Je me souviens (notes retrouvées dans mes papiers...) 282) - TopicsExpress



          

Je me souviens (notes retrouvées dans mes papiers...) 282) La collaboration entre Orson Welles et Robert Wise ne s’est point limitée à «Citizen Kane»… Elle a été aussi importante bien que moins heureuse par la suite. C’est ce que Wise a pu me raconter ce jour-là, lors du premier des trois importants entretiens que nous avons eu, entre 1971 et 1992… «En décembre 1941, nous étions en train de tourner «The Magnificent Amberson» (La Splendeur des Amberson) quand la guerre a éclaté. Il manquait encore quelques semaines pour terminer le film quand le gouvernement américain a demandé à Welles s’il voulait bien partir pour le Brésil dans le cadre d’une politique de bon voisinage. Orson a été ravi de cette proposition. Comme beaucoup d’autres, il n’était pas le genre d’homme qui cherchait à s’engager dans l’armée et voyait dans cette mission une forme valable d’aider son pays sans pour autant gaspiller son talent de créateur. Il a donc accepté. Mais avant de quitter les U.S.A., il devait finir les «Amberson» et toute une série de programmes radiophoniques qu’il avait entrepris. D’autre part, pour être complètement indépendant à son départ, il a décidé également e se libérer de tous les engagements qui le liaient à la R.K.O. Ce fût à cette époque qu’il décida de monter l’affaire de «Journey Into Fear» (Voyage au Pays de la Peur). Il était complètement débordé de tous les côtés: pendant qu’il tournait les «Amberson» et enregistrait d’avance les programmes radiophoniques, il a fait venir Norman Foster du Mexique, où il tournait un autre film, et a réuni le cast de «Journey Into Fear» qui comprenait Joseph Cotten, Dolores Del Rio et Everett Sloane. Ayant décidé ensuite que personne ne pouvait camper le colonel turc Haki aussi bien que lui, il s’est attribué le rôle. C’est ainsi que, pendant les dernières six semaines du tournage de «La Splendeur des Amberson» qu’il dirigeait pendant la journée, il jouait toute la nuit dans «Voyage au Pays de la Peur». Comment a-t-il pu tenir à ce rythme, je ne sais pas ! Entre-temps, une partie de l’équipe des «Amberson» a démissionné et Orson a demandé à Stanley Cortez, qui avait été le premier opérateur du film, d’aller dans les décors avec une caméra à la main pour tourner tous les plans de raccord nécessaires à la séquence de Tim Holt qu’il avait l’intention d’intégrer à la fin du film. En même temps, Orson m’a chargé d’aller avec une autre unité de tournage filmer la scène du vieux major Amberson (Richard Bennett) devant la cheminée autant de fois que nécessaire. Ce cher vieux Bennett était en train de perdre la mémoire et moi j’ai perdu trois jours avant d’avoir enregistré le texte complet. Entre-temps, Welles a terminé les programmes radiophoniques qu’il avait en cours. Comme j’avais encore du montage à faire et que nous devions ajouter le commentaire off, je me suis envolé vers un petit studio d’animation situé tout près de Miami où Welles est venu me rejoindre après avoir été à Washington. Nous avons travaillé trois jours et trois nuits pour terminer le montage de quelques séquences et enregistrer le texte dit par Welles. Puis, il est parti pour l’Amérique du Sud en nous laissant à terminer le montage final, le son, la musique, etc. Nous avons tout fait pendant qu’il était au Brésil en train de préparer le tournage de son prochain film (1). J’étais censé prendre l’avion avec une copie finale des «Amberson» pour voir avec lui si tout allait bien, quand, à la veille de mon départ, le gouvernement a interdit tous les vols civils. La copie est donc partie sans moi. (1): Il s’agit certainement de «It’s All True», série de films sur l’Amérique du Sud, restés inachevés en 1942, mais réunis dans un long-métrage présenté en 1993… (à suivre…) (à suivre...)
Posted on: Fri, 25 Oct 2013 02:17:46 +0000

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