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GENDARMERIE. Vu 215 fois- Publié le 08/10/2013 JUSTICE La blonde, le pigeon et les pieds nickelés « wash-washeurs » Un jeune retraité qui vit une amourette virtuelle avec une mystérieuse Rachel qui lui propose de récupérer un héritage de six millions d’euros : un scénario digne d’un film de Pierre Richard évoqué hier au tribunal. Tout commence par une rencontre sur internet en septembre 2012. Après quelques échanges écrits, un Illzachois de 56 ans tombe sous le charme d’une jeune femme prénommée Rachel. La belle blonde lui envoie quelques photos avant de lui expliquer qu’elle va bientôt toucher un héritage familial de six millions d’euros, qu’elle doit chercher… en Côte d’Ivoire. Pour se faire, elle a besoin de 1000 €. L’amoureux lui envoie très vite cette somme par mandat cash. Quelques jours plus tard, il reçoit un appel de l’avocat ivoirien de sa douce, qui lui demande 5600 € à titre de provision pour l’héritage. L’amoureux s’exécute à nouveau et se transforme en gros « pigeon » pour un certain « Monsieur Souplesse » – le fameux avocat qui est également la mystérieuse Rachel – qui va pouvoir facilement le plumer… Monsieur Souplesse le rappelle à la fin du mois d’octobre. Cette fois, il lui propose un rendez-vous dans un hôtel parisien avec un diplomate ivoirien qui lui remettra une valise pleine de billets. Encore faut-il qu’il verse 13 000 € le jour de l’échange. Le « pigeon » va à la rencontre de l’étrange diplomate. Ce dernier lui montre bien une valise, mais les billets à l’intérieur sont tous noirs. Pas de problème, il lui promet de venir à Illzach lui ramener un produit pour nettoyer l’argent. Un strip-tease à 200 000 € Le 1er novembre, le diplomate débarque avec un homme spécialisé dans le nettoyage des billets. Il prend deux billets noirs, les frotte avec un produit et, miracle, cela devient des vrais billets de 500 €. Mais pour tout nettoyer, il va falloir acheter 200 000 € de produits. Le « pigeon » demande un temps de réflexion et les deux hommes repartent avec la valise à Paris. Pour l’aider à se décider, Rachel réapparaît en le recontactant par mail. Et pour lui prouver son amour, elle lui propose un strip-tease. Outré par la proposition de sa belle, il raconte son histoire à un ami qui l’envoie directement à la gendarmerie d’Illzach le 14 novembre. Les gendarmes décident alors de monter un plan pour interpeller les « wash-washeurs » (le « wash-wash » étant le nom de cette fameuse arnaque). Le « pigeon » les contacte en leur expliquant qu’il peut leur verser 40 000 €, mais qu’ils doivent venir les chercher à Mulhouse. Le 27 novembre, le nettoyeur et un troisième larron débarquent en gare de Mulhouse et se font cueillir par une ribambelle de gendarmes présents sur le quai de la gare. Mais le diplomate n’est pas au courant du piège. Et comme il n’a plus de nouvelles de Monsieur Souplesse, qui lui a proposé de le payer après cette affaire, il décide de reprendre l’arnaque à son compte et recontacte le « pigeon ». Un nouveau rendez-vous est donné en gare de Mulhouse, le 13 décembre. Le diplomate arrive et, au lieu de récupérer 40 000 €, il se fait passer les menottes par des gendarmes qui l’attendent aussi sur le quai. Monsieur Souplesse est libre comme l’air Hier, ce faux diplomate, le nettoyeur et le troisième larron (Jean-Claude Mooh, Mamadou Dioumassy et Mandou Touré) étaient jugés par le tribunal correctionnel de Mulhouse pour cette grosse escroquerie. « Ce sont surtout trois pieds nickelés, remarque le Strasbourgeois Me Michael Plançon, l’avocat de Mooh. Durant des semaines, on a tiré une ficelle énorme et cela a fonctionné. Mais celui qui a tiré cette ficelle, ‘‘Monsieur Souplesse’’, est libre comme l’air… » « Le rôle de mon client est très minime, plaide la Colmarienne Me Virginie Haller pour Dioumassy. Le problème, c’est qu’il est en récidive et qu’il encourt une peine plancher qui, d’ici quelques mois, risque d’être supprimée… » « Soyons sérieux, lance le Parisien Me Régis Meliodon pour Touré. Même Forton n’aurait pas osé prendre comme modèle ces trois-là pour dessiner ses Pieds nickelés. » Certes, mais le « pigeon » a quand même perdu près de 20 000 € dans cette histoire. C’est pourquoi le tribunal a condamné Dioumassy à quatre ans de prison (comme il était en récidive), Mooh et Touré ont écopé de trois ans de prison, dont un an assorti d’un sursis et d’une mise à l’épreuve de trois ans. Tous les trois devront payer solidairement 3000 € de dommages et intérêts pour le préjudice moral de la victime ainsi que les 20 000 € que ce dernier a versés. En tous les cas, Monsieur Souplesse porte bien son surnom : il a réussi à se contorsionner pour passer entre les mailles du filet de la justice.
Posted on: Tue, 08 Oct 2013 05:22:41 +0000

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