Et la pudeur Bon Dieu ! Écrit par Courrier Samedi, 08 Juin 2013 08:19 «Nous sommes une agglomération de 35 000 habitants. Madagascar est un pays très pauvre et nous avons besoin du soutien des institutions européennes pour permettre à nos habitants de vivre de façon décente», a expliqué le maire d’Ambalavao, jeudi matin, lors d’une rencontre avec son homologue de Lavaur, dans le département du Tarn, en France. Cet édile d’Ambalavao de continuer : « Nous devons absolument refaire la toiture du dispensaire avant l’arrivée des fortes pluies dans quelques mois. Les salles prennent l’eau. D’autre part, notre collège qui date de 50 ans est en piteux état et doit être réhabilité ». Nous avons repris textuellement une partie de cet article du site « ladepeche.fr », non pas pour l’information qu’il contient mais pour l’image de notre pays et des Malgaches qu’elle véhicule. Ainsi au-delà de cet aveu de pauvreté, une mention faite sans doute pour que l’on s’apitoie sur notre sort afin que les bourses des aides se délient, nous n’avons pas pu nous empêcher de remarquer le registre employé par le journaliste pour rapporter les doléances du maire malgache : un langage presque enfantin. Un registre voulu assurément pour montrer le niveau des demandeurs et de leurs doléances. Un niveau relativement bas encore renforcé par la réponse « paternaliste » du maire de Lavaur qui a tenu à expliquer toujours dans le même ton : « Nous n’en avons pas les moyens et c’est juridiquement interdit », pour dire qu’il ne suffit pas de demander pour obtenir satisfaction et qu’il faut connaître certaines règles, des règles à respecter pour rester dans le cadre de la bonne gouvernance. Pour résumer, et sauf le respect que l’on doit à ces élus, c’est un dialogue dans l’archétype d’un échange entre le colonisateur et le colon où l’on discutait dans un langage proche du « petit-nègre ». Un dialogue où le colon s’adressait à l’autre en s’exprimant de façon primaire car il l’estimait tout juste capable de comprendre et de faire des phrases simples (sujet – verbe – complément), des gens également peu éduqués à qui il faut tout expliquer comme à un enfant. « Bien fait pour le maire d’Ambalavao ! », serions-nous tenté de dire. En effet, il n’a eu que ce qu’il méritait en s’épanchant ainsi auprès des étrangers, faisant fi de la fierté et de la pudeur des Malgaches. Certes nous sommes pauvres, mais ce n’est pas pour autant que nous allons nous en vanter partout, et surtout pas pour quémander de l’aide. Qu’on se le dise ! N. Randria newsmada/index.php/editorial/17836-et-la-pudeur-bon-dieu-
Posted on: Sat, 08 Jun 2013 08:20:35 +0000
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