Hassan Ibn Numan le général arabe qui a vaincu la Kahina et son - TopicsExpress



          

Hassan Ibn Numan le général arabe qui a vaincu la Kahina et son armée ainsi que les grecs byzantins lannée 62, parlé du gouvernement de Zoheyr ben Kays et dit quil avait été tué en 69 (5 juillet 688). La nouvelle de sa mort fut un coup sensible pour Abd el-Melik et pour les musulmans ; mais le prince, malgré le souci que cela lui donna, ne pouvait soccuper de lIfrîkiyya au moment où il avait affaire à Ibn ez-Zobeyr.[37] Quand, par suite de la mort de ce dernier, lensemble des musulmans reconnut son autorité, il équipa des troupes dont il confia le commandement, ainsi que ladministration de lIfrîkiyya, à Hassân ben en-Nomân el-Ghassâni, qui entra en 74 (12 mai 693) dans ce pays à la tête dune armée dont ce pays navait pas encore vu la pareille.[38] Arrivé dabord à Kayrawân, il en repartit pour marcher contre Carthage, dont le prince, le plus puissant dIfrîkiyya, navait pas encore été attaqué par les musulmans. Cette ville renfermait une population innombrable de Roûm et de Berbères ; il lattaqua et la serra de près, si bien que les assiégés, voyant le grand nombre des leurs qui étaient tués., sembarquèrent et gagnèrent les uns la Sicile, les autres lEspagne. Hassân entra dans la place lépée à la main et la livra au meurtre et au pillage[39] ; puis il fit parcourir les environs par ses troupes, et les habitants effrayés sétant empressés de venir le trouver, il leur fit autant que possible démanteler Carthage. Comme ensuite il apprit que les Roûm et les Berbères se concentraient pour lui résister dans les deux villes de Çatibûra[40] et de Benzert (Bizerte), il marcha contre eux, et la ténacité des musulmans vint à bout de la résistance quils opposèrent ; les ennemis durent fuir en laissant un grand nombre de morts. Cette région fut conquise, et Hassân, ne laissant aucune portion insoumise, inspira la crainte la plus vive aux habitants. Les Roûm qui purent senfuir se retranchèrent dans la ville de Bâdja, et les Berbères en firent autant à Bône. Hassân regagna alors Kayrawân pour donner à ses nombreux blessés le temps de guérir. Mise à sac de lIfrîkiyya Quand leur santé fut rétablie, Hassan demanda quel était le prince le plus puissant restant encore [P. 301] en Ifrîkiyya : « Cest, lui dit-on, une femme berbère régnant dans l’Aurès, et connue sous le nom de Kâhina[41] parce quelle dévoile lavenir aux Berbères qui se sont ralliés à elle après la mort de Koseyla ». Les indigènes ajoutèrent quelle était hautement considérée et que, elle morte, les Berbères noffriraient plus aucune résistance. Hassân marcha donc contre la Kâhina qui, le voyant sapprocher et croyant quil en voulait aux places fortes, démantela Bâghâya;[42] mais cela ne suffisait pas au général musulman, qui poursuivit sa marche en avant et lui livra bataille près de la rivière Nîni.[43] A la suite dune lutte plus acharnée quon neût jamais vu, les musulmans battus perdirent un grand nombre des leurs et Hassân dut senfuir. Quantité dentre eux furent faits prisonniers, mais la Kâhina les rendit à la liberté, en gardant cependant près delle et adoptant Khâlid ben Yezîd Kaysi, homme distingué par sa naissance et sa bravoure. Hassân évacua lIfrîkiyya, puis écrivit ce qui lui était arrivé à Abd el-Melik, qui lui enjoignit de rester, jusquà nouvel ordre, où il était. Cest ainsi que ce chef demeura pendant cinq ans dans la province de Barka, à un endroit qui reçut le nom, encore existant, de Koçoûr Hassân. De son côté, la Kâhina, devenue maîtresse de toute lIfrîkiyya, y commit des actes de mauvaise administration, de tyrannie et dinjustice. Alors Abd el-Melik envoya à son lieutenant des troupes et de largent pour rentrer en Ifrîkiyya et y combattre la Kâhina. Hassân envoya secrètement à Khâlid ben Yezîd, qui était auprès de cette princesse, un messager porteur dune lettre où il lui demandait