Je sors de Gravity. Non ce nest pas un documentaire sur François Hollande cest le dernier film dAlfonso Cuaron (Les fils de lhomme), le film dont tout le monde parle, que la presse élitiste aime dégommer et que le peuple a envie de voir, lespace en 3D, la flippe dans un endroit où tas beau crier, ya pas un voisin qui va venir à ton secours. Moi, dans ces cas-là, je ne boude pas mon plaisir, quand je vois que Libé appelle ça un navet je me dis que cest vraiment pas lannée de la gauche. Oui avec le doc sur Hollande ça fait deux vannes à bâbord mais en même temps, on aime bien taper sur les plus forts (le pouvoir) surtout quand ils sont faibles (au pouvoir). Je ne sais quel pied prennent ces pauvres critiques au melon démesuré à descendre un film ou un réalisateur (je me souviens de ce papier honteux dun journaleux - pas dautre mot - de Télérama sur Tony Scott, la semaine de sa mort, le mec aurait vécu à lépoque de Lucky Luke cétait minimum le goudron et les plumes). Bien sûr que Gravity nest pas un chef dœuvre, bien sûr que le scénario a dû subir toutes les retouches nécessaires à lapprobation des majors pour quil fasse du fric, ou pour être poli, quil plaise au plus grand nombre, bien sûr que la fin est très américaine, ce qui me semble normal pour un film américain dailleurs, vous imaginez un film américain avec une fin norvégienne ? Ce serait le chaos ! Même si le petit bonhomme de Télérama arborerait son plus beau sourire... Gravity cest une expérience de cinéma, une plongée dans lespace, une sorte dAlien sans Alien, de 2001 sans Kubrick, de Microcosmos sans micro. Il faut le voir avec ses yeux denfant, il faut regarder lhistoire quon vous raconte, sans jugement, sans œil critique, juste écouter une histoire, la regarder, se lapproprier. Ce nest pas le film de lannée, et au niveau du bouleversement intérieur, lexplosion de Melancholia est encore loin devant, mais jai quand même réussi à angoisser un poil, à penser à la mort, à la vie, à la mort encore, à flipper de laprès, pourquoi cest si court, si fragile, merde ! On élève un corps, un cœur, une âme, avec amour, on les guide, on les modèle, on les apprivoise, et au moment où commence à tutoyer la sérénité il faut rendre le costard ? Mais je mégare... Houston, jai un problème ! Gravity cest un film qui fera date, techniquement, comme Jurassic Park ou Avatar. Il restera dans certaines mémoires et se diluera bien vite avant den marquer dautres. Mais on a jamais ressenti lespace aussi précisément, ni la solitude de lastronaute. A part peut-être dans Capitaine Flam, quand on avait neuf ans... (je dis ça pour le mec de Libé, on ne sait jamais sil lit ces mots, quil ne pense pas que je sois sérieux...)
Posted on: Tue, 29 Oct 2013 23:45:17 +0000
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