Identification d’une femme de Michelangelo Antonioni Le cinéma ne s’appuie sur la croyance que dans un esprit de gribouille. Car à y regarder de plus près, comme à son meilleur il nous y invite, il donnerait plutôt l’envie de tout larguer. Avec lui, nul ne mourra avant de se désolidariser. Le temps d’une projection ne sera jamais que celui qui enchaîne le dépaysement sur l’identification, et la défiance sur le dépaysement. Au cinéma, on ne croit plus. Des notions de surface, très warholiennes, se dégagent pour les choses (ce paysage ? il n’y a rien derrière). Des formes d’affleurement valent pour les êtres, comme si dans l’image ils étaient « au guet », un peu en retrait de la pellicule imprimée. En cela comparables aux lignes légères et aux teintes en aplat de l’estampe japonaise ancienne qui donnent si fort un sentiment de discrétion ou d’attente. Attente intransitive : la femme, première quête, nous aura assez fait comprendre que tel le lotus elle ne quitte jamais son fond vaseux, sauf à banaliser la beauté de sa fleur à peine émergée.
Posted on: Tue, 27 Aug 2013 10:01:36 +0000
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