François Hollande : « 20 % de gauche et 80 % de Medef » (ITV - TopicsExpress



          

François Hollande : « 20 % de gauche et 80 % de Medef » (ITV Ouest France) Dans le document qui retrace la «stratégie de politique économique de la France» envoyé lundi 30 septembre à Bruxelles, le président de la République reconnaît que l’âge de départ à la retraite – effectif, mais pas légal – va faire un bond suite à l’allongement à 43 annuités de la durée de cotisation en 2035. « A terme un assuré qui débute sa carrière à 23 ans (c’est la moyenne en France) ne pourra partir à la retraite au taux plein qu’à partir de 66 ans, est-il écrit noir sur blanc page 21. Depuis des années, Gérard Filoche parcourt la France pour promouvoir ses idées. Ce lundi, il fera étape à Guéret. Au programme : la défense des retraites, la redistribution des richesses, l’Europe et bien sûr le droit du travail. Interview. «La dette justifie-t-elle le recul du droit du travail? », s’interrogera ce lundi soir Gérard Filoche à la mairie de Guéret. Cet ancien inspecteur du travail, membre du bureau national du PS, sera l’invité d’Attac 23. Militant de la gauche du Parti socialiste, il parcourt la France pour défendre ses idées. À 20h30, il sera surtout question des retraites et de la répartition des richesses. En début d’année, Gérard Filoche, bien connu pour sa verve, s’est opposé à l’ANI, à l’Accord national interprofessionnel, qui a débouché sur la loi du 14 juin. Vous êtes décidé à combattre la réforme des retraites du gouvernement Ayrault. Pour quelles raisons ? - Le Parti socialiste a été élu pour défendre les retraites et non pour les attaquer. Le déficit des régimes de retraite n’est pas acquis. Il est conjoncturel. Il dépend du chômage. Mais, l’espérance de vie ne s’allonge plus et la démographie, dans notre pays, est forte. C’est le chômage qu’il faut traiter, pas les retraites. On ne va pas améliorer la situation des chômeurs en faisant travailler plus longtemps les Français. Les seniors sont déjà virés à 56-57 ans. Les mesures proposées vont entraîner la baisse des pensions de retraite, donc celle du pouvoir d’achat et pousser ainsi un peu plus le pays vers la récession. Il ne faut pas écouter le Medef et Bruxelles mais plutôt instituer les 32 heures de travail hebdomadaires. Pourquoi la réforme des retraites du gouvernement est-elle, selon vous, mauvaise ? - Le report de la date de revalorisation des pensions d’avril à octobre va entraîner, pour un retraité, une perte de 144 € par an en moyenne et de 70 € pour une pension de 700 € mensuels. Ajoutons le gel des retraites complémentaires, la majoration de 10 % pour les retraités ayant eu plus de 3 enfants, la hausse des cotisations retraite. Au final, c’est une perte énorme. Comment vous situez-vous, sur cette question, par rapport au gouvernement ? - Je défends le droit à la retraite à 60 ans, sans décote. Je suis un socialiste qui soutient les propositions de campagne du candidat François Hollande. Mais, je constate que le gouvernement fait plutôt ce que nos adversaires veulent. Des économistes considèrent que le pays s’appauvrit dangereusement et qu’avant de distribuer des richesses il faut d’abord en produire, ce qui semble de moins en moins le cas, non ? - La France n’a jamais été aussi riche. Le produit intérieur brut a été multiplié par 9 depuis 1949. Si je me réfère au magazine Challenges, je constate que les 500 premières familles possèdent 59 milliards d’euros de plus en un an pour en totaliser 330. Elles ont gagné cet argent sur nous, sur notre travail. Savez-vous que 590 milliards d’avoirs français se trouvent dans les paradis fiscaux. Mais, dans le même temps, les classes moyennes sont pressurées par les impôts et en conséquence leur pouvoir d’achat recule… - Il existe plusieurs catégories de classes moyennes. Il faut savoir que 93 % des actifs, en France, sont aujourd’hui des salariés. Ils n’étaient que 45 % au lendemain de la guerre. Il faut aussi savoir aussi que 98 % d’entre eux