Hicham, fils d’Abd al-Malik. Hicham était avare, très avare, - TopicsExpress



          

Hicham, fils d’Abd al-Malik. Hicham était avare, très avare, mais il avait beaucoup dintelligence, de la douceur, de laustérité dans les mœurs. Son règne se prolongea, et il sy passa de graves événements, parmi lesquels nous signalerons le meurtre de Zaid, [103] fils dAli, fils de Hosain, fils d’Ali, fils dAbou Thâlib. Voici dans quelles circonstances fut tué Zaid, fils d’Ali, fils de Hosain, l’imâm des Zaidites[104] (quAllah lui soit favorable !). Zaid était, dans la famille dAli, un des hommes les plus distingués par la science, l’austérité des mœurs, la crainte dAllah, la bravoure, la piété, la générosité. Sans cesse il aspirait au khalifat et se considérait comme digne dy prétendre. Or, cette pensée ne cessa pas de hanter son esprit, dapparaître sur les traits de son visage et de lui échapper dans ses paroles jusquau règne dHicham, fils d’Abd al-Malik. Celui-ci le soupçonna davoir un dépôt que lui aurait confié Khalid, fils dAbd-Allah le Qasrite, [105] lancien émir de Koûfa, et il lenvoya vers Yousouf, [106] fils d’Omar, émir de Koûfa à cette époque. Yousouf fit jurer à Zaid quil navait entre les mains aucune fortune appartenant à Khalid, puis lui rendit sa liberté. Zaid partit pour se rendre à Médine. Les habitants de Koûfa le suivirent et lui dirent : « Où vas-tu ? quAllah te prenne en pitié ! Tu as ici 100.000 épées avec lesquelles nous nous battrons pour toi, et nous navons chez nous qu’un petit nombre d’Omeyyades. Si une seule fraction dentre nous sattaquait à eux, elle suffirait à les battre, par la grâce dAllah. » Ils stimulèrent Zaid par ces paroles et dautres semblables. Mais celui-ci leur dit : « O mon peuple, je crains votre trahison ; car vous avez agi envers mon grand-père Hosain de la manière que vous savez. » Et il repoussa leur proposition. Ils dirent alors : « Nous tadjurons par Allah de revenir ! nous risquerons pour toi nos vies, et nous te donnerons tels serments, tels pactes, tels engagements, que tu seras forcé dy avoir foi. Car nous espérons que tu seras le vainqueur et que notre temps sera lépoque de la ruine des Omeyyades. » On ne cessa de le presser jusquà ce quon leût fait revenir sur ses pas. Puis, lorsque Zaid revint à Koûfa, les Chiites vinrent à sa rencontre, sinfiltrant petit à petit auprès de lui et le proclamant khalife. Il ne compta pas moins de 15.000 hommes de Koûfa inscrits sur ses contrôles, et cela sans compter les gens de Madâin, de Basra, de Wâsit, de Mossoul, et aussi du Khorasan, de Rey, de Djourdjân et de la Mésopotamie. Tous ces hommes demeurèrent à Koûfa pendant quelques mois ; puis, lorsque le plan de Zaid eut réussi, et que les drapeaux flottèrent sur sa tête, il dit : « Gloire à Allah, qui ma accordé maintenant une vie religieuse parfaite. Je rougissais devant lApôtre dAllah à lidée de descendre demain le trouver auprès de la citerne, [107] sans avoir ordonné à son peuple aucune belle action, sans avoir détourné son peuple daucun méfait.[108] » Puis, lorsque Zaid vit ses partisans groupés autour de lui, il leva ouvertement létendard de la révolte et attaqua ceux qui le contrecarraient. Yousouf, fils d’Omar, réunit contre lui des armées, et savança à sa rencontre. Des deux côtés, les chefs rangèrent leurs troupes en bataille. La rencontre eut lieu, et de part et dautre le combat fut acharné. Mais les compagnons de Zaid se séparèrent de lui, le trahirent, et il resta au milieu dune poignée dhommes. Il montra lui-même un beau courage et lutta avec acharnement. Une flèche latteignit et le frappa au front. Un chirurgien quil avait mandé parvint à lextraire, mais Zaid y laissa sa vie et mourut sur lheure. Ses compagnons creusèrent pour lui une fosse dans une rigole, ly enterrèrent et firent couler leau sur son tombeau, dans la crainte quon ne mutilât son corps. Lorsque Yousouf, fils dOmar, lémir de Koûfa, eut remporté la victoire, il chercha avec insistance le tombeau de Zaid. Mais il ne sut où le trouver. Un esclave le lui indiqua. Yousouf déterra Zaid, enleva son corps et le pendit. Le corps resta ainsi exposé pendant quelque temps, puis il fut brûlé, et les cendres en furent jetées et dispersées dans lEuphrate. Puisse Allah le couvrir de sa miséricorde, lui donner la paix, maudire ceux qui lui ont fait tort et qui lui ont arraché sa part légitime ! Car il était mort martyr de sa foi, victime de linjustice[109] ! Ce fut sous ce règne également que les émissaires des Abbâsides se répandirent dans les contrées orientales, que les Chiites sagitèrent sourdement, que les armées dHicham guerroyèrent contre les Turcs de la Transoxiane et remportèrent sur eux une victoire, à la suite de laquelle Khâkân[110] fut tué.
Posted on: Wed, 27 Nov 2013 00:24:45 +0000

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