Faire lidiot : la politique de Deleuze (nouveauté février 2013) - TopicsExpress



          

Faire lidiot : la politique de Deleuze (nouveauté février 2013) _ Philippe Mengue Faire lidiot avec Deleuze (nouveauté février 2013) _ Philippe Mengue Faire l’idiot, est-ce un moyen de résister aux puissances établies ? Dans un cours à Vincennes, Deleuze déclarait que « philosopher, c’est faire l’idiot ». Le personnage de l’idiot a d’ailleurs une place importante dans la philosophie deleuzienne. Le prince Mychkine de Dostoïevski, le Bartleby de H. Melville, sont les héros deleuziens par excellence, en ce qu’ils sont porteurs d’une même indétermination fondamentale. L’idiot est une figure, un intercesseur des intuitions ; il donne au système de Deleuze une cohérence et à sa politique ses orientations principales. Une politique de l’idiot permet de faire valoir autre chose que ce que proposent aujourd’hui les organisations et les programmes politiques. Lessai de Philippe Mengue présente ainsi, à la lumière du « personnage conceptuel » de l’idiot, les lignes principales de la micropolitique deleuzienne. Cette politique se voulait une micropolitique ; elle voulait, par ce terme, introduire une nouveauté dans la philosophie politique, un décentrement, un déplacement des questions. Ce que Deleuze nous apporte de meilleur est sans doute l’espérance d’avoir d’autres espérances, comme le dit Philippe Mengue. D’autres espérances que celles commandées par le « politique » et par ce qui se tient derrière, le marché, la consommation de masse, l’enrichissement… Le livre s’adresse à tous les publics de la philosophie. Il est d’une grande clarté. S’il intéressera les spécialistes de Deleuze, il touchera aussi tout le monde. Dans ce temps de rabattement, d’écrasement de tous les débats autour des questions économiques, sociologiques, psychologiques, la pensée politique de Deleuze est une bouffée d’air frais. Philippe Mengue est agrégé et docteur d’Etat en philosophie. Spécialiste des œuvres de Sade et de Gilles Deleuze, il a enseigné en lycée, ainsi qu’à l’université d’Aix-en-Provence. Il enseigne au Collège international de philosophie et anime le café-philo d’Apt. Philippe Mengue Faire l’idiot La politique de Deleuze ISBN : 978-2-917285-41-1 / 13 x 20,5 / 102 p. / 10,90 € Parution en février 2013 4e de couverture : Quelle politique peut-on faire quand on est un idiot ? Loin d’être ridicule, c’est bien la question qu’on est conduit à se poser inévitablement en lisant l’œuvre de Gilles Deleuze. L’ « Idiot » détient, en effet, un rôle incontournable et essentiel. Il est le personnage conceptuel qui fait tenir la philosophie de Deleuze dans sa consistance propre. Il se situe à la charnière de l’image de la pensée – que le philosophe invoque et suppose plus ou moins implicitement – et de la création de concepts qu’il produit explicitement. Aussi faire de la philosophie, tout comme agir et penser politiquement, est-ce toujours une manière de faire l’idiot. Les conséquences de cette approche sont capitales de par les questions et les invalidations qu’elle lance en direction de la réflexion politique classique centrée sur les problématiques du Droit et de l’Etat. La place qui revient au contrôle et au biopouvoir, aux zones d’indétermination et aux espaces lisses, permet de prendre une saine distance vis-à-vis de la politique « majoritaire » et de faire apparaître, comme déjà de vieux clichés, bon nombre de thèmes et de concepts propres dont se sont revendiqués les organisations alternatives mondialistes et subversives récentes. C’est à une toute autre idée de la politique, centrée sur les devenirs (et non sur l’avenir, non sur l’état ou Etat) que nous invite à méditer la politique deleuzienne de l’idiot. Elle nous ouvre à espérer d’autres espérances, nouvelles, en lien avec un « peuple absent» qui naîtrait (et mourrait) avec chaque devenir, et pas plus. Biographie de lauteur Philippe Mengue est agrégé