gagnent moins de 3.200 € nets par mois. L’écart des salaires tend à se contracter, sauf pour les petites franches extrêmes. Il faut ajouter que 10 % des Français possèdent l’essentiel du patrimoine. D’où la redistribution des richesses que je demande. La politique conduite par François Hollande est-elle mauvaise ? - J’aime ce gouvernement. Je n’ai pas d’état d’âme. Je revoterai pour lui. Mais, je considère que le bilan actuel du président, c’est 20 % de gauche et 80 % de Medef. Les mesures prises ne sont pas à la hauteur de la situation de la crise que subit la France. Votre discours, d’une manière générale, est très anti-entreprises mais n’est-ce pas elles qui produisent les richesses dont le pays a tant besoin ? - On nous dit qu’on fabrique aujourd’hui les bonbons qu’on distribuera demain. Je pense qu’on est parti pour perdre les élections de 2014 et qu’alors on assistera à une politique beaucoup plus néfaste pour les idées que nous défendons. La Cour d’appel de Paris a condamné Sephora à fermer à 21 heures. N’avez-vous pas l’impression que cette victoire des syndicats va à l’encontre de l’évolution de la société ? Ne faudrait-il pas revoir le droit du travail pour l’adapter aux réalités du XXIe siècle ? - L’ouverture nocturne de certaines enseignes de nuit et de dimanche illustre une société décadente. Travailler la nuit, c’est prendre beaucoup de risques avec la santé des salariés pour bien peu de bénéfices au final. Rester ouvert une partie de la nuit est un phénomène récent qui ne correspond à rien et qui n’est pas profitable sur le plan économique. Casser le jour de repos commun le dimanche c’est du vandalisme social Vous êtes un adversaire farouche du Traité constitutionnel européen. Là encore au sein du PS, n’êtes-vous pas minoritaire ? - Lors de la convention du 16 juin j’ai déposé un amendement demandant la suspension de ce traité. Il a recueilli 73 % des votants?! Je suis minoritaire à la direction du PS, pas parmi les militants. François Hollande : « 20 % de gauche et 80 % de Medef » (ITV Ouest France) Dans le document qui retrace la «stratégie de politique économique de la France» envoyé lundi 30 septembre à Bruxelles, le président de la République reconnaît que l’âge de départ à la retraite – effectif, mais pas légal – va faire un bond suite à l’allongement à 43 annuités de la durée de cotisation en 2035. « A terme un assuré qui débute sa carrière à 23 ans (c’est la moyenne en France) ne pourra partir à la retraite au taux plein qu’à partir de 66 ans, est-il écrit noir sur blanc page 21. Depuis des années, Gérard Filoche parcourt la France pour promouvoir ses idées. Ce lundi, il fera étape à Guéret. Au programme : la défense des retraites, la redistribution des richesses, l’Europe et bien sûr le droit du travail. Interview. «La dette justifie-t-elle le recul du droit du travail? », s’interrogera ce lundi soir Gérard Filoche à la mairie de Guéret. Cet ancien inspecteur du travail, membre du bureau national du PS, sera l’invité d’Attac 23. Militant de la gauche du Parti socialiste, il parcourt la France pour défendre ses idées. À 20h30, il sera surtout question des retraites et de la répartition des richesses. En début d’année, Gérard Filoche, bien connu pour sa verve, s’est opposé à l’ANI, à l’Accord national interprofessionnel, qui a débouché sur la loi du 14 juin. Vous êtes décidé à combattre la réforme des retraites du gouvernement Ayrault. Pour quelles raisons ? - Le Parti socialiste a été élu pour défendre les retraites et non pour les attaquer. Le déficit des régimes de retraite n’est pas acquis. Il est conjoncturel. Il dépend du chômage. Mais, l’espérance de vie ne s’allonge plus et la démographie, dans notre pays, est forte. C’est le chômage qu’il faut traiter, pas les retraites. On ne va pas améliorer la situation des chômeurs en faisant travailler plus longtemps les Français. Les seniors sont déjà virés à 56-57 ans. Les mesures proposées vont entraîner la baisse des pensions de retraite, donc celle