Holijaona Raboana: « Démystifier les financements parallèles » - TopicsExpress



          

Holijaona Raboana: « Démystifier les financements parallèles » Mercredi, 16 Octobre 2013 06:56 Alors que la campagne électorale se remarque par l’absence de discours lié aux programmes économiques et sociaux, l’occasion n’est cependant pas mise à profit par certains cercles pour lancer des idées sur les réseaux. C’est le cas de l’association Emergence de Madagascar qui veut sortir des sentiers battus. Son président, Holijaona Raboana, répond à nos questions. La Gazette (LG): Ce modèle économique que vous proposez paraît novateur par rapport à ceux constatés jusqu’à ce jour. Cest quoi au juste? Une nouvelle doctrine? Une nouvelle idéologie? Holijaona Raboana (RH) : Effectivement beaucoup sinterrogent sur le fondement des idées quon véhicule. Lémergencisme est un nouveau mode de pensée basé sur la synthèse des idéologies existantes. Cest une doctrine qui se veut être le juste équilibre entre le social et léconomie d’un côté, et entre louverture et le protectionnisme, de l’autre. L’émergencisme prône le pragmatisme en tirant des leçons sur les avantages et inconvénients de lapplication des principes idéologiques existants. Cest ce nouveau mode de pensée qui a fait le succès économique des pays émergents. LG : La première impression, après lanalyse des idées de votre groupement et de vos objectifs, cest de se dire que tout cela relève de lutopie! RH : En effet se fixer comme objectif clair le plein emploi dans dix ans, avec comme principe léducation et la santé accessible à tous gratuitement semble être impossible au vu de la conjoncture actuelle. Et surtout oser affirmer que Madagascar serait exportateur de produits finis à forte valeur ajoutée dans les prochaines décennies. Mais latteinte de ces divers objectifs relève de techniques économiques et financières particulières et reconnues comme les Zone Economique Spéciale, les Marinas, les ports francs, les centres offshore, les banques offshore, les financements par BOT (Build - Operate - Transfer), ou les Bank Guarantee System et autres techniques financières comme ces garantie or … LG : Il semble que vous abordez un langage trop technique. Dune manière plus simple cela ne sapparenterait pas aux financements parallèles? RH : Je pense quil est temps de démystifier cette appellation qui nexiste pas dans les dictionnaires financiers. A cette époque pour contrer et décrédibiliser toute initiative de financement hormis celle des bailleurs traditionnels, la meilleure manière de procéder était de propager et vulgariser lidée comme quoi tout financement en dehors du traditionnel est sale. En fait, au fond cetait une guerre décole entre les traditionalistes et ceux qui pensaient que dautres alternatives de financement existent. Les non-traditionalistes ont voulu anticiper sur lappauvrissement de la population à court et moyen terme en cas dapplication sans filet de sécurité sociale des mesures imposées par les bailleurs. Dautant plus que les bailleurs traditionnels ne finançaient et ne financent pas encore à ce jour des infrastructures dédiées aux secteur privé comme les Zones Economiques Spéciales, les marina ou les ports franc, sans parler des grands projets comme les autoroutes, les lignes ferroviaires à grande vitesse, les aéroports...Et même si ce genre de financement existe cest sous forme demprunt et souvent inaccessible pour le secteur privé local (SFI et BEI). Le courant traditionaliste était en force et a réussi à simposer avec leurs mesures draconiennes, surtout le flottement de la monnaie. Constatez vous même les résultats 20 ans après : appauvrissement généralisé avec 4000 pour cent de dévaluation, avec les effets que cela engendre sur le plan politique (crise cyclique, descente dans la rue, perte de confiance, risque dexplosion sociale...). LG : Oui mais vous semblez oublier laffaire Flamco à cette époque qui a défrayé la chronique et a été un scandale financier! Avec ces 3 millions de dollars US disparus. RH : Parlons en de laffaire Flamco qui était en relation avec le Liechtenstein. Vous semblez oublier quil y a eu 4 bateaux de riz et des milliers de litre dhuile alimentaire dune valeur de plus de 4 millions de dollars US consommés sans parler des autres bateaux qui attendaient au large. Ce qui dépassait largement les 3 millions de dollars US. Pour le commun des mortels cela signifierait bien évidemment argent sale, dautant que dautres groupes de pression comme les traditionalistes n’avaient absolument aucun intérêt à ce que ça se sache, et gonflaient et propageaient en ce sens ce qualificatif purement inventé.. Mais savez-vous que dans les transactions internationales, toute opération dépassant 10 000 dollars US est soumise à un contrôle strict sur lorigine des fonds? Aucun financement dorigine douteuse ne peut circuler ou faire lobjet de transaction sauf après avis des autorités monétaires internationales. Si les bateaux de riz et dhuile sont arrivés à destination, c’est que logiquement les étapes de vérification ont été passées avec succès. Seulement on nous inculque que paradis fiscal rime avec argent sale sans distinction. LG : Oui mais logiquement, ce nétait pas avec les 3 millions de US quon pouvait sacheter ces bateaux de riz et dhuile. La valeur des marchandises dépassait largement ce montant. Il y avait bien un mode de financement pas clair et opaque dans la transaction. RH : Parlons clairement, les techniques financières traditionnelles nous ont enseigné que les emprunts et les achats contre valeur monétaire sont les seuls valables. Un spécialiste en finance va rire sous cape en vous démontrant quil y en a une multitude! Prenons un exemple concret qui pourrait être appliqué, le stock de bois de rose quon désire vendre actuellement peut faire lobjet de séquestre spécifique dans un entrepôt spécifique. Après évaluation et sans mouvement de la marchandise, ce stock pourrait faire lobjet dune guarantee et être source de financement. Cette guarantee présentée sous forme de note sera négociable sur toutes les places financières. Et ce n’est pas tout, à la faveur d’un montage financier dont seuls les spécialistes ont la recette les intérêts peuvent se multiplier. Et cest une technique connue et reconnue. Cest ce qui a été appliqué avec les 3 millions de dollars US, et je tiens à le souligner, qui ont été officiellement remboursés à cette époque. LG : Et pourquoi ce nest que maintenant que vous donnez des explications? Alors que si vous avez expliquer bien avant on aurait pu éviter ce traumatisme sur les financements parallèles et surtout le désastre économique que nous vivons actuellement? RH : Vous savez le monde évolue et les modes de pensée avec. Si par exemple les explications avaient été données il y a à peine 5 ans, il y aurait encore eu des levées de bouclier. Actuellement les résultats sont probants : il y a eu échec économique dans les pays où les seules techniques traditionnelles ont été appliquées. Je vous encourage à faire votre investigation vous même. A titre dexemple je vous cite le PIC (Pôle Intégré de Croissance). Depuis sa date de mise en application avec un financement sur emprunt auprès de lIDA, et malgré un financement de 300 millions de dollars US (avec laménagement du port d’ Ehoala, montant le plus élevé dans les projets de la Banque Mondiale) le projet PIC n’a pas apporté les effets escomptés, plus de 7 ans après. Les techniques étaient traditionnelles, et après des années dhésitation ce nest que cette année que les bailleurs ont accepté la transformation en port franc et ainsi quen parc industriel offshore. Après des années dhésitation, nos bailleurs traditionnels sont en train de prôner en Afrique les techniques de ZES. Et au sein même de la Banque Mondiale on commence à constater les limites du modèle économique traditionnel. Recueillis par A.D. La gazette de la grande Ile
Posted on: Wed, 16 Oct 2013 08:52:07 +0000

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