et docteur dEtat en philosophie. Spécialiste des oeuvres de Sade et de Gilles Deleuze, il a enseigné en lycée, ainsi qu à luniversité dAix-en-Provence. Il enseigne au Collège international de philosophie et anime un café-philo. philo.over-blog/article-faire-l-idiot-avec-deleuze-nouveaute-fevrier-2013-112672178.html fabula.org/actualites/ph-mengue-faire-l-idiot-la-politique-de-deleuze_56207.php ___________ Extrait de lintroduction Ce titre pourrait apparaître comme une provocation ; il nen est rien. La politique deleuzienne a pour objectif la libération des possibilités de vie qui restent emprisonnées par une organisation sociale déterminée. Et pour échapper aux puissances de contrôle et de répression, Deleuze, selon nous, dirait quil conviendrait de faire lidiot. Lidée, à première vue paraît elle-même idiote. On ne peut être que surpris, pour le moins, par cette conception que, selon nous, il propose. Certes, pour résister il faut un sujet, et comme celui-ci ne peut plus être le peuple ou le prolétariat, il faut faire appel à une nouvelle forme de subjectivité quon va inventer, construire. Mais pourquoi cette subjectivité aurait-elle la figure générale de lidiot ? Et en quoi serait-elle résistance aux puissances établies ? Je vais montrer que rien ne peut mieux caractériser la politique deleuzienne que den faire une politique de lidiot, à condition de comprendre quel est le problème fondamental de la politique deleuzienne et ce quil faut entendre par «idiot». Tout dabord, on ne sera pas étonné de découvrir que ce thème est présent partout dans loeuvre de Deleuze, même si, explicitement, il napparaît que dans certains passages déterminés. Tout dabord, lidiot est un personnage littéraire. Il est en effet, comme on le verra, celui qui trace, de Chrétien de Troyes à Beckett, ce que jappellerai la ligne romanesque. On se reportera à Mille plateaux : même sil nest pas dit explicitement que cest lui qui ouvre et conduit cette ligne romanesque, il est bien certain quon a affaire à un personnage de ce type (MP, pp. 212-213, par exemple). Mais lidiot ne se contente pas dêtre un personnage littéraire. Il est haussé au plan de la pensée absolue où il fait fonction de personnage conceptuel. Et, en tant que tel, il est alors chargé de donner une image de la pensée, soit de ce quest penser. Le chapitre 3 de Quest-ce que la philosophie ?, concernant le personnage conceptuel, donne comme premier exemple de personnage de cette sorte, lidiot en tant que cest lui qui, derrière Descartes, formule le cogito. Il y a beaucoup dautres personnages conceptuels - chargés dinventer lune des deux ailes de la philosophie, à savoir le plan dimmanence comme ce qui trace limage de la pensée - et Deleuze montre quil y a toujours en toute philosophie un personnage déterminé, doué de traits spécifiques, souvent venu de la littérature, qui est chargé de tracer le plan dimmanence et de poser ce quest penser. Mais il savère que, concernant la philosophie propre à Deleuze, qui nous occupe présentement, le personnage par excellence qui aide à figurer limage de la pensée est du style de lidiot. Dans un cours à Vincennes, Deleuze ne déclare-t-il pas que «philosopher, cest faire lidiot» ? On mesure donc limportance considérable que détient le personnage de lidiot dans la philosophie de Deleuze. _________ Extrait de la voix de Gilles Deleuze: Faire lidiot Extrait de la voix de Gilles Deleuze: Faire lidiot | Gilles Deleuze | Scoop.it From www2.univ-paris8.fr - November 19, 2012 9:32 AM Extrait de la 2ème séance du cours consacré à Spinoza à partir de décembre 1980 à Vincennes. Ici, introduction à lEthique. ... Ce n’est pas par hasard que Socrate lui, déjà dans les dialogues platoniciens, ne cesse de se lancer dans une série de propositions qui à première vue, nous paraissent débiles et qui consistent à dire : dans le fond des choses, le méchant est fondamentalement malheureux et le vertueux est fondamentalement