des renseignements, et Khâlid répondit par un billet exposant la désunion des Berbères et indiquant à Hassân la nécessité dune action prompte; puis il le cacha dans un pain cuit sous la cendre et quil remit à lémissaire. Celui-ci séloignait quand la Kâhina sortit, les cheveux épars, en sécriant : « Votre puissance sen va dans ce quon mange ! » Le messager fut vainement fouillé et put rejoindre Hassân, mais le feu [qui avait cuit la galette encore chaude] avait détruit le billet. Il retourna de nouveau auprès de Khâlid, qui récrivit les mêmes renseignements que la première fois, quon dissimula dans le pommeau de la selle. En apprenant que Hassân se mettait en marche, la Kâhina dit : « Les Arabes recherchent dans un pays lor et largent, tandis que nous ne demandons que des champs et des pâturages ; notre seule ressource est de ravager lIfrîkiyya pour les en dégoûter ». Elle envoya donc ses partisans partout pour ravager le pays, ruiner les places fortes et enlever les biens des habitants. Telle fut la première mise à sac de lIfrîkiyya.[44] A lapproche de Hassân, de nombreux Roûm habitant cette région se portèrent à sa rencontre pour demander son aide contre la Kâhina et se plaindre de ses procédés, et il se réjouit de cette démarche. [P. 302] Il se dirigea sur Gabès, dont les habitants lui apportèrent des présents et des offres de soumission, alors quauparavant ils avaient toujours résisté aux officiers musulmans ; il leur donna un gouverneur de son choix et savança, pour se rapprocher de ses adversaires, vers Gafça, qui se soumit à lui; il étendit également son autorité sur Kastîliya et Nefzâwa. Quand la Kâhina sut quil arrivait, elle appela ses deux fils ainsi que Khâlid ben Yezîd, et leur dit que, elle-même se regardant déjà comme morte, ils navaient quà aller trouver Hassân pour lui demander de leur laisser la vie sauve. Ils suivirent ce conseil et restèrent avec lui. Hassân livra alors à cette princesse une bataille si acharnée quelle semblait être la fin de tout ; les morts jonchèrent le terrain, mais Dieu donna la victoire aux siens, et les Berbères durent prendre la fuite., de même que la Kâhina, qui fut poursuivie et massacrée. Les vaincus sollicitèrent leur grâce de Hassân, qui la leur accorda, à condition quils fourniraient aux musulmans, pour faire avec eux la guerre sainte, un corps de 12.000 hommes, auquel il donna pour commandants les deux fils de la Kâhina. LIslam se propagea chez les Berbères, et en ramadan de cette année Hassân retourna à Kayrawân, où il resta sans plus avoir de luttes à soutenir jusquà la mort d’Abd el-Melik. El-Welîd ben Abd el-Melik, étant monté sur le trône, nomma son oncle, Abd Allah ben Merwân, gouverneur dIfrîkiyya, en remplacement de Hassân, puis en 89 (30 novembre 707), comme nous le dirons, Moûsa ben Noçayr. Daprès Wâkidi, la Kâhina se révolta par suite de lindignation quelle ressentit de la mort de Koseyla, puis devenue maîtresse de lIfrîkiyya entière, elle y commit des actes infâmes et des injustices sans nom ; les musulmans de Kayrawân eurent, après la mort de Zoheyr ben Kays en 67 (27 juillet 686), à subir les pires traitements. Alors Abd el-Melik nomma gouverneur dIfrîkiyya Hassân ben en-Nomân, qui, à la tête de forces considérables, livra à la Kâhina une bataille où les musulmans, vaincus, subirent de grandes pertes. Hassân alors se retira dans la province de Barka et y resta jusquen 74 (12 mai 693), où, daprès les ordres d’Abd. el-Melik et avec les troupes que lui envoya le khalife, il marcha de nouveau contre la Kâhina, quil vainquit et tua, elle et ses enfants ; après quoi, il retourna à Kayrawân. On dit aussi que, sitôt après avoir tué la Kâhina, il se rendit auprès d Abd el-Melik, en laissant pour lieutenant en Ifrîkiyya Aboû Çâlih, celui qui a donné son nom au Fahç (Aboû) Çâlih.
Posted on: Mon, 28 Oct 2013 01:35:10 +0000

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