du pouvoir d’achat et pousser ainsi un peu plus le pays vers la récession. Il ne faut pas écouter le Medef et Bruxelles mais plutôt instituer les 32 heures de travail hebdomadaires. Pourquoi la réforme des retraites du gouvernement est-elle, selon vous, mauvaise ? - Le report de la date de revalorisation des pensions d’avril à octobre va entraîner, pour un retraité, une perte de 144 € par an en moyenne et de 70 € pour une pension de 700 € mensuels. Ajoutons le gel des retraites complémentaires, la majoration de 10 % pour les retraités ayant eu plus de 3 enfants, la hausse des cotisations retraite. Au final, c’est une perte énorme. Comment vous situez-vous, sur cette question, par rapport au gouvernement ? - Je défends le droit à la retraite à 60 ans, sans décote. Je suis un socialiste qui soutient les propositions de campagne du candidat François Hollande. Mais, je constate que le gouvernement fait plutôt ce que nos adversaires veulent. Des économistes considèrent que le pays s’appauvrit dangereusement et qu’avant de distribuer des richesses il faut d’abord en produire, ce qui semble de moins en moins le cas, non ? - La France n’a jamais été aussi riche. Le produit intérieur brut a été multiplié par 9 depuis 1949. Si je me réfère au magazine Challenges, je constate que les 500 premières familles possèdent 59 milliards d’euros de plus en un an pour en totaliser 330. Elles ont gagné cet argent sur nous, sur notre travail. Savez-vous que 590 milliards d’avoirs français se trouvent dans les paradis fiscaux. Mais, dans le même temps, les classes moyennes sont pressurées par les impôts et en conséquence leur pouvoir d’achat recule… - Il existe plusieurs catégories de classes moyennes. Il faut savoir que 93 % des actifs, en France, sont aujourd’hui des salariés. Ils n’étaient que 45 % au lendemain de la guerre. Il faut aussi savoir aussi que 98 % d’entre eux gagnent moins de 3.200 € nets par mois. L’écart des salaires tend à se contracter, sauf pour les petites franches extrêmes. Il faut ajouter que 10 % des Français possèdent l’essentiel du patrimoine. D’où la redistribution des richesses que je demande. La politique conduite par François Hollande est-elle mauvaise ? - J’aime ce gouvernement. Je n’ai pas d’état d’âme. Je revoterai pour lui. Mais, je considère que le bilan actuel du président, c’est 20 % de gauche et 80 % de Medef. Les mesures prises ne sont pas à la hauteur de la situation de la crise que subit la France. Votre discours, d’une manière générale, est très anti-entreprises mais n’est-ce pas elles qui produisent les richesses dont le pays a tant besoin ? - On nous dit qu’on fabrique aujourd’hui les bonbons qu’on distribuera demain. Je pense qu’on est parti pour perdre les élections de 2014 et qu’alors on assistera à une politique beaucoup plus néfaste pour les idées que nous défendons. La Cour d’appel de Paris a condamné Sephora à fermer à 21 heures. N’avez-vous pas l’impression que cette victoire des syndicats va à l’encontre de l’évolution de la société ? Ne faudrait-il pas revoir le droit du travail pour l’adapter aux réalités du XXIe siècle ? - L’ouverture nocturne de certaines enseignes de nuit et de dimanche illustre une société décadente. Travailler la nuit, c’est prendre beaucoup de risques avec la santé des salariés pour bien peu de bénéfices au final. Rester ouvert une partie de la nuit est un phénomène récent qui ne correspond à rien et qui n’est pas profitable sur le plan économique. Casser le jour de repos commun le dimanche c’est du vandalisme social Vous êtes un adversaire farouche du Traité constitutionnel européen. Là encore au sein du PS, n’êtes-vous pas minoritaire ? - Lors de la convention du 16 juin j’ai déposé un amendement demandant la suspension de ce traité. Il a recueilli 73 % des votants?! Je suis minoritaire à la direction du PS, pas parmi les militants. Robert Guinot robert.guinot@centrefrance
Posted on: Mon, 07 Oct 2013 18:49:01 +0000

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