heureux. Bien sûr, ça ne se voit pas. Ca ne se voit pas mais il dit : je vais vous le démontrer“. Il va le démontrer. Je précise pourquoi je fais cette longue parenthèse, alors aussi un peu débile : c’est pour vous faire sentir que d’une certaine manière il ne faut pas prendre les gens pour des crétins. Ce serait ça mon appel. Et que quand les philosophes très sérieux disent : le mal n’est rien, seul le méchant est malheureux, ils ont peut-être une idée très bizarre derrière la tête et une idée telle qu’ils sont ravis si on leur dit : mais t’es un rêveur ! Peut-être qu’on se trompe sur leur entreprise. Peut-être au moment même où ils disent ça ils sont très singulièrement diaboliques. Parce qu’on ne peut pas penser que Socrate croit à son truc. Il ne croit pas comme ça. Il ne croit pas que les méchants sont malheureux en tant que méchants. Il sait bien que ça ne se passe pas comme ça. Donc, ma question c’est - c’est pour ça que je dis si on ne prend pas Socrate pour un idiot - on va se dire mais pourquoi il nous dit ça ? Dans quelle entreprise il est pour nous dire ça ? Alors que manifestement ce n’est pas comme ça. Il ne faut s’imaginer Socrate tellement perdu dans les idées et dans les nuages qu’il croit que les méchants sont malheureux. La cité grecque abonde de méchants très heureux. Alors est-ce qu’il veut dire qu’ils seront punis après ? Oui, il le dit comme ça. Il le dit splendidement, comme ça il invente même des mythes. Mais non, c’est pas ça. Qu’est-ce qu’il veut ? Qu’est-ce qu’il cherche ? Vous sentez déjà ? C’est une espèce de cri : alors le mal n’est rien. Mais il lance une espèce de provocation telle que le sort de la philosophie est en jeu là-dedans. A la lettre, je dirais : ils font les idiots. Faire l’idiot. Faire l’idiot ça a toujours été une fonction de la philosophie. L’idiot en quel sens ? En un sens qui va vraiment du Moyen-âge. où le thème de l’idiot est constant aux Russes, je veux dire à Dostoievski, un successeur de Dostoievski qui est mort il n’y a pas très longtemps, à savoir Chestov.... ... Je répère au hasard Nicolas de Cuses, un philosophe très, très important, il était Cardinal en plus. Nicolas de Cuses est un homme très très important de la Renaissance. Un très grand philosophe. Le Cardinal de Cuses lance le thème de l’idiot. Et ça a quel sens ? Ca a un sens très simple. C’est l’idée que le philosophe c’est celui qui ne dispose d’aucun savoir et qui n’a qu’une faculté, la raison naturelle. L’idiot c’est l’homme de la raison naturelle. Il n’a rien qu’une espèce de raison naturelle, de lumière naturelle. Voyez par opposition à la lumière du savoir et aussi par opposition à la lumière revélée. L’idiot c’est l’homme de la lumière naturelle. Ca commence donc à être Nicolas de Cuses. Descartes écrira un petit texte qui est d’ailleurs peu connu mais qui est dans les oeuvres complètes où il y a l’idiot dans le titre et qui est un exposé du cogito. Et en effet, lorsque Descartes lance sa grande formule je pense donc je suis“, en quoi c’est la formule de l’idiot ? Elle est presentée par Descartes comme la formule de l’idiot parce que c’est l’homme réduit à la raison naturelle. Et en effet qu’est-ce que Descartes nous dit à la lettre ? Il nous dit : moi, je ne peux même pas dire l’homme est un animal raisonnable.“ Il le dit textuellement, je n’interprète pas. Il nous dit : Je ne peux même pas dire l’homme est un animal raisonnable, comme Aristote le disait, parce que pour pouvoir dire l’homme est un animal raisonnable, il faudrait d’abord savoir ce que veut dire animal’ et ce que veut dire raisonable. En d’autres termes la formule “animal raisonnable“ a des présupposés explicites qu’il faudrait dégager. Or je suis incapable de le faire.“ ... scoop.it/t/gilles-deleuze/p/3390108457/extrait-de-la-voix-de-gilles-deleuze-faire-l-idiot scoop.it/t/gilles-deleuze
Posted on: Thu, 07 Nov 2013 05:34:58 +0000

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