Je nai pas pu mempêcher de partager cette réponse contributive - TopicsExpress



          

Je nai pas pu mempêcher de partager cette réponse contributive du professeur Tidiane Ndiaye sur la vision de son homologue Abdoulaye Yansané et de la réaction de Michel Codal. Cette contribution a le mérite de recadrer le débat et surtout de clarifier certaines positions. Il nest point ici dun réquisitoire contre le colonialisme, encore moins de trouver des justifications quant à loccupation dun pays par un autre. Rien ne peut le justifier. Jai beaucoup apprécié lallusion de Yansané sur loccupation de la France par les hordes hitlériennes. Nul ne peut nier que les nazis ont réalisé des infrastructures et introduit une touche particulière dans le quotidien des Français. Mais aucun historien nose ou ne veut aborder un tel sujet. Les Chinois ne sont pas des enfants de chœur. Leur histoire est émaillée de famine, dhorreur et de catastrophe. Ne plus retomber dans ce passé les pousse à toutes les audaces à tous les compromis. Le racisme et lintolérance des Chinois sur les Africains ne sont pas un secret de polichinelle. La conclusion de Michel Codal doit être considérée comme un bréviaire pour nos élites dirigeantes. les Chinois ne seront en Afrique que ce que décideront les Africains Merci Ibrahima, je pense que Mr Codal a bien compris mon objectivité dans cette étude. J’ai bien précisé que nulle conquête ne s’est faite pour des raisons de charité. Au moment de la traite et de l’esclavage, les puissances européennes restaient sur les cotes et ne trouvaient pas intéressante la pénétration du continent noir. Je n’ai pas non plus passé sous silence le fait que par la suite l’abolition de l’esclavage devait beaucoup plus à l’économie qu’à la morale, nul nétait dupe. Lextension de la culture de la betterave sucrière en Europe, la pénurie de main-d’œuvre servile et lentrée en concurrence du Brésil et des Indes néerlandaises au club des planteurs, avaient fini par ruiner léconomie antillaise (perte de Haiti, perle des Antilles), sur laquelle reposaient celles de la France et de l’Angleterre. Cette concurrence (aggravée par les Russes déjà), aboutissait à la surproduction de sucre, avec des effets négatifs sur le marché où les prix amorçaient une chute vertigineuse. Cest ainsi que le système esclavagiste était devenu de plus en plus inefficace et improductif, comme le notait l’économiste Adam Smith. Les outils et techniques agricoles utilisés, furent progressivement dépassés. Au début du XIXème siècle, cette situation (grâce au progrès comme toujours dans lévolution du genre humain), devait aboutir à une Révolution industrielle, pour le recyclage de léconomie productive. Ceci fit émerger un nouveau secteur mécanisé au détriment de lagriculture en totale perte de vitesse. Les hommes d’affaires anglais avaient tout simplement été les premiers à prendre les devants, en réinvestissant une part non négligeable des énormes profits réalisés grâce à la traite et à lesclavage des Noirs, dans le circuit de financement des industries de transformation, support dun capitalisme nouveau. La France et les autres pays occidentaux (dont les USA), vont suivre. Cependant, la « nouvelle économie » née de cette miraculeuse Révolution industrielle, qui navait plus besoin de bras servile à mener par le fouet, a aboli l’esclavage. Mais elle avait besoin dès lors, dun autre type de main-d’œuvre (esclaves consentants sous contrats, comme disait Marx), de matières premières et de débouchés. Et tous ces éléments indispensables aux économies européennes, se trouvaient malheureusement encore, serais-je tenté de dire, en Afrique. C’est ainsi que par un autre malheur, de lénorme ponction humaine de la traite, on allait passer cette fois à la phase de conquête coloniale, pour organiser lexploitation des richesses du continent noir, en clair aller sur place et sinstaller. Lexpansion coloniale sera donc motivée par la recherche de matières premières dans les territoires conquis et d’y créer aussi des débouchés pour les produits manufacturés des puissances coloniales. Aussi, de nos jours, il est vrai que que la donne a changé avec le réveil de la Chine et sa boulimie en matières premières. Nul ne peut contester son bilan concret et visible en Afrique, dans une nouvelle offensive exogène. Mais au vu de leur entreprise de pillage, de dévastations de lenvironnement et autres catastrophes visibles, mon étude dans cet ouvrage, ne peut s’empêcher de poser certaines questions comme : que deviendra ce continent dans quelques décennies et que laisseront les Chinois ? Feront-ils moins bien, ou pire que les anciennes tutelles coloniales ? Leur action daujourdhui, ne doit donc pas inciter (trop tôt), à se prêter à des simplifications abusives comme certains analystes - qui tentent d’opposer la démarche chinoise en Afrique au passif des Occidentaux -, veulent le faire ? Il est un fait, depuis les indépendances et surtout l’offensive chinoise actuelle, pour justifier le retard du continent, nombre de ses élites utilisent lexcuse facile de tout mettre sur le dos du passé colonial des Occidentaux ou de la « Françafrique ». Ce qui en aucun cas n’explique à eux seuls, la catastrophique évolution économique et politique post coloniale du continent, entre les mains de prédateurs locaux plus féroces que les visiteurs. La liste des méfaits de la colonisation, est certes aussi longue que ce que la présence européenne a laissé de positif, permettant à l’Afrique de prendre le train de la marche en avant vers la modernisation, dans un monde d’interdépendance économique. Et tout chercheur sait que traiter d’un sujet, implique toujours, une gymnastique intellectuelle proche de la dissertation à savoir : thèse, antithèse synthèse et conclusion. Comme au-delà du nécessaire rappel des aspects négatifs de cette colonisation, l’on ne peut résumer la présence européenne en Afrique à une simple succession de crimes contre l’humanité, éviter donc de restituer honnêtement une telle réalité, ferait que la démarche historique ne sen trouverait pas éclairée. Aussi, comme j’ai instruit à charge et à décharge dans cette étude, les positions de nos amis le Dr Yansané et de Michel Codal, ne peuvent quaccuser respectivement, certaines nuances. Au demeurant, ce quil convient de retenir est que, cela n’en est que plus enrichissant pour le débat. Cordialement
Posted on: Sun, 01 Dec 2013 22:19:33 +0000

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