », c’est à dire la participation des intérêts publics calédoniens dans les structures économiques devant jouer un rôle déterminant dans le développement du pays. 3- L’Accord particulier entre l’Etat français, le territoire de Wallis et Futuna et la Nouvelle Calédonie devait être signé à Paris. Mais, d’un commun accord, les parties concernées ont préféré reporter la signature pour faciliter le règlement d’un conflit d’apparence ethnique entre une partie de la communauté wallienne et futunienne et des kanak habitant une tribu proche, la tribu de St Louis. Je rappelle que l’accord particulier entre la Nouvelle-Calédonie, l’Etat français et le Territoire de Wallis et Futuna, doit régler une bonne fois pour toute les relations entre la Nouvelle-Calédonie et le territoire de Wallis et Futuna. L’Etat français, principal responsable des politiques mises en œuvre dans ce territoire, doit l’aider à asseoir davantage son développement afin qu’il contienne aux mieux les flux migratoires de ses populations, et notamment le flux migratoire vers la Nouvelle-Calédonie. 4-L’organisation des rencontres entre les représentants du gouvernement et les éxécutifs des provinces et différents ministères du gouvernement français s’agissant des dossiers spécifiques relevant de leurs compétences respectives et cela dans le cadre des contrats de développement. 5-Les négociations également entre les responsables institutionnels de la Nouvelle Calédonie et des représentants des services de la commission européenne à Bruxelles. Les risques d’atteinte à l’apprentissage de la souveraineté par les Multinationales De par la richesses de ses ressources naturelles, le pays est Actuellement confronté aux appétits des multinationales, notamment dans le domaine métallurgie minier. Plusieurs multinationales ont annoncé leur intérêt pour l’exploitation du nickel calédonien. L’inexistence d’une réglementation précise et ferme pouvant encadrer l’implantation de ces multinationales risque de porter préjudice aux pouvoirs et compétences des autorités locales. Cette situation risque fortement de remettre en cause, à terme, l’exercice de la souveraineté du pays. Or pourtant dans l’Accord de Nouméa, il est prévu la mise en place d’un schéma de valorisation des ressources minières sensé remplir ce rôle, et cette disposition n’a toujours pas été mise en œuvre. Dans un proche avenir, la Nouvelle Calédonie possèdera trois usines métallurgiques. En effet, en plus de celle qui existe depuis près d’un siècle, celle de la Sté Le Nickel (SLN), deux usines métallurgiques sont en cours de mise en œuvre : - l’une dans le Nord du pays qui est l’aboutissement d’un partenariat entre la société multinationale canadienne, Falcon bridge ( numéro deux mondial dans le secteur) et la société calédonienne locale SMSP (Société Minière du Sud Pacifique), - et l’autre dans le Sud du pays dont le porteur est la société multinationale canadienne INCO, numéro un mondial dans le traitement du nickel. Contrairement au projet du Nord qui présente bien des avantages, c’est à dire : - Un partanariat dans lequel la société locale détient 51 % des actions et la multinationale canadienne 49 %, - Un état d’avancement des travaux dans la plus grande transparence - Un engagement des constructeurs pour inscrire l’exploitation minière dans un développement durable, - Des infrastructures (port, barrage hydrolique, routes…) utilisables pour le bien public… Le projet d’INCO dans le Sud, dénommée « Goro-Nickel », se développe en partenariat avec une compagnie japonaise fondeur de nickel- Sumitomo, alors que la logique voudrait plutôt un partenariat avec la SLN dont les intérêts calédoniens représentent déjà plus de 30 % dans le capital de la SLN. Il semblerait que 5 % du capital de « Goro-Nickel » soit réservé pour la Nouvelle Calédonie, ce qui finalement ne satisfait pas le FLNKS. Par ailleurs, plusieurs zones d’ombre subsistent quand au respect de l’environnement dans la mesure où le procédé technologique utilisé, le procédé hydro-métallurgique, est tout nouveau et donc difficilement maîtrisable. La précision à apporter ici c’est que tout cela ne serait pas réalisable sans la bénédiction de la Province Sud, une province contrôlée par le RPCR.Dans cette province, bastion de l’immigration anti-kanak, le FLNKS n’a que six élus sur trente deux. La place prépondérante de la formation dans le processus politique actuel. Comme je l’ai indiqué, le processus politique actuel prévoit la rétrocession progressive des compétences détenues par l’état français en faveur de la Nouvelle Calédonie. L’enjeu majeur, pour nous peuple indigène, sera donc de nous préparer à les assumer en formant le plus grand nombre possible de cadres et tenter ainsi finalement de faire en une décennie ce qu’un siècle de colonisation n’a pas accompli pour notre peuple. Des programmes de formation de cadres ont été négociés et font parties des termes de l’accord politique de 1998. Le plan de formation de cadres kanak, initié lors de l’Accord de Matignon, a été reconduit. Ce dispositif vise tous les secteurs de la vie et particulièrement ceux dont nous avons du mal a y percer, tels que la médecine et ses professions périphériques, la justice et l‘enseignement. Un certain nombre de dispositifs de formation existe localement tout de même dans le pays, tels que l’école d’infirmière, l’école normale pour la formation d’instituteur, l’école de commerce, l’école de la Police,… La difficulté que l’on y rencontre cependant, se situe dans l’absence de critères juridiques qui pourraient préserver l’accès aux candidats locaux, et notamment kanak. Les expatriés et les descendants des colons européens continuent par conséquent à fournir le gros des populations à former. Beaucoup de nos étudiants suivent des cursus universitaires en France et nous essayons bien sûr de leur apporter notre plus grande attention. Vous auriez noté tout de même que l’Université du Pacifique, regroupant les sites de N.C et de la Polynésie Française, a son siège localement et à notre grande satisfaction beaucoup de jeunes kanak y suivent des cours pour obtenir une première partie des diplômes visés, même si toute les formations ne sont pas disponibles. Il faut noter que la première année de médecine vient d’ouvrir cette année. L’un des projets qui nous est chers, c’est bien que nos jeunes puissent faire leurs études dans la région qui ne manquent pas d’université réputé. Au problème de la langue que nous pouvons surmonter, nous nous heurtons surtout à la non reconnaissance par les pouvoirs publics locaux des diplômes délivrés par les universités de la région Pacifique.
Posted on: Thu, 28 Nov 2013 06:33:52 +0000

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